Le contraire du Hot-dog ?
Agé d'à peine vingt ans, le narrateur débarque à Londres avec déjà derrière lui un passé qui s'attache à lui comme du chewing-gum à la semelle d'une godasse.
Il se présente dans un bureau d'accueil où il fait la connaissance d'une pauvre paumée, Claire, qui l'amène chez elle. Elle a besoin d'une présence amicale, ce que le narrateur peut lui fournir. La nuit il regagne sa chambre d'hôtel, pensant à son avenir pas très rose. Il lui faut assurer sa pitance et le travail ne court pas les rues.
Il apprend par le journal la mort de Claire, et cela lui fout un coup au moral. Tout en cuisinant des hamburgers dans une chaîne de restauration rapide, il va battre le pavé à la recherche du mystérieux meurtrier. On l'avait vu en compagnie de Claire, et il préfère devancer les policiers. Un vigile du bureau d'accueil lui apporte son soutien, mais il est en butte à la vindicte de petits malfrats qui le surnomme Chien-Froid. Ses compagnons sont de pauvres déjantés, des exilés pour la plupart, qui ne pensent qu'à subsister, mal la plupart du temps, pourtant il trouve auprès d'eux un certain réconfort. Et toujours ce souvenir qui le taraude.
Depuis qu'il est à la barre de la Série Noire, Patrick Raynal a renouvelé le ton et le style de la glorieuse collection, recherchant de nouveaux auteurs aussi bien à l'étranger qu'en France. Cette démarche revivifie le Polar dans son ensemble puisque d'autres maisons d'éditions le suivent dans cette quête.
En ce qui concerne les auteurs, on peut déplorer la disparition de quelques noms, comme Julius A. Lion, dont l'humour noir était particulièrement tonique, ou Marie et Joseph, mais les petits nouveaux ne se défendent pas mal non plus. Qu'ils s'appellent Pascale Fonteneau, Eva David ou Laurent Fétis. Si le premier roman de Laurent Fétis, Le mal du double-bang, une histoire de truands mâtinée de drogue, m'avait quelque peu laissée sur ma faim, Chien-froid possède une autre envergure, une sensibilité digne d'un grand écrivain. Avec ses vingt-deux printemps (à l'époque de la parution de ce roman) Laurent Fétis s'affirme comme une valeur montante et même si résident encore quelques imperfections, son roman fait preuve d'une grande maturité d'esprit.
Laurent FETIS : Le mal du double-bang. - Les Lectures de l'Oncle Paul
Pourrait être le Big-bang... Rico, propriétaire d'un garage à Béroir, la capitale du Midi, est habillé été comme hiver d'une chemise jaune héliotrope, artistiquement froissée, et d'un cost...
http://leslecturesdelonclepaul.over-blog.com/2015/06/laurent-fetis-le-mal-du-double-bang.html
Laurent FETIS : Chien-Froid. Série Noire N°2328. Parution octobre 1993. 240 pages. 6,65€. Disponible sur le site de la Série Noire.