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22 mai 2020 5 22 /05 /mai /2020 04:34

Hommage bis à Gudule, décédée le 21mai 2015….

GUDULE : Agence Torgnole frappez fort.

A treize ans, Fanny est une gamine sans problème qui poursuit tranquillement ses études en classe de cinquième.

Seulement, Fanny, si elle habite dans une banlieue où les bandes d’adolescents s’amusent à semer la pagaille, n’apprécie pas du tout le sort réservé aux gamins, à certains gamins. Elle voit trop souvent, comme ce samedi, des parents qui excédés, passent leurs nerfs sur leurs enfants en leur octroyant généreusement baffes, torgnoles, gifles et autres remontrances physiques en plus des verbales.

Cela la met hors d’elle, ça l’horripile, la fout en colère, au point qu’elle se demande comment aider les pauvres maltraités, leur venir en aide. L’idée n’est pas longue à germer dans sa tête d’enfant choyée par ses parents. Elle demande à son père de lui prêter la cabane au fond du jardin, celle où il entreposait ses outils de jardinage et qui est à présent désaffectée et mal en point.

Le père ne pose pas de questions, il a confiance en Fanny, et celle-ci, munie d’une autorisation donnée sans restriction, nettoie et retape le cabanon afin d’y installer un bureau. Elle l’aménage sommairement d’un vieux bureau et de quelques objets dont un vieux ventilateur de plafond à pales, de feuilles de papier et de crayons, et inscrit sur un carton l’en-tête de son échoppe de détective : Agence Torgnole.

Elle écrit sur des petites feuilles de papier un slogan susceptible d’attirer les clients puis elle distribue ses tracts dans le supermarché aux gamins victimes de maltraitance. Il n’y a plus qu’à attendre les clients.

Justement, l’un des gamins qu’elle a vu le matin même se faire réprimander, toque timidement à la porte. Elle ne l’entend qu’à la deuxième tentative. Première erreur à corriger : elle ajoute Frappez fort sur la pancarte punaisée à la porte. Elle met en confiance le petit Jérôme en lui proposant un verre de grenadine, s’enquiert de ce qui l’amène, et elle se fera rétribuer en bonbons selon un tarif étudié au plus juste.

Elle distille ses conseils, après mûres réflexions, car les cas qui se présentent, s’ils subissent tous les mêmes conséquences n’en possèdent pas les mêmes causes. Jusqu’au jour où Antoine lui demande de donner une leçon à son père. L’œil d’Antoine s’orne d’une magnifique auréole violacée. Son père a pris la mauvaise habitude de boire et le soir, pour la moindre peccadille, ses poings entrent en action. Un point c’est tout.

Seulement ce qu’envisage Antoine n’est pas du tout du goût de Fanny, qui cherche une solution acceptable et finit par aider l’adolescent.

 

Non sans humour, Gudule traite le sujet délicat de l’enfance maltraitée, mettant en scène une gamine bien dans sa peau et qui aimerait aider ses congénères.

Gudule insère la dose d’empathie nécessaire sans tomber dans le misérabilisme, écrivant un roman humaniste et tendre. Si la morale est sauve, faut bien pour ce genre de romans, quelques scènes ne manquent pas de saveur, de piquant, voire d’héroïsme de la part de Fanny.

L’épilogue pourrait sembler être trop beau pour être vrai, mais est assez vraisemblable pour captiver et absorber l’intérêt des jeunes lecteurs. Tout ne se termine pas mal dans la vie, alors il n’y a pas de raison pour que dans les romans, cela diffère. Il faut savoir rester optimiste.

 

GUDULE : Agence Torgnole frappez fort. Couverture de Miles Hyman. Illustrations intérieures de Véronique Deiss. Collection Souris Noire Plus N°18. Editions Syros. Parution avril 1991. 80 pages.

ISBN : 9782867385896

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21 mai 2020 4 21 /05 /mai /2020 03:51

Hommage à Gudule décédée le 21 mai 2015.

GUDULE : Mémé est amoureuse !

Tous les ans, à la même époque, c’est-à-dire au printemps, Mémé tombe amoureuse.

Et cette année ne déroge pas à la règle, au grand scandale de la famille. Seule sa petite-fille Miquette est contente pour elle. Après tout elle le vaut bien. Mais le père et la mère de Miquette ainsi que son oncle et sa tante poussent des cris d’orfraies, surtout qu’il y a de l’or frais à la clé.

Mémé est amoureuse du facteur ! Un jeunot de trente ans. Au biberon qu’elle va les chercher, presque. Et cette nouvelle reste en travers de la gorge des adultes comme une arrête de requin. Parce que l’héritage est en jeu. Si elle se marie, on ne sait jamais, l’argent irait au facteur ipso facto et eux alors, ils comptent pour du beurre ?

Miquette se rend dans la chambre de Mémé qui se poudroie à la farine de riz, se peinturlure les lèvres (attention ça tache !), s’apprête comme si elle se rendait au bal des débutantes.

