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19 décembre 2015 6 19 /12 /décembre /2015 14:03

Comme tatouage, il y a mieux...

Florent MAROTTA : Le Visage de Satan.

Grâce aux cachets qu'il doit prendre régulièrement, Gino Paradio, qui avait sombré dans l'éthylisme, remonte tout doucement la pente.

Il rouvre son officine de détective privé, mais dans sa tête les événements vécus quelques mois auparavant tournent en boucle. La disparition de ses parents, de sa sœur. Il est installé dans son bureau, son esprit travaille à plein temps, lorsqu'il est dérangé par l'intrusion d'une femme.

Malgré l'injonction que l'officine n'est pas encore ouverte, elle se présente par cette phrase lapidaire :

Je m'appelle Sybille Pech et je pense que mon mari a été assassiné.

Pour une entrée en matière, c'en est une, surtout lorsqu'elle apporte d'autres précisions non négligeables.

Gino n'est pas intéressé par une enquête sur un homme, riche, ayant vendu l'entreprise familiale de produits chimiques et dont rien ne laisse supposé qu'il a succombé à un meurtre. Mais Sybille Pech est tenace et le lendemain, alors qu'il veut signifier par téléphone son désengagement dans une affaire pour laquelle il n'a pas encore signé, Sybille Pech l'informe qu'elle sait ce qui est arrivé à ses parents et où se terre Camarone. Plus la modique somme, pour Sybille, de cinquante mille euros, pour les frais.

Coup de massue pour Gino qui pensait pouvoir tout oublier et que le destin nommé Sybille remet sur le devant de la scène.

Ancien policier, Gino a gardé quelques accointances aussi il demande au légiste qui a procédé à l'examen du corps de Pech de lui fournir quelques renseignements. Le macchabée n'était pas gâté par la nature côté gonades et pénis (pour faire savant il avait un syndrome de dysgénésie testiculaire et un hypospadias) et a été victime d'un accident cardiaque.

Le détective se rend chez Sybille à Fontainebleau et demande à voir le défunt, prénommé Walter, auprès duquel deux personnes se recueillent. Deux jeunes de la région dont une gothique.

Tout comme Gino, Walter a été victime d'un carnage familial, une sœur et des parents morts et un frère disparu. Etrange ressemblance avec son propre parcours familial.

En visionnant la télé chez lui, il est captivé par un reportage macabre. Deux cadavres ont été découverts dans la nuit, l'un empalé sur les grilles devant une église, et une silhouette au sol les bras en croix. Une vidéo montre quatre jeunes surpris dans un local et la caméra, portée par le tueur, filme leur exécution sommaire. Puis c'est l'accrochage sur la grille du corps empalé, et enfin le dessin sur le trottoir d'un pentagramme à l'aide de ce qu'il semble être du sang. Une étoile, pointe en bas avec à l'intérieur un dessin, esquisse d'un visage.

Ce reportage n'est pas anodin pour Gino qui se souvient tout à coup que le bras droit de Walter porte le même tatouage, la représentation d'une étoile, pointe en bas, et cette figure qui pourrait être une tête de bouc.

Gino décide de se renseigner auprès d'Arthur, qui fut un ami et surtout son collègue au 36 Quai des Orfèvres. Mais les deux hommes sont en froid depuis la résolution d'une affaire à laquelle Gino a participé activement mais dont Arthur a glané tous les fruits.

 

Autant l'avouer tout de suite, l'ésotérisme et le satanisme ne m'attirent guère, aussi j'ai lu cette histoire sans vraiment vibrer, sans vraiment y participer. Par contre (et non en revanche comme disent les journalistes qui voient des batailles partout) les personnages, pas tous, sont émouvants.

J'ai surtout été conquis par l'écriture tout en finesse de Florent Marotta, et c'est l'un des rares romanciers à écrire il est vingt heure, sans S à heure. En effet, on dit il est vingt heure (la vingtième heure de la journée) et au bout de vingt heures (attente par exemple). Ce n'est pas grand chose mais cela démontre que Florent Marotta est respectueux de la langue française.

Le prénom de madame devenue veuve Pech n'a pas été choisi au hasard. En effet une Sybille, dans la mythologie grecque, était une prêtresse d'Apollon, douée du don de divination et de prophétie.

Un roman qui oscille entre roman noir (dans l'ancienne acception du terme et qu'on appelle aujourd'hui gothique) et thriller fantastique, qui ravira sans aucun doute les amoureux du genre.

Florent MAROTTA : Le Visage de Satan. Collection Le Tourbillon des mots. Taurnada éditions. Parution 7 décembre 2015. 384 pages. 11,99€.

Existe en version format Kindle 5,90€.

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  • : Lectures de l'Oncle Paul
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