Couché dans le train avec la nuit pour témoin...
Antoine est couchettiste. C'est à dire qu'il travaille à la compagnie des Wagons-lits et non pas qu'il se couche n'importe où et avec n'importe qui. Il est employé, pas forcément pour son plaisir, sur le Galiléo, Paris-Venise ou Paris Florence, selon les cas, des voyageurs tarifés 2ème classe. Il réceptionne les clients, s'occupe des passeports, des billets, fournit la literie, sert d'intermédiaire avec les douaniers et les contrôleurs français, suisses ou italiens, fait office de réveille-matin.
Dans les bons jours, ou plutôt les bonnes nuits, il peut se reposer un peu. Et comme le veut la légende accrochée aux pompons des marins, une femme au départ et une à l'arrivée.
Souvent il tombe sur des grincheux, des inquiets, des bavards, des exigeants, des malades, mais il est habitué et d'un ton rogue, rembarre les importuns. Mais ce voyage Paris-Venise, il s'en rappellera.
Que n'a-t-il changé avec Eric, un de ses collègues qui désirait permuter de destination. D'abord un des voyageurs se plaint de ce que son portefeuilles a pris la fille de l'air. Ensuite il en découvre un autre dans sa cabine, sous son lit. Crime de lèse-majesté ! Viol de propriété privée ! Foi d'Antoine, cela ne se passera pas comme ça.
Mais l'autre s'accroche comme une sangsue, et les ennuis déboulent, s'accumulent, une cascade niagaresque dans son compartiment.
Les douaniers, des truands et d'autres personnages louches aux prétentions mal définies se passent le relais, à croire que la Terre entière s'est liguée contre lui.
Ce roman de Tonino Benacquista, le premier à la Série Noire, mais le deuxième dans l'œuvre de l'auteur après Comme une pin-up épinglée dans un placard de G.I, démarre un peu à la vitesse d'une micheline, mais prend bientôt un rythme de croisière pour s'achever comme un TGV brûlant les étapes.
Il nous fait découvrir les aspects d'un métier qui pour beaucoup signifient vacances, soleil et Dolce Vita. L'envers, l'enfer ? du décor n'est guère reluisant et couchettiste n'est vraiment pas un métier de tout repos.
Curiosité :
Ce titre a également été utilisé par Gilles Soledad en 1981 pour un roman publié à La Brigandine.
Tonino BENACQUISTA : La Maldonne des sleepings. Série Noire N°2167. Parution février 1989. 256 pages. Réédition Folio Policier N°3. Parution octobre 1998. 288 pages. 8,00€. Folio Policier N°340. (contient 4 romans). Parution mai 2005. 896 pages. 12,40€.
Une version illustrée par Jacques Ferrandez a été publiée chez Futuropolis/Gallimard en octobre 1991. 456 pages. 9,30€. Retrouvez ces ouvrages sur le site de la Série Noire.