Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
Le mystère Georges Tiffany
Dans son excellent blog Action-Suspense, Claude Le Nocher a disséqué quelques ouvrages de Georges Tiffany, auteur du Fleuve Noir de 1964 à 1972 pour quatorze romans dans la collection Spécial Police et un dans la collection Grands Romans en 1966. Mais qui est (ou était) Georges Tiffany ? Jacqueline de Boulle, son véritable patronyme, est née en 1922 et est probablement d’origine belge.
De cet auteur féminin, on ne connait presque rien, sinon qu’elle a écrit en collaboration avec son mari, Lino Matassoni, quelques nouvelles dont L’homme qui voyait la mort, publié dans Fiction N° 101 (avril 1962). Lino Matassoni fut assistant de production notamment pour « Le feu aux poudres », film franco-italien réalisé par Henri Decoin en 1957, avec entre autres Lino Ventura, Raymond Pellegrin, Françoise Fabian et Jacqueline Maillan.
En 1954, Jacqueline de Boulle reçoit le Prix Rossel décerné sur manuscrit pour Le Desperado, publié l’année suivante aux éditions René Juilliard. Ce roman narre l’aventure tragique de Luis Miguel Pereiro, un ancien séminariste devenu héros de l’armée espagnole républicaine puis résistant monarchiste. Fait prisonnier par les troupes de Franco il s’attend à être condamné à mort et s’attend à être exécuté, lorsque son père, pourtant incroyant, porte la croix dans la procession de Bilbao. Sa peine est commuée et lorsqu’il sort de prison, il est déconnecté des réalités de son siècle. Il devient paria, errant dans les groupuscules de résistance royalistes. Puis il exerce divers métiers plus ou moins humiliants à Paris. Il mourra, ne pouvant échapper au destin, sur le sol natal, en sautant d’un train en marche, voulant éviter les policiers qui le poursuivent.
Jacqueline de Boulle publie ensuite aux éditions Del Duca quelques romans sous son nom dont Chuquimata en 1957, Rossana plus douce qu’un péché (1958), L’amour est un serpent gris (1958), Lilo (1960), L’allumeuse (1963), ainsi qu’aux éditions Marabout, dans la collection Mademoiselle Flavia, jeune fille romaine (n°23 – 1957) puis toujours dans la même collection une dizaine de romans sous le pseudonyme de Tim Timmy dont La famille Andrieux (n°27), Les locataires de madame Andrieux (n°52), Les Andrieux aux sports d’hiver (n°61), Les mensonges de Jo Andrieux (n°73). Elle écrira aussi sous son nom des ouvrages pseudo-pédagogiques : La cuisine facile, simple, imaginative, économique en 1973 et Recevoir facilement en 1976 aux éditions belges Rossel.
Sources diverses dont le journal Le soir du 18 mai 1961.
Dans la collection Spécial Police du Fleuve Noir
426 : Le Singe bleu (1964)
461 : Un Meurtre dans les yeux (1965)
481 : La Main tranchée (1965)
510 : La Morte dans la lagune (1966)
539 : La Tragédie du Viking (1966)
593 : Etes-vous Emilie? (1967)
636 : Le Château du margrave (1968)
652 : La Boutique aux pendues (1968)
714 : Le Masque nègre (1969)
744 : Les Papiers du mort (1969)
785 : La Dame aux corbeaux (1970)
821 : La Cage de verre (1970)
895 : La Mort en chaîne (1971)
948 : Le Bouillon d'araignées (1972)