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9 février 2015 1 09 /02 /février /2015 08:29
Day KEENE : Change pas de disque !

Fais attention quand même, il risque de se rayer...

Day KEENE : Change pas de disque !

En délicatesse avec le fisc, et à court d'argent, Johnny Aloha accepte de rencontrer sur les instances d'Yvonne Sainte-Jeanne, danseuse nue qui se prétend d'origine française, de rencontrer en prison Mulden, alias Tommy L'Homme.

Celui-ci est accusé du meurtre de May Archer, une journaliste qui prétendait faire des révélations sur les milieux de l'industrie du disque dans les colonnes de son journal. Tommy ne nie pas ces rendez-vous, ni même avoir eu des rapports sexuels avec la jeune femme, mais il conteste l'avoir violée puis tuée. Tommy, officiellement musicien de bastringue, truand à ses heures, était à la solde de Tod Hammer, propriétaire d'une petite maison de disques et ex-truand.

Aloha soupçonne Marty Amato, possesseur d'une marque concurrente, d'exercer un racket et d'avoir forcé la main à Tod Hammer en l'impliquant dans un meurtre. Le détective échappe à deux attentats, voiture piégée et coups de revolver. Il convainc Mabel Connors, chanteuse à la carrière ratée, de témoigner auprès du capitaine Hanson, malgré les réticences de son mari, pianiste ayant eu sa petite heure de gloire. Mabel devait confirmer coucher avec des animateurs et des fabricants de juke-box afin de promotionner ses disques et dénoncer par son témoignage le racket existant.

Dans l'échange des coups de feu Mabel est mortellement touchée tandis qu'Aloha pense avoir blessé son agresseur. Autre suspect sur la liste du détective, Jack Kelly, animateur de radio qui vient de prendre un participation de 51% dans une troisième maison de disques.

 

Si le début du roman est légèrement humoristique et joue avec la gaudriole, l'épilogue est totalement désabusé et pathétique. Comme si Day Keene avait essayé de changer de style avec son personnage de détective d'origine irlando-hawaïenne mais était vite retombé dans ses péchés mignons : la duplicité de la femme. May supposée rentrer de son travail réveillait son mari pour qu'il accomplisse le devoir conjugal alors qu'elle sortait des bras de son amant avec qui elle avait décidé de partir à Hawaï. Mais également sa propension à explorer les milieux, les couches sociales.

Day Keene ne se montre pas tendre envers les beatniks mais surtout il dénonce le chantage exercé par les maisons de disques envers leurs poulains, le racket existant dans cette industrie, et le paiement en nature exigé par certains animateurs radio pour promotionner un nouveau disque. Un roman qui date de 1960 mais les mœurs ont-elles véritablement changé depuis?

 

Curiosité :

Contrairement à bien des détectives de romans noirs, Johnny Aloha est encouragé par le capitaine Hanson à enquêter, non point tant pour disculper Muldeen que pour dénoncer la guérilla artistique. Le policier et le privé pour une des rares fois marchent main dans la main.

 

Citation :

En dépit des Sherlock Holmes des romans policiers et du petit écran, un privé qui n'est pas dans les bonnes grâce des défenseurs de l'ordre peut mettre son trench-coat au clou et s'inscrire au chômage.

Day KEENE : Change pas de disque ! (Payola - 1960. Traduction de France-Marie Watkins). Série Noire N°671. Parution octobre 1961. 256 pages.

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