Bon anniversaire à Jean-Pierre Perrin né le 4 avril 1951.
Ex-otage du Liban, Francis, le narrateur, est invité par un mystérieux colonel Robert à se venger en enlevant l’un des gardes-chiourmes qui l’avaient gardé durant sa détention par le Hezbollah, un mauvais moment de sa vie qui revient chaque soir le tarauder.
Pour chasser ses fantômes il ingurgite du whiskey et écoute des disques de blues sur une chaîne qu’il emporte dans ses déplacements. Il doit préparer le terrain dans un petit village de la Haute-Saône avec un ancien résistant et ses hommes. Comme tenue de camouflage, toujours sur les conseils du colonel Robert, il se fait passer pour un historien recherchant des vestiges de l’histoire locale, principalement sur certains événements s’étant déroulés durant l’été 44.
Il se pique au jeu et compare les différents témoignages qu’il recueille auprès des acteurs de l’époque ou découvre dans des récits émanant d’historiens locaux. Il constate des divergences qui l’intriguent.
Par exemple les relations des faits ne concordent pas, le nombre de tués lors d’un assaut entre maquisards et Allemands sont soit sous évalués, soit exagérés. Et puis il y a les corps que l’on aimerait retrouver. Isis, prêtresse du rock local voudrait retrouver le cadavre de sa grand-mère. Le colonel Robert pense en faisant parler l’ex tortionnaire libanais retrouver le corps d’un prisonnier afin de lui donner une sépulture décente.
L’histoire ancienne et l’actualité se rejoignent, se chevauchent parfois, les blessures, les meurtrissures perdurent et ne se refermeront que lorsque chacun des protagonistes pourra enfin vivre ou mourir dans la paix de la vérité.
Jean Pierre Perrin, journaliste à Libération et spécialiste du Moyen Orient, n’est pas tendre avec une certaine frange de Résistants de la vingt cinquième heure, ceux qui voudraient, et parfois réussissent à faire croire qu’ils ont gagné la guerre à eux tous seuls.
C’est aussi un hommage à ceux qui ont traversé, comme Jean Paul Kaufmann, l’Enfer des prisons des intégristes. Enfin, Jean-Pierre Perrin nous invite à partager une épreuve ressentie par les personnes qui pleurent leurs morts sans savoir où se trouvent leurs corps et leur offrir une sépulture décente.
Un roman profondément humain qui mêle habilement passé et présent et qui a le mérite de dénoncer ceux qui se glorifient de faits d’armes qu’ils n’ont pas vécus, ou s’ils les ont vécus, ce ne fut qu’en marge, tandis que les vrais, les purs de la première heure n’ont pas toujours été reconnu à leur vraie valeur.
Jean-Pierre PERRIN : un entretien. - Les Lectures de l'Oncle Paul
Loup y est-tu ? Entretien paru dans la revue 813 N°56, octobre 1996. Dans la série &les jeunes auteurs sont passés à la moulinette&, après Paul Borelli, Jean-Jacques Busino, Pascal Dessaint et...
http://leslecturesdelonclepaul.over-blog.com/2015/04/jean-pierre-perrin-un-entretien.html
Jean-Pierre PERRIN : Chiens et louves. Série Noire N°2556. Parution octobre 1999. 288 pages. 6,65€. Disponible.