Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
Malgré l’emprunt d’un pseudonyme viril, Mario Ropp, était une femme.
De son vrai nom Maïa, ou Marie-Anne, Devillers née le 18 décembre 1917 à Héricourt (Haute Saône), elle est décédée le 20 décembre 2007 à Tonnerre (Yonne). Comme l’aimait à souligner Michel Lebrun, Ropp était le nom d’une marque de pipes, mais ce pseudonyme est tout simplement emprunté à Roppe, petit village situé dans le Territoire de Belfort, dont elle avait raccourci le nom. Quant au prénom de Mario, c’est Armand de Caro qui le lui avait suggéré. Elle “ déteste raconter sa vie ” (Correspondance personnelle), pour la simple et bonne raison qu’elle “ ne voit pas en quoi ma vie et mes opinions peuvent intéresser les gens qui me lisent ”. Ses goûts androgènes seraient dus à son signe astral (Sagittaire), ce qui expliquerait sa passion pour les animaux et les plantes. Et aussi pourquoi elle a choisi ce pseudonyme viril pour écrire au Fleuve Noir ou un prénom qui laisse planer l’ambiguïté pour les livres parus chez Ditis dans la collection la Chouette (Dominique Dorn). Une inclination qu’il ne faut pas traduire obligatoirement par misanthropie.
Après avoir passé son enfance à Belfort, elle s’installe à Paris avec sa famille et entre à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs pour en sortir, quatre ans plus tard, munie d’un diplôme aussi honorifique qu’inutile (FNI 22). Sa famille s’installe dans l’Ouest, à la limite de la Bretagne et de la Normandie. Puis c’est la guerre et l’après-guerre, période sur laquelle elle n’a rien à dire (FNI 22). De retour à Paris elle travaille comme simple ouvrière dans un atelier de brochage à l’expédition des journaux. Un travail fastidieux mais enrichissant sur le plan humain. Elle apprend beaucoup au contact de ses collègues féminines à qui elle raconte des histoires. Un auditoire qui l’écoute avec un mélange de confuse admiration et d’ahurissement. Son patron, qui la catalogue d’agitatrice et de pétroleuse, ne lui demande pas moins de réaliser les portraits de ses chiens de chasse. Par passion des bêtes et besoin d’exotisme, elle travaille ensuite chez un éleveur en grand de poissons exotiques et d’aquarium. Elle déclarait avoir beaucoup aimer cette période et les milliers de petits poissons qu’elle nourrissait, soignait et vendait chaque jour. Puis elle concrétise son rêve, partir en Afrique. Grâce à ses dons pour le dessin et à son diplôme des Arts Déco, elle est engagée par Théodore Monod, alors directeur de l’Institut Français d’Afrique Noire à Dakar, comme dessinatrice en botanique afin d’illustrer une monumentale flore de l’Afrique Occidentale. Elle passera trois ans à Dakar puis cinq ans près d’Abidjan. Lors d’un congé en France, en 1956, elle rencontre Armand de Caro et c’est le début d’une carrière littéraire qui durera 27 ans. Dès l’âge de quinze ans elle ressent le besoin d’inventer des histoires, écrivant aussi bien des poèmes que des romans d’aventures en passant par des histoires d’amour frisant l’érotisme (FNI 22). Dans ce même bulletin elle écrivait aussi : Sur le plan plus personnel, ou sentimental, que dirais-je ? Je suis trop indépendante pour me marier, j’aime trop vivre au milieu des animaux pour imposer cette compagnie à un homme, alors je reste seule. Ce qui n’est pas toujours drôle mais ce qui fait pourtant dire à la plupart des gens que j’ai choisi la meilleure part, et je me demande alors pourquoi ils ne font pas comme moi ! Il faut croire qu’ils ne trouvent pas cette part tellement bonne !
Si elle considère que la littérature populaire “ c’est peut-être parce que c’est la plus facile ”, sa préférence va pour les romans policiers, “ ce sont les plus drôles à écrire ”. D’ailleurs, à part Graham Greene “ parce qu’il a le sens de l’humour en toute circonstance ”, elle ne lisait plus que des romans policiers, de tous les auteurs, anciens ou actuels.
