Hommage à Victor Harter alias Gérard Buhr né le 8 mai 1928.
Sous ce pseudonyme se cachait Gérard Louis Victor Simon BUHR né le 8 mai 1928 à Strasbourg, d’un père Alsacien et d’une mère Lorraine. Il est décédé le 8 janvier 1988 à Paris.
Après une petite enfance passée en Alsace, il se réfugie avec sa famille à Grasse en 1940 et il y rencontre Gérard Philipe qui aura une influence décisive sur sa carrière. Ses études secondaires à peine terminées il part pour les Etats-Unis en 1945 et y séjourne jusqu’en 1948 entreprenant des études d’art dramatiques. Il revient en France, à Paris. Et accumule les petits rôles au théâtre. Il part pour Rome mais la poule aux d’or était déjà agonisante. Il n’y trouve des rôles de second plan dans deux films et retraverse les Alpes.
En France il fait la connaissance des pionniers de la nouvelle vague. Jean-Pierre Melville le guide dans cette esthétique cinématographique et lui offre le second rôle masculin dans Bob le Flambeur. « Résultat, soupire-t-il, quand la nouvelle vague sera à flot, acceptée, vénérée, idolâtrée même, elle me laissera sur le sable ». Ensuite il partage l’affiche avec Curd Jurgens dans Michel Strogoff en 1956. Sa carrière débute sous de bons auspices mais la super production Normandie-Niemen ne s’avère être qu’un succès mitigé. Gérard Buhr se cantonnera alors dans les seconds rôles pour des films comme Léon Morin prêtre avec Belmondo, Le cave se rebiffe, Le monocle noir avec Paul Meurisse, jusqu’à Dangereusement vôtre en 1985 en passant par Le Pacha, Le Clan des Siciliens, Le Chacal et bien d’autres. Il est également comédien et crée en 1954 La Condition humaine d’André Malraux, ou encore en 1966 Six hommes en question de Frédéric Dard et Robert Hossein. Il interprétera aussi pour la télévision des rôles dans la série des Cinq dernières minutes de Claude Loursais ou encore la saga de Chateauvallon.
Enfin il sera scénariste pour la télé, adaptant son roman Le Pèlerinage réédité pour l’occasion chez Casterman mais qui était la seconde mouture de Choucroute au sang paru au Fleuve Noir en 1970.
Son grand-père maternel se nommait Harter, prénommé Victor. C’est tout naturellement qu’il empruntera ce pseudonyme pour ses romans publiés au Fleuve Noir. C’est un ami de la famille, José-André Lacour dont j’aurai surement l’occasion de reparler, qui lui conseille d’écrire, pour voir… Et c’est ainsi qu’il entre au Fleuve Noir en 1965 et fournira seize romans jusqu’en 1975.
C’est principalement dans la collection L’Aventurier que seront édités ses titres, dans une série consacrée à Cyrille Turpin et à Patricia Mac Cud, un couple qui n’est pas sans rappeler celui créé par M.G. Braun : Sam et Sally. Le prénom de l’héroïne, Patricia, n’est pas choisi au hasard puisque c’est le prénom de la femme de Gérard Buhr/Victor Harter, elle-même comédienne. Cyrille Turpin et son énigmatique compagne Patricia forment un couple d’espions économiques. Engagés par un organisme ultra-officieux, ils sont chargés de missions de renseignements dans le cadre de la défense des intérêts commerciaux et économiques du Benelux.
« Ce succès auquel Victor Harter était bien loin de rêver le contraint, depuis la parution de ses trois premiers romans, à concilier ses deux métiers, ce qui n’est pas toujours des plus faciles. D’une part il faut apprendre des textes que l’on n’a pas écrit et, d’autre part, en écrire que l’on n’apprendra jamais ! Et les journées n’ont que vingt-quatre heures, soupire-t-il, en attendant philosophiquement que l’un de ces deux métiers prennent le pas sur l’autre. Mais Victor Harter qui connait ainsi la fortune des planches et de l’édition connait également le bonheur. Il connait le bonheur d’abord parce qu’il est l’époux de l’éblouissante Patricia Karim, elle aussi comédienne, interprète de Frédéric Dard, auteur du déjà fameux Monsieur Carnaval au châtelet, et célèbre confrère de son époux aux Editions Fleuve Noir. Il connait ensuite le bonheur avec la naissance de Frédéric et Delphine, son garçon et sa fille avec qui il aime à jouer, quand ses loisirs le lui permettent dans cette petite maison entourée d’un jardin familier à Saint-Leu-la-Forêt. C’est là sa distraction préférée, dans le cadre de la maison familiale, lorsque Patricia profite de son jour de relâche au théâtre pour lui mitonner un de ces nombreux petits plats dont elle a le secret. Accessoirement Victor Harter aime recevoir ses vrais amis et bavarder avec eux autour d’une bonne bouteille. Il n’apprécie ni le sport, ni les voitures de courses, ni les chiens que l’on dit amusant, seulement un bon fusil. Il adore le tir. »
Certains ont avancé que Victor Harter aurait écrit en collaboration avec Xavier Snoeck. Personnellement je n’y crois guère, jusqu’à preuve du contraire. Et s’il a été « aidé », je pencherais plus vers José-André Lacour, grand pourvoyeur de titres au Fleuve Noir sous divers pseudonymes.
Portrait réalisé à partir de sources diverses dont le bulletin Fleuve Noir information N°15 de mars 1966.
109 - Turpin se paume dans les psaumes
112 - Turpin coxe la Mafia
115 - Turpin croque un diamant
117 - Turpin n'est pas un gentleman
136 - Le Dongo rend Turpin dingo
138 - Pas d'esquimau pour Turpin
140 - Turpin mange kasher
149 - Le Tour de Rhin de Turpin
155 - Turpin cliche Paris by night
163 - Turpin du tac au toc
Collection Feu
147 : Les bambous sont coupés
Collection Spécial Police
725 : Les Vieux loups bénissent la mort
798 : Choucroute au sang
852 : Un Valet se coupe à cœur
1211 : Un Homme légèrement assassiné
Casterman :
Le pèlerinage.