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26 février 2016 5 26 /02 /février /2016 14:33

Hommage à Jack Ritchie, né le 26 février 1922.

Jack RITCHIE : Papa météo.

Parmi les grands nouvellistes américains de littérature policière, Jack Ritchie peut être classé au niveau des meilleurs, des très grands, aux côtés de William Irish, Fredric Brown, Edward D. Hoch et quelques autres.

Pourtant son nom est souvent omis des bibliographies, études et autres ouvrages traitant de la littérature policière. Un oubli d'autant plus regrettable qu'il a écrit environ cinq cents histoires, destinées pour la plupart à des magazines spécialisés (il fut l'un des auteurs fétiches d'Alfred Hitchcock) et que les anthologies semblent incomplètes si son nom ne figure pas au sommaire.

Jack Ritchie n'a écrit qu'un roman - L'île du tigre publié en France chez Pocket en 1992 - et s'il est méconnu, en France tout du moins, faut-il y voir une relation de cause à effet.

Jack Ritchie était - il est mort en 1983 - un véritable orfèvre, un artiste dans son genre, et ses nouvelles sont de petits bijoux, des miniatures dont les dénominateurs communs sont l'humour noir et la machination.

La machination, la manipulation l'arnaque, semblent être le principal souci, la principale obsession de ses personnages, qu'il s'agisse pour eux de trucider leur femme, l'empêcheur de tourner en rond ou d'amasser rapidement et sans fatigue un joli petit pactole, de constituer pour l'avenir un doux matelas rembourré de billets de dollars.

Mais le bel ordonnancement par Jack Ritchie ne serait rien ou si peu s'il n'était assaisonné d'une pointe d'humour noir féroce. L'histoire prend toute sa saveur le plus souvent dans l'ultime phrase, décompressant le lecteur dans un retournement de situation parfois déconcertant.

Les Héros, bons ou méchants, ne sont pas décrits physiquement mais moralement, la plupart du temps par l'intermédiaire de dialogues percutants.

Jack Ritchie ne s''embarrasse pas de détails oiseux, ce qui en fait sa force et l'intérêt de ses histoires.

L'emploi systématique de la première personne du singulier invite le lecteur à entrer dans la peau du narrateur machiavélique. Une façon comme une autre, guère répréhensible mais jubilatoire, de s'investir dans l'habit peu reluisant d'une crapule ou d'un joueur d'échecs particulièrement retors, jonglant entre les bons et les mauvais sentiments.

 

Au sommaire de ce recueil :

Papa météo (The Weather man. Traduction de Jane Guyon). Publié en français sous le titre Papa météo, dans le recueil Histoires de machinations, Pocket no 3232, 1990.

Degré d'innocence (Degree of Guilt - traduction de Michel Deutsch). Publié en français sous le titre Degré d'innocence, Paris, Opta, Choc Suspense no 2, juillet 1967.

Une fille s'en va (You Should Live So Long - traduction de Michel Deutsch). Publié en français sous le titre Une fille s'en va, Paris, Opta, Choc Suspense no 3, octobre 1967.

Le chantage fantastique (The Crime Machine - Traduction de Michel Demuth). Publié en français sous le titre Le Chantage fantastique, Paris, Opta, Anthologie du Suspense no 4, 1966.

L'œil tranquille. Signé Steve O'Connell (The Quiet Eye - Traduction de Catherine Grégoire).

Le cœur de l'homme mort. Signé Steve O'Connell (Sund Alibi - Traduction de Pierre Caillet).

Tableau de chasse. (Kill Joy - Traduction de Michel Deutsch). Publié en français sous le titre Tableau de chasse, Paris, Opta, Choc Suspense no 2, juillet 1967.

L'époux de la minette (Devil Eyes - Traduction de Michel Deutsch). Publié en français sous le titre L'Époux de la minette, Paris, Opta, Choc Suspense no 3, octobre 1967.

Dix dollars en trop (The Enormous 10 Dollars - Traduction de Nicolette et Pierre Darcis). Publié en français sous le titre Dix dollars en trop, Paris, Opta, Alfred Hitchcock magazine no 26, juin 1963 ; réédition dans le recueil Histoires de mort et d'humour, Paris, LGF, coll. « Le Livre de poche » no 3007, 1988.

Au petit matin blême (Good-by, World - Traduction Marcel Battin). Publié en français sous le titre Au petit matin blême, Paris, Opta, Choc Suspense no 4, janvier 1968.

Adieu, mémoire ! (Good By Memory - Traduction Denise Hersant). Publié en français sous le titre Adieu, mémoire !, Paris, Opta, Alfred Hitchcock magazine no 12, avril 1962 ; réédition dans le recueil Histoires à n'en pas revenir, Paris, LGF, coll. « Le Livre de poche » no 3002, 1988.

Sous la lumière des réverbères (Under Dim Street Lights - Traduction Christine Lauffray). Publié en français sous le titre Sous la lumière des réverbères, Paris, Opta, Alfred Hitchcock magazine no 33, janvier 1964 ; réédition sous le titre À la pâle clarté des ténèbres, dans le recueil Histoires piégées, Paris, LGF, coll. « Le Livre de poche » no 3005, 1988.

Tendre assassin (The Green Hart - Traduction de Michel Beauquey). Publié en français sous le titre Tendre Assassin, Paris, Opta, Alfred Hitchcock magazine no 32, décembre 1963 ; réédition dans le recueil Histoires riches en surprises, Paris, LGF, coll. « Le Livre de poche » no 3006, 1988.

Jack RITCHIE : Papa météo. Collection Blême N°2237. Editions 10/18. Parution novembre 1991. 240 pages.

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