Mais les parents ont décidé de mettre des graviers dans les rouages. Mémé avait donné rendez-vous à son facteur de son cœur à minuit mais il a poireauté pour rien. Il avait reçu une lettre anonyme, et pensait qu’il s’agissait d’une groupie du costume. Pendant ce temps, mémé dormait du sommeil du juste, les anges joufflus de l’amour volant au dessus de sa tête frisottée. Les parents avaient trafiqué sa boisson du soir en y incluant un somnifère.

Et le lendemain, encore endormie, mémé est transportée par des ambulanciers à la maison de retraite. L’asile des vieux. Miquette en est toute chagrinée.

 

Une histoire courte que Gudule traite avec humour, dénonçant sans l’écrire l’avidité des enfants attendant impatiemment l’héritage.

Une histoire pas morale qui se termine toutefois dans la joie et la bonne humeur car la morale est sauve quand même. Comment ? Pour le savoir il faut lire le roman même si vous êtes adultes. Surtout si vous êtes adultes. Et dites-vous bien que si vous aussi vous faites partie du lot des prétendants à la retraite, âge qui s’approche de plus en plus, vous devez vous méfiez de l’appétit de vos enfants qui n’attendent que votre transport au-delà des nuages pour s’accaparer ce que vous avez économisé non sans mal.

GUDULE : Mémé est amoureuse ! Dessins de Véronique Deiss. Collection Souris Noire N°55. Editions Syros. Parution septembre 1992. 30 pages.

ISBN : 9782867388064

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19 mai 2020 2 19 /05 /mai /2020 03:46

A pied, à cheval, en voiture et tout autre moyen de locomotion…

Jean de LA HIRE : L’As des Boy-scouts.

Reprenant le principe des voyages autour du monde, dont les principaux titres sont bien évidemment Le tour du monde en 80 jours et Cinq semaines en ballon, de Jules Verne, ou encore Les cinq sous de Lavarède de Paul d’Ivoi, sans oublier les nombreux ouvrages d’Arnould Galopin aux titres significatifs tels que Le Tour du monde de deux gosses, Le Tour du monde d'un boy scout, Le Tour du monde en aéroplane, L’As des Boy-scouts de Jean de La Hire s’immisce dans cette veine, reprenant la façon de procéder qui est d’effectuer le tour du monde selon des critères spécifiques.

Mais ce n’était pas la première fois que Jean de La Hire mettait en scène des boy-scouts et l’on peut citer en vrac et dans le désordre :

Le Roi des scouts, Les trois boy-scouts, les grandes aventures d’un boy-scout, Le million des scouts.

Initialement publiée en 1925 en 52 fascicules, de chacun 64 pages (format 13x17,5 cm) chez Ferenczi, cette histoire à épisodes est rééditée du 5 novembre 1932 au 21 octobre 1933 mais dans un format différent. Il s’agit de fascicules de 16 pages format grand in-8 (18x28 cm) avec des illustrations de R. Houy. Certains titres sont identiques, d’autres changent, la loi des rééditions et peut-être de légères modifications des textes l’exigeant.

 

Dans le fascicule numéro 1, intitulé Le long courrier aérien, le lecteur fait la connaissance de Paul Mandar, un adolescent de seize ans qui s’est déjà signalé à plusieurs reprises dans le monde du scoutisme français et international par plusieurs actes de courage individuel. Mais nous aurons l’occasion d’en reparler tout au long des semaines qui viennent et d’affiner le caractère de cet adolescent qui est décrit comme un jeune homme doué magnifiquement des plus viriles qualités : intelligence, esprit de décision, audace, avec de la prudence et de la bonté, et le sens bien rare chez un garçon de cet page, de l’esprit d’autorité et de discipline.

 

Cet ouvrage est ainsi présenté :

C’est le match sportif des Boy-Scouts français et des Boy-Scouts anglais autour du vaste monde.

Quelles péripéties dramatiques, parfois angoissantes, parfois drôles !... Quelles aventures, avec la mise en œuvre des découvertes et inventions les plus modernes. Quelles épreuves de courage, d’intelligence, de sang-froid, d’adresse, de vigueur.

L’auteur de L’AS DES BOY-SCOUTS n’est autre que M. JEAN DE LA HIRE, universellement connu et estimé, puisque la plupart de ses œuvres, particulièrement celles pour la jeunesse, sont traduites dans le monde entier.

Les aventures de l’As des Boy-scouts vous seront présentées au fil des semaines, dans une périodicité aléatoire (et pourquoi aller à Thouars ?).

Et voici le sommaire alléchant qui devait enthousiasmer bon nombre de jeunes et moins jeunes lecteurs, durant une année, et encore de nos jours pour les nostalgiques :

 

1 : Le long courrier aérien.

2 : L'auto attaquée.

3 : Le siège tragique.

4 : Le défilé suspect.

