Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
Otage, oh désespoir...
En 1987 FR3 Normandie lançait la troisième édition de son concours qui consistait en l'attribution du Prix Polar au meilleur manuscrit de roman policier. Ce prix n'aura vécu que trois saisons.
Voici la chronique effectuée sur les ondes de Radio-Manche en décembre 1987 dans le cadre de mon émission Le Polar fait la Manche.
C'est le roman Otage qui s'est vu couronné cette année, premier roman d'un jeune écrivain qui aimerait bien d'ailleurs pouvoir continuer dans cette voie. Otage, comme le titre du roman l'indique, est une histoire de prise d'otage.
Louis Dommage, héros bien malgré lui de ce fait divers, est pris en otage lors du braquage d'une banque. Pourtant c'était un matin comme les autres tranquille. Louis venait de retirer un peu d'argent lorsqu'il est témoin d'un hold-up. Le caissier fait du zèle blessant l'un des agresseurs. Pour assurer leurs arrières, les complices du blessé prennent Louis en otage et c'est la cavalcade de Paris jusqu'en Suisse.
Plus qu'un roman noir, c'est un roman de suspense, psychologique, analysant les rapports qui s'établissent entre les ravisseurs et l'otage. Rapports plus ou moins ambigus entre deux jeunes gens, un jeune homme et une jeune femme, qui ont perpétré ce hold-up, et ce peintre en lettre de cinquante-quatre ans qui a une furieuse envie de vivre, de vivre libre.
Rapports dans lesquels une certaine sympathie peut se glisser entre deux éclats et l'otage ressentir envers ses geôliers une attirance mêlée de haine.
Sébastien DEVILLERS : Otage. Collection Mascaret Noir. Editions Le Mascaret. Parution le 1er décembre 1987. 190 pages.