C'est la rosée qui rend les bergères jolies...
Brian Grey, onze ans, est enlevé alors qu'il pratiquait de l'équitation au Pays de Galles. Les policiers locaux passent la main à Scotland Yard et Hugh Boscath, ancien international de rugby, se voit confier l'enquête. Prenant exemple sur la France et les Etats-Unis, il conseille aux parents de payer la rançon en faux billets.
Personne ne se présente au rendez-vous. Un jeune inspecteur aperçoit Norris, un ancien repris de justice, dans la foule. Une deuxième tentative de paiement est effectuée et tout se passe pour le mieux. La mer rejette deux jours plus tard le cadavre de Brian et Boscath décide d'arrêter Norris. Celui-ci avoue avoir organisé le kidnapping, mais il affirme avoir quitté ses complices, Allen et Bennett, avant le paiement de la rançon et donc d'être innocent en ce qui concerne le meurtre.
Gail, la petite amie de Norris, dont il est séparé depuis quelques mois, avertit Boscath que Ian, leur petit garçon, vient lui aussi d'être enlevé. Julian Fortune, ex international de rugby comme Boscath avec qui il eut maille à partir au cours de certains matchs, s'intéresse à l'affaire en tant que journaliste à la télévision. Grâce aux confidences de Norris auprès de Gail, le policier et la jeune femme localisent l'endroit où se cache Bennett, mais le ravisseur parvient à leur fausser compagnie. Pas pour longtemps. Bientôt il est arrêté mais Allen court toujours avec le gosse.
De son côté Julian Fortune ne chôme pas. Il vérifie des tuyaux délaissés par les policiers et retrouve Allen. Tout ce que le ravisseur du petit Ian désire, c'est récupérer la rançon du premier enlèvement, rançon que selon lui Norris aurait gardée ou confiée à Gail. Norris enchaîne Fortune à une table et s'enfuit à nouveau avec le garçonnet dans la voiture du journaliste. Libéré Fortune s'allie à Boscath et ensemble, avec Gail et Norris sorti de prison pour l'occasion, ils tiennent un conseil de guerre, attendant des nouvelles d'Allen. Celles-ci ne se font pas attendre.
Profitant de la cohue, policiers et techniciens de télévision encombrant l'appartement où se tient le PC de Boscath, Norris s'échappe. Allen est bientôt pris en tenaille par les forces de l'ordre près de Liverpool. Malgré le meurtre d'un gardien de la paix, il est cerné dans une cabane. Il blesse mortellement Fortune mais est lui-même abattu. Il s'était débarrassé de Ian au cours de sa cavale, le gamin étant trop facilement identifiable.
Ce roman, dont l'originalité tient dans le fait qu'il est divisé en trois parties dont les narrateurs sont successivement Boscath, Fortune et Allen, manque de rythme, par trop délayé dans des dialogues parfois longuets. Si ses deux complices ne pensaient qu'à l'argent, Norris lui croyait retrouver l'amour de sa belle en faisant un coup d'éclat. Gail s'érige comme la pièce maîtresse au cœur de ce drame. Avant d'avoir eu un enfant de Norris, elle avait couché avec Allen pendant quelques semaines, et lorsque Ian est pris en otage, elle se retourne vers Fortune et surtout vers Boscath à qui elle prodigue ses faveurs. Elle ne pense qu'à revoir son enfant sain et sauf, tandis que Boscath veut résoudre cette affaire en conjuguant tous les éléments: ravisseur, otage et rançon.
Le paysan était un témoin remarquable, du genre qu'un policier aspire toujours à rencontrer: ni intelligent, ni cultivé, ayant même du mal à s'exprimer, mais doté d'une bonne vue, capable de se rappeler clairement ses impressions sans les modifier en fonction de ce qu'on souhaitait lui entendre dire.
Curiosité:
Malgré l'action qui se déroule au Pays de Galles, à Londres et dans les environs de Liverpool, la construction de ce roman fait penser à un huis-clos. Quant au titre français, il possède une double signification. La fraîche étant l'argent, mais étant aussi l'heure située entre la nuit et le petit matin, moment qui ponctue le dénouement.
David CRAIG : Alerte à la fraîche (Double take - 1972. Traduction de Janine Hérisson). Série Noire N°1577. Parution avril 1973. 192 pages.