Renaud chantait Dans mon HLM, un titre qui aurait très bien pu convenir à ce roman.
Sauf que... les personnages n'habitent pas dans une HLM mais un immeuble, une résidence du 16e arrondissement parisien. Passy pour être plus précis.
Et dans cet immeuble vit un microcosme sociologique type qui comprend un cambiste travaillant chez un agent de change, Pierre Buisson, sa femme Solange et leur fils; un statisticien dans une compagnie d'assurances, Fabien Lévident, et sa femme Juliette, ravissante jeune femme dont on aimerait être le Roméo; une célibataire, Jacqueline Maillard, directrice d'une galerie de tableaux. Voici pour le haut de gamme.
Au 6e étage, dans ce que l'on désigne plus communément les chambres de bonne, vivent en plus ou moins bonne harmonie : Neurone, un professeur en congés sans solde; Levrault, contrôleur à la SNCF; Ophélie, étudiante en psycho et qui s'intéresse à tout, surtout au rôle des relations épidermiques dans l'avenir de la société en général et de son portefeuilles en particulier; Ahmed, musulman bon teint buveur de vin et mangeur de cochon; Manolo, le concierge et sa femme dont la reconnaissance envers les exploits matrimoniaux de son homme s'exprime de façon plutôt expansive.
Enfin le narrateur, Didier Valois, comédien dont le théâtre attitré ne manque pas de figurants : l'ANPE, ancien nom de Pôle-Emploi.
Plus quelques autres personnages afin de garnir la galerie.
Fabien Lévident s'il accepte, à contrecœur, de voir son nom figurer sur la pierre tombale de ses parents, n'est plus d'accord lorsqu'il découvre dans le journal son propre avis de décès. Jacqueline Maillard, elle, ne se pose pas ce genre de questions. Pourtant elle aurait dû. Elle est retrouvée assassinée au pied de l'immeuble. Quant à Juliette, elle échappe de peu à la mort par accident de voiture sur l'autoroute du Nord.
Didier Valois enquête et découvre que l'accident était prémédité. Une enquête qui le mènera dans le monde des faussaires en tableaux anciens, à graviter dans la résurgence de l'Extrême-droite et même en Dordogne, où les cochons sont plus nombreux que les truffes.
Joseph Bialot, venu tard à la littérature puisqu'il signa son premier roman à cinquante-cinq ans, ce qui ne l'empêcha pas de rafler pour ce coup d'essai, transformé en coup de maître, le Grand Prix de Littérature Policière en 1978 avec Le salon du prêt à saigner, Joseph Bialot est bourré de talent et d'humour, parfois corrosif.
Ne serait-ce que pour la lecture des deux premiers chapitres, je vous conseille de vous procurer ce roman. D'abord la mise en scène des personnages sort de l'ordinaire, ensuite une digression fort jubilatoire qui ne manque pas d'intérêt sur les arcanes de la Bourse, font de ce livre un petit joyau à l'humour décapant.
Joseph BIALOT : Route Story. - Les Lectures de l'Oncle Paul
Hommage à Joseph Bialot né le 10 août 1923 Ecrire des histoires susceptibles d'intéresser le lecteur, de le tenir en haleine, c'est comme qui dirait la règle de base du romancier. Mais les aut...
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Joseph BIALOT : La nuit du souvenir. - Les Lectures de l'Oncle Paul
Et le souvenir ne nuit pas... Quoique... L'enlèvement de son petit-fils Julien, la veille du Jour de l'An et sa reconstitution contre une énorme rançon n'abat pas Lucien Perrain. Au contraire, i...
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Joseph BIALOT : Un violon pour Mozart. Série Noire 2184. Parution mai 1989. 192 pages.