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16 juin 2015 2 16 /06 /juin /2015 08:12
Pierre LEON : Comme de la peste.

Un journaliste pestiféré ?

Pierre LEON : Comme de la peste.

Chroniqueur, responsable dans un journal d'une rubrique sur les manifestations musicales, le narrateur découvre au lendemain d'une cuite carabinée sa chère tante Vitamine étendue au pied de son lit, un couteau dans le cœur.

Le cerveau encore embrouillé par ses libations nocturnes, il se demande, pas trop longtemps, s'il est le meurtrier. Alors, en mémoire de sa chère tante Vitamine mais également pour se disculper, il se lance sur les traces d'un problématique meurtrier.

D'abord il y a l'argent que la vieille dame devait remettre à ses parents et qui se prélasse dans son sac à main. Et puis il y a le portefeuille d'où s'échappe un fragment de photo avec au dos l'inscription Panthère agile. Le plus urgent est de se débarrasser du cadavre encombrant malgré tout le respect qu'il lui porte.

S'emparant sans vergogne d'un fauteuil roulant dans lequel il installe la défunte, notre quidam entame un périple dans les rues de Paris. Pendant ce temps la famille attend l'argent avec impatience. Le père, grognon et vindicatif, comme à son habitude. La mère qui se retranche derrière les décisions paternelles. Et les deux autres tantes, Agathe et Amélie. Et le cousin Elie, que notre héros malgré lui ne peut décidément pas encaisser en peinture. De plus il lui faut subir les humeurs de Réquichot, le rédacteur en chef. Pendant ses tribulations parisiennes notre narrateur fait de drôle de rencontres, des profiteurs, et d'autres qui débarquent comme des cheveux sur la soupe.

Le cadavre déposé dans un cinéma porno, il subit dans la salle les avances de George, un Américain homosexuel, et l'accompagne dans un hôtel. Puis il se cache dans un autre hôtel, tenu par une Anglaise russophile, puis se rend chez sa grand-mère. Il ne découvre que son cadavre. Trahi par sa famille il est aidé par son amie Gudule, d'Albert son chef de rubrique, de Bertha l'hôtelière et de George.

 

Pierre Léon, petit nouveau de la Série Noire, happe le lecteur par la main et l'entraîne dans un tourbillon duquel il ressort un groggy. Un peu comme le malheureux pékin qui déboule dans un drame sans en connaître les tenants et les aboutissants. Pourtant il existe de bonnes choses dans ce roman prometteur et il en reste plus à espérer que l'auteur parviendra à canaliser ses idées et se montrer un peu moins brouillon dans une trame mince comme un filigrane.

 

Ah, c'est assommant ce que les gens peuvent être aimables. Surtout quand on ne leur demande rien.

Pierre LEON : Comme de la peste. Série Noire N°2302. Parution septembre 1992. 176 pages.

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