Protégez-vous !
Echoués à Sugulli, petit port sur la côte somalienne, le docteur Wellard, Royce, en délicatesse avec la loi anglaise, Blaikie, prêtre, Fisher, peintre, Lily, artiste, Juliette, riche oisive, et un marin sont les seuls survivants du Cambria, un navire qui de l'Inde devait rallier l'Italie.
Ils sont recueillis par le carabinier local, Dracopoli, et s'installent dans un hôtel. Vit également à Sugulli, Harmer, un Américain prospecteur de pétrole marié avec une indigène dont il a eu une fille, Maria. Harmer dont la jeep est convoitée par Royce confie son rapport habituel à Dracopoli qui le joint à la demande de secours formulée par Wellard. Fagih, un indigène, muni du rapport et du mot de Wellard doit rallier Kandala à dos de mulet en quatre ou cinq jours. Il est assailli en cours de route par les hommes du Sultan Ali Yacquibi, le seigneur de la région.
Yacquibi, élevé à l'européenne mais qui déteste les étrangers, attend impatiemment encore deux ans lorsque le protectorat italien aura pris fin. Il brûle les papiers confiés à Fagih et fait tuer celui-ci par ses hommes.
Wellard soigne les malades du village aidé par Juliette tombée amoureuse de lui. Un incendie ravage l'habitation de Harmer. Wellard assisté de Royce qui tentait de s'échapper sauve Maria des flammes. Yacquibi, à qui Wellard et Dracopoli rendent visite, impute le crime à des membres de sa tribu qui n'auraient pas accepté le mariage de Harmer avec une Somali. Wellard ne croit pas à une vengeance à retardement et pense que l'Américain avait découvert du pétrole, ce qui contrarierait les projets d'indépendance du Sultan.
Un pêcheur a recueilli un blessé et Wellard s'empresse au chevet du moribond. Il s'agit de Fagih qui a survécu à ses blessures. Seul Dracopoli est mis dans la confidence. Juliette aime Wellard, et c'est réciproque mais le médecin qui possède sa fierté ne veut pas vivre aux crochets d'une femme. Et pour installer un cabinet à Londres il lui faut de l'argent qu'il ne possède pas. Il pense alors au petit coffre-fort de Harmer qu'il récupère dans le lagon où les hommes de Yacquibi l'avaient jeté et l'ouvre découvrant une liasse de papiers. Fait prisonnier par le Sultan il parvient à s'échapper avec les documents. Il est obligé d'avouer à ses compagnons qu'il désirait s'approprier de l'argent et Dracopoli les avertit que le Sultan n'en restera pas là.
Le lendemain c'est la fête de l'Au Hiltir et les survivants ont une journée de répit pour organiser la résistance dans l'hôtel et le poste de police le jouxtant.
Perdu dans la Série Noire ce roman n'est ni policier, ni noir, ni même espionnage comme en a écrit Victor Canning mais bien un roman d'aventures exotiques avec naufrage, documents, conflit avec les autochtones, et histoire d'amour bien entendu.
Les personnages ne sont ni bon ni franchement mauvais tel Royce le fraudeur qui ne s'érige pas en truand, ou Wellard le médecin qui par égarement déclenche l'ire du Sultan ou encore le prêtre qui se rappelle un épisode honteux de sa vie au contact de l'enfant. Quant à Lily, l'artiste effeuilleuse aux colombes, elle s'efface au profit de Juliette sans ressentir de rancune envers Wellard qu'elle aime mais qui ne la considère que comme une amie.
J'oubliais que vous êtes anglais ! Les enfants et les chiens, c'est sacré.
Curiosité :
Ce roman a paru pour la première fois dans la collection Panique des éditions Gallimard sous le numéro 19 en janvier 1963. Réédité sous le titre Un pyjama de sapin sous titré L'Œil incandescent, Paniques 2e série no 8,
Victor CANNING : L'oeil incandescent (The burning eye - 1959 - 1960. Traduction de Denise Rousset). Série Noire N°1625. Parution octobre 1973. 192 pages.