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15 mars 2015 7 15 /03 /mars /2015 09:52
Jean AMILA : Le pigeon du faubourg.

Hommage à Jean Amila décédé le 15 mars 1995*.

Jean AMILA : Le pigeon du faubourg.

Depuis quelque temps Marceau, décorateur dans le Faubourg Saint Antoine, est sujet à des étourdissements.

Il impute ses malaises à la fatigue mais Francis, un ami ébéniste qui traficote avec lui dans le meuble ancien, et sa femme sont plus réservés quant aux causes. Ils pensent que Monique, la légitime de Marceau, pourrait l'empoisonner tout doucement par jalousie. Marceau en effet entretient une relation avec une jeune vendeuse prénommée Zette qui lui a donné deux fillettes. Une prise de sang, une cicatrice qui se referme mal, un diagnostic : Marceau est devenu hémophile.

Zette est attaquée un soir, alors qu'elle rentre du travail, par un olibrius qui lui tire en plein visage des chevrotines. Legoff, un inspecteur commis à l'enquête, émet quelques suppositions que Marceau ne partage pas, dans un premier temps. Le coupable pourrait être la femme de Marceau, ou encore Vincent, le premier petit ami de Zette, mis en prison à cause du témoignage de la jeune femme lors d'une affaire quelques années auparavant et qui a oublié de regagner sa geôle lors d'une permission. Zette recevait chez elle Manoël, le mari d'une collègue, un Portugais, et Legoff découvre que l'appartement de la jeune femme, acheté par Marceau, a servi à plusieurs transactions. Zette étonnée dit ne pas être au courant de ces reventes fictives, mais Legoff découvre néanmoins chez elle un passeport et un billet de transport pour le Brésil.

Curieuse coïncidence puisque Manoel, le soir de l'agression se trouvait justement dans un avion se dirigeant vers l'Amérique du Sud. Zette essaie de se souvenir de son agresseur et principalement de la façon dont il l'a abordée. Legoff soupçonne Marceau d'être à l'origine de cette volée de plombs mais il abandonne cette thèse par manque de preuves et de cohérence. La femme de Marceau rejoint sa famille à Bayeux, soi-disant à cause d'un décès et Alain, le fils, magistrat à Caen, rend une visite à son père. Entre les deux hommes ce n'est pas l'entente cordiale, l'entrevue se termine comme d'habitude par une dispute.

Lors d'une incursion chez Zette il se rend compte que la jeune femme l'empoisonnait tout doucement, le produit étant mélangé au paprika dont elle le servait abondamment pour lui éviter une défaillance de sa virilité. Marceau, étonné apprend que sa femme est au courant de sa liaison.

 

Après ses diatribes envers les Services Secrets (SN N°1559 : Terminus Iéna et SN N°1683 : A qui ai-je l'honneur) Jean Amila nous entraîne dans une histoire plus classique, plus terre à terre, plus proche des préoccupations, des problèmes du prolétaire moyen : le quidam enferré dans les amours adultérines et qui croit que sa femme est trop bête ou naïve pour se rendre compte de son infortune.

L'amitié virile comble la défection familiale ou à l'esprit supposé retors de la femme. Jean Amila honore ses saints comme il les aime, c'est à dire qu'il les oublie purement et simplement. Antoine et les autres perdent leur auréole dans les noms de lieux ou d'édifices.

 

*Curiosité :

Le site Wikipedia, dont je n'ai qu'une confiance limitée dans les informations,  et le Dilipo de Claude Mesplède & Co avancent la date du 7 mars, tandis que l'ouvrage Les auteurs de la Série Noire, du même Claude Mesplède and Co indique le 15 mars. Si j'ai préféré cette dernière date pour un hommage à Jean Amila, ce n'est pas pour convenances personnelles mais ainsi Jean Amila sera resté huit jours de plus parmi nous.

Ultime concession aux passions révolutionnaires de vieux enfants du Faubourg Antoine, ils n'étaient pas inscrits sur les listes électorales et balançaient tous les politiques dans la même poubelle, à commencer par l'Armée et le Bon Dieu.

Jean AMILA : Le pigeon du faubourg. Série Noire N°1844. Parution octobre 1981. 192 pages. 4,00€.

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