Un court roman mais un grand Bouquin !
Avant elle s'appelait Suzanne Perdrix, mais depuis quatorze ans qu'elle végète sur une aire d'autoroute, elle est devenue Mona.
Elle a quarante-trois ans et Mona survit en effectuant de petits boulots auprès des routiers. C'est une manuelle, parfois un peu intellectuelle aussi. Elle aide les camionneurs à décharger, tout est fait main. Car elle possède sa dignité même si elle ingurgite bon nombre de bouteilles de whisky achetées à la supérette du parking. Mais ils sont habitués ses clients, et ils ont accepté le marché. Tout à la main, rien qu'à la main. La bouche elle la réserve pour leur raconter des histoires quand ils ont une petite défaillance. Mona est une esthète !
Il lui arrive également lors des coups de bourre (c'est une expression !) d'aider le patron de l'hôtel tout proche, faire les chambres et nettoyer les sols. Au noir bien évidemment. Elle a été acceptée par tous et s'est fait une copine, Myriam, serveuse au bar entre deux cours de droit.
Ce jour-là, alors qu'elle se repose, elle commence à lire le journal et tombe sur un article qui la déboussole. Thierry Paturel, chef de cabinet au ministère de l'Agriculture, vient de décéder. L'enterrement aura lieu le 6 décembre. Mais pour Mona, ce mort n'est qu'un salopard.
Paturel a été victime d'un accident de la circulation, pour Mona, c'est synonyme de délivrance. Le cri du cœur. Je suis libre s'exclame-t-elle. Fini la clandestinité, la fuite. Mais contrairement à la dernière phrase de la nécrologie, Mona assure que Paturel ne reposera pas en paix.
Son véhicule refusant de démarrer, ce qui est compréhensible depuis le temps qu'il fainéantise sur le parking, Mona accepte la proposition de Myriam de la conduire là où elle désire se rendre, près d'Orléans. Les croque-morts sont déjà sur place, et glissent le cercueil dans le fourgon. Pourtant l'enterrement ne doit se produire que le lendemain.
La vengeance est un plat qui se mange froid, réfrigéré même.
Ce pourrait une banale et classique histoire de vengeance féminine, comme on a pu en lire beaucoup, en littérature blanche ou noire, peu importe. Mais c'est le traitement de l'histoire qui diffère, même si la moralité est abandonnée en cours de route.
Mais de quelle moralité parle-t-on ? De quel côté se place la probité morale ? Ne cherchez pas la femme, comme il est dit dans les romans policiers, mais l'homme qui se sert de la femme comme d'une marchandise, puis la jette tel un mouchoir papier usagé. La dignité n'est pas forcément habillée d'un costume cravate, mais parfois d'une simple jupette et d'un débardeur échancré.
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