Et dire qu'il parait que la musique adoucit les mœurs !
Poursuivi par des truands, Turley se réfugie dans un bar dans lequel son frère Eddie, qu’il n’a pas vu depuis sept ans, joue du piano.
Grâce à la complicité de celui-ci, il arrive à fausser compagnie à ses poursuivants. A la fin de la soirée, Eddie, complètement fauché paye avec ses derniers cents un repas à Léna la serveuse.
Rentré dans sa chambre glacée, il reçoit la visite amicale de Clarisse, une prostituée au grand cœur qui vit dans le même immeuble que lui. Le lendemain il repère la voiture des truands toujours à la recherche de son frère. Deux hommes l’abordent dans la rue et l’obligent à monter dans le véhicule ainsi que Léna qui passait par hasard.
A un carrefour, Léna et Eddie parviennent à fausser compagnie à leurs ravisseurs. La serveuse aimerait connaître les raisons de cet enlèvement et devant les réticences de son compagnon l’appelle par son nom : Edward Webster Lynn. Le pianiste qui croyait avoir su préserver son identité revoit en pensée son enfance et tout ce qui l’a conduit à sa déchéance actuelle.
Tirez sur le pianiste est le roman type de l’univers goodisien : la déchéance physique et morale d’un homme qui grâce à une femme essaiera de sortir du cloaque dans lequel il s’enfonce, mais retombe dans la fange à cause de son passé.
Le désespoir est toujours au bout du voyage, même si certaines lueurs laissent supposer un épilogue optimiste.
Ce roman a été adapté au cinéma par François Truffaut en 1960 avec pour interprètes principaux l’étonnant Charles Aznavour, les magnifiques Marie Dubois et Michèle Mercier.
David Goodis, écrivain mythique longtemps méconnu a obtenu une certaine notoriété en France non pas grâce à son talent mais par le biais des adaptations de ses œuvres au cinéma comme La lune dans le caniveau par Jean-Jacques Beneix avec Gérard Depardieu et Nastassja Kinski, Rue Barbare (adapté de son roman éponyme également titré Epaves) par Gilles Béhat avec Bernard Giraudeau et Bernard-Pierre Donadieu ou encore Descente aux enfers de Francis Girod avec Claude Brasseur et Sophie Marceau.
Maintenant, à trente-deux ans, elle était toujours acrobate, mais pas sur scène. ça se passait à l'horizontale, sur un matelas, moyennant la somme de trois dollars la performance.
David GOODIS : Tirez sur le pianiste (Down there - 1956. Traduction de Chantal Wourgaft). Série Noire N°379. Parution juillet 1957. Réimpression mai 1996.