A ne pas confondre avec le roman éponyme de John Dickson Carr !
Afin de préserver l’avenir de son usine de tanneries située à Clermont-Ferrand, Alfred Nauliac a accepté la demande en mariage de sa fille par le baron Darcourt.
Il a préservé son entreprise de la faillite mais sa fille Micheline en a subi les conséquences de plein fouet de même que le jeune Alain Corbières. Corbières et Micheline se voyaient tous les jours car ils travaillaient quasiment ensemble, lui comme ingénieur aux Tanneries de Haute-Auvergne, elle comme dactylo près de son père.
Mais maintenant la donne a changé. Micheline est devenue la baronne Darcourt et vit dans un château non loin de Saint-Flour, entourée de quelques domestiques. Parfois Corbières vient lui rendre visite, lui déclarant sa flamme, mais en pure perte. Micheline veut rester fidèle à son mari, même si elle ne l’aime pas. D’ailleurs elle possède sa chambre particulière dans une aile du château. Quant au baron, il se rend régulièrement à Paris où il rencontre des femmes au lit accueillant, des théâtreuses principalement.
D’ailleurs ce jour-là Darcourt était parti se promener en voiture en compagnie de son chauffeur, ce pourquoi Corbières en avait profité. Mais il faut bien se faire une raison, Corbières doit quitter la belle Micheline, qui n’est pas en train, à la demande expresse de celle-ci. Tous deux ont le cœur gros, et si Corbières s’éloigne, ce n’est pas très loin.
Justement Darcourt arrive dans le parc à bord de sa torpédo, suivi par une limousine. Il a rencontré, par hasard, Chantal Romandes, talentueuse artiste selon lui, et Gaston Perlys, son partenaire- danseur. Chantal fut la maîtresse de Darcourt avant son mariage, et rien ne dit qu’elle ne le soit plus, malgré Perlys. Tout ce petit monde va manger et coucher au château. Et comme le père de Micheline, Alfred Nauliac, vient rendre visite, à l’improviste, à sa fille, cela fait un invité de plus. Plus on est de fous, plus on rit !
Quoique, dans la nuit, Darcourt est retrouvé grièvement blessé. Il parvient tout juste à marmonner quelques mots : on m’a poussé ! Puis il décède. Qui l’a poussé, qui l’a tué ? Darcourt décède de ses blessures.
Il ne s’agit pas vraiment d’une enquête policière car la police ne sera pas convoquée. Mais un coupable existe quand même. Mais qui ? Evidemment les soupçons pourraient se porter sur Corbières, mais d’autres présumés fautifs sont en lice.
Roman d’amour qui se clôt par un décès, telle est cette histoire qui malgré tout est charmante, tendre et émouvante. Vendre sa fille à un riche capitaliste n’est guère moral, pourtant c’est ce qui arrivait, et se produit encore, lorsque des enjeux financiers et commerciaux se dressent devant des entrepreneurs acculés par des problèmes d’argent.
Heureusement, tout ceci se finit bien, et la morale est sauve. Nous sommes loin des romans violents, vulgaires, amoraux qui sont le lot de notre littérature actuelle. Il ne faut pas se cacher, tout ceci relève de la réalité, mais c’est la façon de décrire cet état de fait qui est primordial. L’élégance dans les descriptions et les dialogues qui sont une marque de fabrique des auteurs du début XXe siècle et que l’on ne retrouve pas de nos jours.
Quant à cette Chambre ardente, elle est loin de ce que pourriez imaginer. Il s’agit d’un tribunal d’exception qui était en cours aux XVIe et XVIIe siècles, mais adapté dans ce récit sous une forme moins spécifique et royale.
A noter qu’en exergue de ce court roman, figurent deux citations extraites de la correspondance entre Alfred De Musset et George Sand, et réciproquement, datant de mai 1833.
Mais au fait qui était André Star ? Un des nombreux pseudonymes de Max-André Dazergues, le maître de bien des romanciers, à commencer par Frédéric Dard.
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André STAR : La chambre ardente. Collection Le Roman du dimanche N°67. Librairie contemporaine. Editions J. Tallandier. Parution décembre 1932. 32 pages.
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