Maïa Devillers a produit des romans à la sensibilité féminine prononcée, vouant non seulement du respect mais également une forme d’amour pour ses personnages, bons ou mauvais. Ce qui l’amena parfois, malgré des intrigues originales, à écrire des romans qui selon certains critiques auraient eu plus leur place dans des collections spécifiquement féminines. Ainsi Louise Lalanne alias Maurice Bernard Endrèbe déclare dans M.M. 245 à propos de Ne rêve donc pas - “ Mario Ropp est au roman policier ce que Françoise Sagan est au roman tout court ”, et trouve que Mario Ropp serait plus à sa place dans la collection Présence des femmes. Or si Mario Ropp n’a jamais été publiée dans la collection Présences des femmes, c’est parce que « cela ne me dit pas grand-chose de raconter des histoires sentimentales ». Pierre Boileau se montre plus enthousiaste et à propos de La mort sur la piste, il écrit - “ C’est un excellent roman d’aventures policières, bien mené, avec des scènes émouvantes, et dont le héros, le brutal et pitoyable Karl Räder, est dessiné avec bonheur” (Le Saint 51). Pourtant certains de ses romans possédaient une ambiance glauque. Quelques uns de ses romans ont été traduits en Italie, en Espagne et même en Finlande. Ça va trop loin, A moins d’un miracle et Thalassa furent publiés en feuilletons entre 1965 et 1968, et Ne fais pas ça Isabella a été adapté à la télévision par Véronique Castelnau et Gilbert Pineau, réalisation de Gilbert Pineau avec pour vedette principale Anne Gaël, en 1967.
Mario Ropp avait complètement cessé d’écrire en 1983, année où elle a eu 65 ans, et où elle a jugé bon de prendre sa retraite. A l’époque elle possédait beaucoup moins d’animaux : Deux chiens, deux chats, deux oiseaux. Et elle se passionnait toujours pour les œuvres techniques scientifiques et s’intéressait à l’électronique. Enfin elle avait un train électrique. On retrouve d’ailleurs cette passion dans certains de ses romans comme Et si on jouait au train ? Les jeux des grandes personnes et quelques autres. On retrouvait aussi comme théâtre de ses romans sa région dont Une seule nuit à Saint Florentin.
http://leslecturesdelonclepaul.over-blog.com/2014/09/dominique-dorn-les-chiens-ne-parlent-pas.html
Autres publications - sous le pseudonyme de Dominique Dorn, tous aux éditions Ditis, coll. La Chouette - Le parfum de la peur, 141 (1959); Le rêve de Corinne, 150 (1959); Le lévrier afghan, 162 (1960); Notre métro quotidien, 183 (1960); Les chiens ne parlent pas, 193 (1961); Solo, 206 (1961); Véronique et la Saint Médard, 216 (1961). Sous le pseud. de Maïa Walbert - Ed. Elan, Romans d’aujourd’hui - Cauchemar aux roches roses. Ed. Arabesque, Colorama - L’amour ne vient jamais seul (1959); Si peu le temps d’aimer (1959); La clé sous le paillasson (1960); Lucioles au vent (1960). Sous le pseudo de Michèle Vaudois - Arabesque, Coll. Les Nymphes - De myrtilles et d’amour (1961). Sous le pseudo Maïa de Villers - Samaïa, l’éléphant (1947) roman pour enfants.
Grands Romans
Thalassa
Mataï-Ino
Polar 50
29 - La route aux loups
Spécial Police
136 - Jeu sans joie
166 - La route aux loups
187 - La mort sur la piste
196 - Sans whisky ni cadavre
200 - Plus facile de mourir
217 - Pas encore assez mort
229 - Souviens-toi du vent
240 - Des trains et des morts
251 - Un coup pour rien
264 - Mauvais anges
274 - Bonne nuit, inspecteur
287 - La moto
299 - Mieux vaut l'oubli
309 - L'ange gardien
319 - Et la neige tombait...
334 - Les dangereux retours
347 - La fille sur le parvis
356 - Le hérisson
374 - Un très long cheveu
386 - Les enfants perdus
402 - Absence
421 - Hilda aux yeux trop clairs
434 - Ne jugez pas
446 - Ça va trop loin
462 - Le temps d'une chute
475 - Jeux de clés
488 - Celle des deux qui vivait
502 - Ne fais pas ça, Isabella
515 - L'homme sans auto
531 - Tornades
550 - Entre chiens et femmes
568 - Ne pleure pas pour moi
590 - Les cheveux d'Eléonor
597 - Tueurs d'occasion
614 - L'emporte-pièce
635 - Douce haine
650 - Ne rêve donc pas
671 - La nuit de l'araignée
684 - Les petits corniauds du destin
702 - Le fond du silence
719 - Le monde à personne
735 - Le temps du bulldozer
749 - Une seule nuit à Saint-Florentin
772 - Quand même pas pour une orchidée
781 - Furie en jaune
808 - Ce printemps trop froid
816 - Si elle était morte...
