Et si c'était vrai...
Politique-fiction ou uchronie ? Satire, pamphlet, ou simple fiction basée sur des personnages réels ? Un peu de tout ça mon général, comme dirait Sarko qui voue à de Gaulle une grande admiration. Un relent de mai 68 qui lui obstrue encore les bronches et le fait vitupérer contre la chienlit encore aujourd’hui. Mais ceci est une autre histoire, quoi que, si l’on se réfère à sa motivation à devenir président, c’est un peu à cause des conséquences de mai 68. S’il n’avait pas été interdit de manifestation par sa mère pour soutenir le général le 31 mai 1968, son destin aurait-il été autre ? Peut-être. C’est à partir de cette époque et en 1970 qu’il décide qu’un jour il sera président. On peut affirmer qu’il ne s’agit pas dès lors d’une idéologie mais d’une ambition personnelle.
Sarkozy, ou plutôt Sàrközy, c’est un nom difficile à porter, quand on en connait la signification – Sàr = boue, Közy = entre, soit entre les boues – et lorsqu’on a un père qui trainaille voir les jolies femmes, délaissant son épouse et ses gosses, fatalement on se fait chahuter à l’école. La vie de gamin n’est pas un long fleuve tranquille, pour le petit Nicolas, Nicolas Minus comme l’avait surnommé jeune son frère Guillaume. Le temps passe et nous retrouvons le petit Nicolas en octobre et novembre 2007.
Réconciliés pour la forme et dans l’optique des élections présidentielles, dans une unité de façade factice afin de ne pas décevoir les électeurs principalement de sexe féminin, Nicolas et Cécilia se sont séparés et Nicolas qui depuis l’enfance est obsédé par son organe génital se trouve bien seul en son grand palais. Grâce à Jacques Séguéla il fait la connaissance de Carla, dont la voix fluette n’aura pas été prépondérante dans les urnes, et youpi, coup de foudre et autres assurés.
Mais notre président, qui a le don d’ubiquité et celui d’énerver pas mal de monde, est sujet à des malaises dont l’origine est indiscernable. D’abord lors d’une réunion du G8 le 7 juillet 2007, puis le 26 juillet 2009, alors qu’il décide d’aller effectuer un petit jogging dominical et qu’un rêve qui va devenir récurrent l’a laissé profondément perturbé physiquement et mentalement. Ce rêve, ou plutôt ce cauchemar le réveille de plus en plus souvent en sursaut, entamant des neurones déjà mis à mal. Ce cauchemar prend sa source dans une page d’histoire, le 21 janvier 1793, jour de l’exécution de Louis XVI. Et Carla est obligée de subir les sautes d’humeur de Chouchou. Le coup de grâce est asséné lors d’un conseil des ministres sous la forme d’un numéro de Paris Match proposant en couverture Carla et Dominique de Villepin, main dans la main à New-York.
Il est évident que ce numéro est un faux, une contrefaçon, mais dès lors tout s’enchaine, les ministres présents s’engueulent, se disent leurs quatre vérités, et le président qui est déjà atteint de paranoïa aigüe voit sa maladie s’amplifier. Il se laisse pousser la moustache à la façon brosse à dents sous le nez, et se bunkérise. Tout va de mal en pis jusqu’au dénouement final qui bien sûr n’est qu’une fiction.
Le début de cette histoire est un peu un rappel biographique de Nicolas, et dont la vérité ne peut être mise en cause, sauf peut-être quelques petits détails, mais de toute façon les historiens lorsqu’ils glissent des dialogues dans leurs livres font aussi preuve d’imagination, même si leurs sources peuvent être vérifiées mais rédigées par des laudateurs ou des opposants au régime.
Et les personnages réels se bousculent au portillon afin de garder leur place prépondérante dans un régime dédié à Pinocchio. Mais si ! Vous savez bien, cette marionnette gesticulante dont le nez s’allonge quand il ment. Vérifiez bien sur les photos, il me semble bien que l’appendice nasal de qui vous savez s’est accru depuis quelques années.
Un livre réjouissant qui s’inscrit dans la longue lignée des pamphlets dont le dernier en date était signé Jean-Hugues Oppel : Réveillez le Président ! Je suis partout, un livre roboratif et jubilatoire malheureusement dédaigné par de nombreux critiques littéraires, peut-être parce qu’ils ont peur de se faire virer, comme Alain Genestar lorsqu’il avait laissé publier la photo de Cécilia et Richard dans Paris Match.
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