Et les apparences ne sont pas des appas rances...
Résider dans une tour de dix-huit étages, n'est pas rédhibitoire. A condition d'être jeune, alerte et d'habiter au premier.
Mais pour l'homme qui se déplace avec difficulté, cela devient plus problématique. Un bruit obsédant l'agace, comme un bruit de crécelle, il sait d'où cela provient, mais il y remédiera plus tard. Peut-être.
Pour l'heure, il vaque à ses petites affaires, sacrifiant à sa passion. La vaisselle une fois de plus est reportée au lendemain, il doit s'atteler à autre chose.
Une revue dont il a marqué la page, une photo de jeune femme, belle comme toutes les jeunes femmes qui figurent sur ce genre de magazine. Bien mieux que Sandra, mais Sandra c'était sa femme, morte dans un accident dont il a réchappé. Il ne s'en remet pas.
Alors il découpe les photos des magazines, photos glacées comme les femmes qui sont dessus, malgré leur galbe et leur sourire.
Alors il les découpe, pas les femmes mais les photos, puis les attache avec un morceau de scotch sur le mur près de son lit. Une véritable collection de portraits. Une exposition de mannequins, des top-modèles... Puis il prend un feutre...
Pendant ce temps, un dingue, selon la terminologie de Delmes, le rédacteur en chef du magazine Réalité, se paie le luxe de trucider des jeunes femmes, cinq déjà, des répliques, des sosies des modèles d'une maison de couture. Toutes égorgées dans un périmètre d'un kilomètre autour de la Porte de Clichy. La sixième vient d'être découverte. Delmes est venu sur place, prendre une bouffée d'atmosphère, en compagnie de Lou Rascal, sa jeune collaboratrice photographe. Et Lou se pose des questions. Après tout elle est journaliste, et un journaliste se doit d'être curieux.
Une nouvelle intimiste qui permet à Roland Sadaune de mettre en scène la solitude d'un veuf qui n'a plus que ses souvenirs pour vivre, et les illusions cinématographiques pour combler une absence. Celle d'une femme, celle de Sandra.
Un texte tout en pudeur, parfois en non-dits, qui joue sur les contrastes, et laisse le lecteur évasif, s'imaginant les quelques scènes tournées comme un court-métrage.
Mais tout est en trompe-l'œil, c'est la force du peintre qu'est Roland Sadaune de pouvoir jouer ainsi avec ses personnages, jouer sur les situations, sur les apparences. Des détails s'échappent, mis en valeur dans un flou ambiant, des touches de couleurs, du rouge, du noir et surtout du blond.
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