On ne joue plus...
Première partie :
Angelotti, truand bien connu des services de police, se tue en manipulant son revolver. Un gag que mettent à profit Josse et Michallon, deux jeunes flics opportunistes, pour dresser l'un contre l'autre Mondoloni, le cousin associé d'Angelotti associé, et Santerni, le bras droit du truand défunt.
Obligeant Ludovic Feuillet, un indic, et Nicole, la maîtresse du Corse imprudent, à les aider, ils montent une cabale afin que Mondoloni, qui aurait eu un contentieux avec Angelotti à propos d'une histoire de traite des Blanches en Afrique Noire, et Santerni s'affrontent. Ils sèment d'abord le doute dans les esprits en retenant en garde à vue Mondoloni.
Lors du décès d'Angelotti, tout le monde possédait un alibi en béton par le biais d'une partie de poker négociée fort à propos. Seul le frère de Mondoloni aurait un trou dans son emploi du temps, ayant rejoint sa maîtresse Cyril. Ils encouragent Cyril à rejoindre sa province natale, et Mondoloni junior est abattu de deux balles dans la tête. Puis ils préviennent séparément Santerni et Mondoloni qui se sont retrouvés dans une villa de Maisons-Laffitte d'un possible coup fourré. Les revolvers étant plus prompt que la réflexion, les bandits s'entretuent.
Seconde partie :
Quinquin réussit avec quelques hommes une opération spectaculaire, le vol dans une camionnette transformée en coffre-fort des diamants de la bijouterie Provence à Paris. Un hold-up estimé à un milliard.
Josse et Michallon sont quémandés par Manet, leur directeur, afin de procéder à l'enquête. Aussitôt ils soupçonnent trois des plus grands truands sur la place d'avoir joué un rôle dans ce braquage. Yvan le Russki, Marcel le Stéphanois et Quinquin. Après déduction leur choix se porte Quinquin, supposition confirmée par Ludovic leur indic favori. Seulement ils ne veulent pas que les bandits s'en sortent à bon compte avec la Justice.
Sachant par Nicole, devenue la maîtresse de Josse, que Brunet le fourgue est le seul capable d'effectuer les transactions à l'étranger, ils s'arrangent pour ramasser tout ce beau monde dans leur filet, en laissant le plus possible de victimes sur le terrain. Un procédé qui leur a déjà réussi dans l'affaire Angelotti. Robuschi, le survivant de l'épisode précédent vient flairer de côté de Brunet qui s'affole pour rien. Robuschi est écarté de deux balles dans la tête. Josse et Michallon jouent gros.
Un train postal doit convoyer des bons du Trésor de Paris à Lille. Là encore le butin est appréciable. Avec l'aide de Ludovic qui n'en peut mais, ils s'arrangent pour mettre dans le coup Quinquin, le Stéphanois et Yvan le Russki, prévoyant tout à la minute et au lieu près.
Un roman qui ne manque pas d'humour avec deux flics "vertueux" qui ne s'embarrassent pas de principes et possèdent beaucoup d'imagination. Pour eux la Justice est mal faite, les truands qui se tiennent bien en tôle pouvant espérer une prompte clémence. Ils s'arrangent donc pour dresser les uns contre les autres afin que ceux-ci tirent les marrons à leur place.
Amoral trouveront certains, amusant sans plus jugeront les autres.
Curiosités :
Ce roman est scindé en deux parties qui peuvent se lire séparément, façon longues nouvelles, les deux enquêtes n'ayant d'autres liens, à part les deux policiers, que Nicole la maîtresse d'Angelotti devenue l'amante de Josse, et Ludovic l'indic tout petit dans ses souliers, et Robuschi le truand.
Sous le pseudonyme de Jean Delion se cache le journaliste et écrivain Jean Laborde qui a également signé à la Série Noire sous l'alias de Raf Vallet.
Citation :
Le hold-up, c'est devenu une affaire d'horlogerie. ça ressemble au cent mètres olympique. On se prépare pendant des mois à un exploit qui se joue sur un cinquième de seconde.
Jean DELION : Pouce !. Série Noire N°1124. Parution avril 1967. 256 pages.
Réédition Carré Noir N°397. Parution septembre 1981. 256 pages 3,80€.