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11 février 2015 3 11 /02 /février /2015 08:48
J. M. FLYNN : Ça sent le gaz

Faut fermer le robinet !

J. M. FLYNN : Ça sent le gaz

Même si l'on se présente aux policiers en avouant être coupable de meurtre assorti de viol sur la personne d'une jeune fille, l'on a droit à un avocat, souvent commis d'office.

Homme-grenouille dans la marine américaine, Carl Duwe est dans ce cas, et Fritz Hartmann, avocat que l'opinion publique situe comme à gauche du PC américain, est désigné comme son défenseur. Mais Hartmann n'est pas convaincu de la culpabilité de son client malgré ses aveux et engage son ami Burdis Gannon, détective privé, pour effectuer des recherches préliminaires.

La jeune morte, Rai Clement, une blonde platinée de dix-neuf ans, fille d'un riche industriel, n'en était pas à ses premières frasques. Mais ce n'est pas pour autant qu'elle méritait d'être assassinée.

D'après les premiers témoignages ou constatations, Rai aurait été consentante pour s'envoyer en l'air avec Carl. Durant les heures qui précédèrent son prétendu viol et son assassinat, elle batifolait sur la plage en compagnie de trois garçons et deux jeunes filles. Et lorsque Carl est arrivé, elle ne s'est plus occupée que de lui, abandonnant ses camarades. Les jeunes filles n'apportent guère de renseignements à Gannon. Auprès des garçons, les présentations sont plus musclées puisque le détective se fait agresser par Joe Neary, un impulsif, accompagné de Harry Wax et Jock Penney, des rôdeurs des plages.

Cette agression permet à Gannon de faire la connaissance de Terri, la sœur de Rai. Ensembles ils fouillent les affaires de la jeune morte, malgré un coup de matraque encaissé par Burdis Gannon en entrant dans l'appartement de celle-ci. En souvenir il garde une bosse et un morceau d'étoffe en jean provenant d'un pantalon. Une pièce pas assez fiable pour servir de preuve.

Selon une clause maternelle, chacune des deux sœurs doit recevoir une coquette somme à leurs vingt-cinq ans et, si elle se marient avant, leur époux bénéficiera en tout ou partie de l'héritage si le mariage a lie avant ou après leurs dix-huit ans. Grâce à des talons de chèques Gannon et Terri remontent une piste qui les entraine à Reno, Tijuana et San Diego. De leurs différentes démarches, ils apprennent non sans mal, qu'effectivement Rai s'était mariée avec un certain Foster.

 

Honnête roman, Ça sent le gaz vaut surtout pour la démonstration de cet aphorisme : Il ne faut pas se fier aux apparences. Et Hartmann, malgré les aveux de Carl Duwe, des aveux nuancés par la suite puisqu'il précisera qu'il s'était évanoui avant de mener à bien son coït, Hartmann s'accroche à une impression, sentiment partagé par son ami le détective Burdis Gannon.

Entre les deux sœurs, la différence de caractère est aussi grande qu'entre la nuit et le jour. Rai était une jeune fille délurée, ne rechignant jamais aux joies de la copulation, changeant souvent de partenaire malgré son état de femme mariée. Etat secrètement gardé il est vrai et qui lui pesait. Quant à Terri, jeune fille coincée, elle se montre horrifiée devant les joyeuses galipettes de sa sœur, quoique cela ne l'empêche pas de tomber sous le charme de Gannon et de l'inviter dans son lit.

 

Citation :

Mon appartement illustre assez bien le fait qu'un homme doit posséder un valet de chambre ou, à défaut, une épouse pour réparer le désordre qu'il laisse derrière lui.

 

J. M. FLYNN : Ça sent le gaz (On for the Death House - 1961. Traduction de Marcel Frère). Série Noire N°718. Parution juin 1962. 192 pages.

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commentaires

L
À une certaine époque, qu'est-ce qu'on prenait comme gnons sur la tronche, nous les privés.<br /> Nestor Burma<br /> Propos recueillis par :<br /> Le Papou
Répondre
O
C'était même la condition sine qua none pour devenir un détective privé crédible, Papou. Maintenant, ils ne vont plus sur le terrain mais enquêtent via Internet...<br /> Amitiés

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  • : Lectures de l'Oncle Paul
  • : Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
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