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6 janvier 2016 3 06 /01 /janvier /2016 10:05

Bon anniversaire à Serge Quadruppani

né le 6 janvier 1952.

Serge QUADRUPPANI. Y.

Dans un grand brassage politico-terroriste mâtiné de truanderie, tout le monde pense tirer la ficelle alors que ce ne sont que des pantins manipulés.

Même le héros Emile K., ex agent du GIGN reconverti comme privé, qui n’était entré dans la police que sur infiltration et appartenait à un noyau d’extrême gauche depuis dissous.

Un cas que cet homme, presque un superman, qui utilise les sophistications modernes de la communication, se prend pour un Indien, se réfugie dans la poésie, écoute les vieilles chansons françaises à texte et donne ses rendez-vous dans des cafés à l’aide d’un code astucieux.

Claude, surnommé l’Escogriffe, fils d’un banquier qui vient de se faire la belle en subtilisant des documents et de l’argent, Claude, drogué, est traqué par une pléiade de personnages allant de l’énarque au truand. Les voies du Seigneur sont impénétrables, celles des terroristes et des politiques encore plus.

Adèle est à la recherche de sa sœur Annie, secrétaire du banquier avec qui elle s’est enfuie ou séquestrée par celui-ci. Entre Claude et Adèle s’établit une sorte de complicité semi-amoureuse, orchestrée par les événements et Emile K.

Mais la gravitation autour de ce couple d’un conseiller présidentiel, d’un député, de terroristes à la solde de pays du Moyen-Orient, de maffiosi, plus quelques éléments comme la drogue, nerf de la guerre secrète, font de ce roman comme une concentration de plusieurs affaires qui ont secoué le paysage politique et alimenté les faits divers, principalement en France.

Comme si tout ce qui se passe depuis quelques temps était joué sur une seule et unique scène de théâtre, par des acteurs déclamant des scénarii différents, éclairé par un projecteur.

Comme si d’un seul coup toutes ces saynètes s’imbriquaient dans une osmose dramatique.

De ce roman se dégage une grande violence, choix délibéré de l’auteur; une violence ressentie de l’intérieur, qui existe mais n’est pas toujours perceptible par le quidam qui la découvre à la télévision, à la radio ou dans les journaux.

Une violence canalisée par les médias. Une violence diffuse, latente, dans laquelle s’intercale la poésie, comme une page publicitaire dans un film de guerre.

 

Serge QUADRUPPANI. Y. Collection Métailié Noir. Editions Métailié. Parution octobre 1998. 214 pages.

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