842 - Pourquoi voulez-vous qu'une alouette chante?
860 - La mort en peaux de phoque
872 - Un homme mort et un enfant
892 - Festival en mort majeur
904 - Des loups pour un chaperon rouge
914 - Une sournoise odeur de sapin
931 - Une fois de trop
954 - Revoir Deborah et mourir
967 - Une rose de sang pour Pénélope
985 - Trois malheureux accidents
997 - La vérité en filigrane
1018 - A cause d'une grille restée ouverte
1035 - Aucune raison de la tuer
1049 - La meute des affreux
1068 - Un train pour l'angoisse
1074 - Les eaux ou nagent les piranhas
1124 - Du mythe à la réalité
1130 - Jeux de hasard et de mort
1144 - Un flic dur à tuer
1151 - Le temps des enfants fous
1198 - Partis pour les Galapagos
1206 - La chatte dans un jeu de quilles
1219 - Mortelle mélopée mécanique
1227 - Ne volez pas n'importe quoi
1244 - Une fois, il y eut Vanina
1302 - Une entourloupe royale
1336 - Voler mais pas tuer
1346 - Tout du rat, sauf l'astuce
1362 - Au pays de nulle part
1381 - Prisons en noir et en couleur
1409 - Cocktails d'alcools et de morts
1429 - Le chaland passe, les morts restent
1443 - La ferme et l'arbre mort
1471 - Ci-gît Valmah
1489 - Le courage de l'inconscience
1507 - Une tornade nommée Risko
1517 - Les jeux des grandes personnes
1540 - Plongeon dans les eaux troubles
1558 - Mais à qui appartient Victor?
1577 - Il fallait détourner la tête
1599 - La panthère et le petit chien
1606 - La femme d'une autre mort
1631 - Vous ne pourrez jamais comprendre
1650 - Et si on jouait au train?
1683 - Héroïne sans héros
1724 - Plus facile de mourir Rééd. SP 200
1735 - La menotte ne fait pas le truand
1764 - Des millions pour un cauchemar
1795 - Le bouscule pas, c'est qu'un môme
1814 - Et la neige tombait... Rééd. SP 319
1839 - Mais Juana n'était pas morte
Autres publications - sous le pseudonyme de Dominique Dorn, tous aux éditions Ditis, coll. La Chouette - Le parfum de la peur, 141 (1959); Le rêve de Corinne, 150 (1959); Le lévrier afghan, 162 (1960); Notre métro quotidien, 183 (1960); Les chiens ne parlent pas, 193 (1961); Solo, 206 (1961); Véronique et la Saint Médard, 216 (1961). Sous le pseudo. de Maïa Walbert - Ed. Elan, Romans d’aujourd’hui - Cauchemar aux roches roses. Ed. Arabesque, Colorama - L’amour ne vient jamais seul (1959); Si peu le temps d’aimer (1959); La clé sous le paillasson (1960); Lucioles au vent (1960). Sous le pseud. de Michèle Vaudois - Arabesque, Coll. Les Nymphes - De myrtilles et d’amour (1961) Sous le pseud. Maïa de Villers - Samaïa, l’éléphant (1947) roman pour enfants.
Mario Ropp : Jeux de clés + Mais à qui appartient Victor ? - Le blog de Claude LE NOCHER
De son vrai nom Marie-Anne Devillers, Mario Ropp naquit le 18 décembre 1917 à Héricourt en Haute-Saône. Elle est décédée le 20 décembre 2007 à Tonnerre, dans l'Yonne. De 1957 à 1983, elle...
http://www.action-suspense.com/2014/09/mario-ropp-jeux-de-cles-mais-a-qui-appartient-victor.html
Deux analyses par Claude Le Nocher sur Action Suspense
Voir également Les chiens ne parlent pas de Dominique Dorn, un alias de Mario Ropp