Bon anniversaire à Hubert Haddad, né le 10 mars 1947.
Ayant rapidement bouclé son enquête sur le meurtre de l’écrivain Jérôme Carné, Schlomo sauve de la noyade Lin, une jeune Chinoise correctrice dans des maisons d’éditions.
Lorsqu’il veut la rencontrer à l’hôpital, elle est déjà sortie. Tandis que fleurit sur des panneaux d’affichage le portrait de Jean Tinglet, un parfait inconnu, Schlomo retrouve à la terrasse d’un café Lin qui lui déclare que selon une coutume ancestrale, elle lui doit la vie, donc que sa vie lui appartient.
Ce qui n’est plus le cas de Varjac de la Chevrière, académicien fort connu pour sa saga romanesque de La Symphonie atlantique, qui est découvert embroché chez lui, son épée au travers du corps. Schlomo et Lin se rencontrent plusieurs fois, dans des réunions littéraires, des signatures, comme par hasard. Ainsi lors de la sortie du livre d’un certain Marcel Bourrichon, qui signe un pamphlet Le nègre se rebiffe, et dont le carton d’invitation a été retrouvé dans une corbeille à papier de Varjac.
Schlomo converse avec Bourrichon, nègre d’un Narcisse, mais l’auteur caché nie avoir envoyé l’invitation, accusant un collaborateur occasionnel. L’arrestation de l’assassin présumé de Varjac clôt l’affaire provisoirement. Lors de l’enterrement de l’académicien, Schlomo est abordé par Arnolphe Hortense, agent littéraire accompagné d’une sorte de gnome. Hortense accuse Bourrichon, le nègre de Varjac, d’avoir assassiné celui-ci, preuve à l’appui. Un feuillet anonyme imprimé sur une presse antique révélant la collusion de la famille Varjac avec l’occupant nazi.
Zoe Aubiern, une poivrote qui écrit des romans à l’eau de rosse, est découverte assassinée chez elle. Les indices abondent et le meurtrier est rapidement appréhendé. Lin écrit à Schlomo, lui révélant qu’un agent de la Surveillance du Territoire l’oblige à le surveiller, un permis de séjour étant en jeu.
Sous l’enquête proprement dite, Hugo Horst propose une satire des milieux éditoriaux. Il distille de petites phrases qui percutent, genre c’est toujours le maître de maison qu’on félicite du dîner. Jamais le cuisinier, en référence aux nègres de littérature, même s’ils sont reconnus comme La Rolls des nègres.
Quant à Schlomo, personnage éminemment sympathique, il promène une sorte de désabusement dans un Paris qu’il redécouvre à chaque pas, perdu dans ses pensées qui vont à sa mère internée et à Lin, la petite Asiatique, et méditant sur les effets secondaires de l’alcool.
Hugo HORST : Les cendres de l’amante asiatique. Collection Quatre-Bis. Editions Zulma. Parution Octobre 2002. 122 pages. 10,70€. Disponible !