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23 avril 2015 4 23 /04 /avril /2015 07:43
Erle Stanley GARDNER : L'hirondelle éplorée

Rien à voir avec les policiers en pèlerine !

Erle Stanley GARDNER : L'hirondelle éplorée

L'hirondelle éplorée ( The case of crying swallow - 1947 ).

Ex play-boy, aviateur durant la Seconde guerre Mondiale, millionnaire, le Major Claude L. Winnett requiert les services de Perry Mason. Sa femme Marcia a disparu lui laissant un message d'adieu.

Marcia a été acceptée à contrecœur par la mère de Winnett qui aurait préféré que son fils se marie avec Daphné Rexford. Les bijoux de Marcia ont été dérobés peu de temps auparavant alors que la jeune femme venait de résilier son contrat d'assurance. La nuit du vol, Winnett a entendu un cri d'hirondelle, les oiseaux nichant au dessus de la fenêtre de la chambre ayant pense-t-il été dérangés par le cambrioleur.

Mason s'installe chez Winnett en compagnie de sa secrétaire, Della Street et du détective privé Paul Drake. Il fait la connaissance de la mère du major et de son infirmière. Mason fouille l'habitation et trouve dans un nid une broche et le reste des bijoux dans les canons d'un fusil de chasse. Dans une tour aménagée en observatoire, des jumelles sont pointées sur le bosquet. Della découvre dans cet observatoire un papier comportant de mystérieuses annotations chiffrées.

De son côté Drake relève dans un bosquet des traces de pneu récentes appartenant à une caravane. Les détritus laissés par le campeur permettent de remonter à un certain Drummond, recherché par sa femme. La caravane est repérée dans un camping. A l'intérieur gît le cadavre de Drummond assassiné de deux balles de révolver. L'un des voisins affirme avoir vu la veille au soir une femme dont le signalement correspond à Marcia.

La jeune femme est retrouvée sans connaissance dans une chambre d'hôtel. Elle a tenté de se suicider persuadée d'être l'assassin de Drummond. Victime d'un chantage elle lui a remis les bijoux en simulant un vol. Mariée en premières noces à Drummond, le divorce n'avait pas été prononcé et elle se retrouvait bigame. Seulement elle ne se rappelle pas tout et Mason la fait conduire dans un hôpital en lui conseillant de simuler une amnésie.

 

Une intrigue classique que Mason résout un peu à tâtons après avoir suspecté tous les candidats possibles et qui se révèle, à cause de concours de circonstance en cascade, trop complexe pour être crédible. Toutefois le scénario n'est pas ressembler en partie aux Bijoux de la Castafiore, une aventure de Tintin écrite par Hergé, ou le contraire puisque la bande dessinée date de 1961.

 

Pélican sous roche ( Something like a pelican - 1942 revu en 1970 )

Une cape de fourrure balancée par la fenêtre d'un magasin situé au troisième étage d'un immeuble par une cliente, ce n'est pas courant.

Spectateur de cet incident Lester Leith, qui aime résoudre à son profit ce genre d'intrigue, ne croit pas à l'hypothèse d'une cliente désirant se faire un peu de publicité. En planque devant l'immeuble il assiste à l'enlèvement d'une jeune femme employée dans les bureaux d'une compagnie travaillant pour la marine nationale. Il charge son valet de chambre Scuttle, qui en réalité est un policier dont la tâche est de surveiller ses moindres faits et gestes, de se renseigner sur les ravisseurs qui s'avèrent être des détectives privés.

Des plans ont été dérobés à la Pidico et Bernice Lamen est soupçonnée d'avoir participé à ce vol. Leith pense que les deux événements, jet de la cape par la fenêtre et vol des plans, sont liés. Se faisant passer pour un écrivain désirant analyser les impressions d'une femme se débarrassant d'un objet de valeur par une baie, il engage une comédienne, monte une mise en scène au cours de laquelle il procède à un nouveau lâcher de fourrure. Un photographe fixe sur pellicule les mouvements engendrés par cet acte dans les bureaux de la Pidico, situés en face du magasin.

Leith examine les tirages et remarque un homme se tenant devant le coffre-fort de la société, un fusil à la main. Il rencontre Frank Paterson, l'homme en question, responsable du journal de l'entreprise, et propose de lui vendre deux armes, dont une identique à celle que celui-ci possède déjà, à bas prix, et la nouvelle qu'il a écrite contre une somme d'argent conséquente. Paterson, tenté, vérifie l'arme à sa fenêtre mais mis devant l'obligation d'acheter les écrits de son interlocuteur il refuse l'offre.

Leith a remis un double de sa prose à Scuttle lui demandant de ne la remettre à la police que le lendemain. Evidemment Scuttle s'empresse de la faire parvenir à son supérieur. Selon Leith, Paterson se serait emparé des plans au moment de la diversion de la cape puis les aurait cachés dans l'un des canons de son fusil. Vérification faite, il s'avère, à la grande stupeur de Paterson, que Leith a échangé les armes emportant avec lui les documents.

 

Ersatz d'Arsène Lupin, Lester Leith se joue de la police et des truands en véritable prestidigitateur. Tout est orchestré selon le bon plaisir de Erle Stanley Gardner qui manipule lui aussi ses personnages avec maîtrise et métier.

Un scénario trop bien soigné qui laisse peu de place à l'improvisation, et c'est peut-être ce qui rend exaspérante la lecture de ce genre d'énigme car l'on sait, tout comme dans les romans de John Dickson Carr, qu'il y a un truc. Pourtant l'on marche, ne serait-ce que pour le plaisir de voir les malheureux représentants de l'ordre tournés en bourrique.

Et Gardner en profite également pour philosopher sur le labeur de l'écrivain. On remarquera que dans ces deux nouvelles les fusils jouent un rôle inhabituel.

Il me semble avoir lu quelque part que les meilleurs écrivains ne prennent pas leur stylo pour aligner des mots à toute vitesse, mais travaillent énormément, font de nombreuses corrections, choisissent leurs mots avec le plus grand soin. (page 150).

Erle Stanley GARDNER : L'hirondelle éplorée - Recueil de deux nouvelles traduites de l'américain par Robert Hervé. Série Noire N°1612. Parution août 1973. 192 pages.

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