5 : Angoissant mystère.

6 : La clé du mystère.

7 : L'avion perdu.

8 : La Reine des Touaregs.

9 : Les fauves du lac Tchad.

10 : Au secours !...

11 : Nuit dramatique.

12 : Le drame éthiopien.

13 : La chasse terrible.

14 : La course au bateau.

15 : Le mystère du "Titan".

16 : Mandar détective.

17 : L'aventure hindoue.

18 : Les voleurs de rubis.

19 : Le rubis vivant.

20 : Les cataractes.

21 : Les Pirates Chinois.

22 : Le trésor des Mongols.

23 : La lutte pour la vie.

24 : La Fantasia.

25 : Le terrible Oeil de Lynx.

26 : Mystérieux Yankees.

27 : Au pays des ours.

28 : La ville mystérieuse.

29 : La trombe aérienne.

30 : Le navire maudit.

31 : Les Robinsons polaires.

32 : L'île fantastique.

33 : Les rivaux d'Admundsen       .

34 : L'étreinte du Pôle.

35 : Reprise du match.

36 : Les Djangkangs.

37 : Le duel capital.

38 : L'immense tragédie.

39 : Le temple en feu.

40 : La vengeance des Thugs.

41 : Le serpent de mer        .

42 : Le courant interocéanique.

43 : Le pays des centaures.

44 : La ruée des patagons.

45 : Les captifs.

46 : La tragique poursuite.

47 : Le nouveau sous-marin.

48 : L'énorme guet-apens.

49 : Le suprême départ.

50 : Le dernier drame.

51 : John Dogg, salut!...

52 : Sous l'arc de triomphe.

Jean de LA HIRE : L’As des Boy-scouts. Voyages et aventures modernes autour du monde. Editions J. Ferenczi & Fils. Recueil de 52 fascicules de 16 pages chacun.

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16 mai 2020 6 16 /05 /mai /2020 04:34

Oh mon île au soleil, accrochée entre terre et ciel…

Robert-Louis STEVENSON : L’île au trésor

L’histoire de Jim Hawkins, tout le monde la connait ou presque, ne serait-ce que grâce aux nombreux films qui ont été adaptés depuis 1920, aux téléfilms, ou encore aux bandes dessinées qui lui ont été consacrée.

Mais, même si Stevenson avait écrit d’abord ce roman pour le magazine écossais pour enfants Young Folks, un feuilleton paru de 1er octobre 1881 jusqu’au 28 janvier 1882, signé Captain George North, par la suite il l’a publié sous forme de livre en lui apportant de nombreuses modifications.

Et en relisant ce roman, cette fois dans une version intégrale, on s’aperçoit qu’il ne restait dans nos esprits (Je parle principalement du mien) que quelques bribes, de vagues images, et que littéralement ce fut une découverte intéressante, du moins plus intéressante que je le pensais.

Lorsque le vieux loup de mer nommé Billy Bones entre dans l’auberge tenue par le père de Jim Hawkins, un adolescent qui rêve d’aventures, celui-ci ne pensait certes pas que cette intrusion allait changer le cours de sa vie. Jim aide son père à l’auberge L’Amiral Benbow, et tout de suite il est fasciné par ce vieux marin colérique qui dépose quelques pièces d’or sur le comptoir pour régler les dépenses futures. Fasciné et à la fois terrifié par cet homme qui passe son temps à regarder au dehors tout en buvant, souvent plus que de raison, des verres de rhum.

Bones demande à Jim de surveiller les environs et de le prévenir si un individu dont il manque une jambe s’approche de l’établissement. Mais au lieu de l’unijambiste redouté, c’est un aveugle qui se présente et lui remet un papier sur lequel figure une tache noire. Il n’en faut pas plus pour perturber physiquement Billy Bones qui déjà a eu une attaque d’apoplexie suite à l’ingestion immodérée de rhum. Le docteur Livesey l’avait déjà soigné et mis en garde, en vain.

Deux faits se produisent simultanément. Le père de Jim Hawkins, gravement malade, décède, tandis que Bones ne survit pas à cette nouvelle attaque. Après avoir demandé au village du renfort, qui ne vient pas, Jim et sa mère fouillent dans les affaires de Bones. La brave dame, découvrant quelques pièces d’or, ne prend que ce qui lui est dû par le pirate, tandis que Jim découvre un paquet contenant des documents.

Ils se rendent auprès du docteur Livesey, qui dîne chez le chevalier Trelawney, croisant sans se voir en chemin Pew, l’aveugle, qui conduit les hommes du capitaine Flint vers l’auberge. Le docteur et le chevalier ouvrent le paquet et découvrent une carte indiquant l’emplacement d’un trésor sur une île.

Aussitôt un navire est affrété avec le capitaine Smollett pour le diriger, et un équipage est embauché, dont John Silver Lee en tant que maître-coq, une fonction qui lui incombe sans problème puisqu’il est le propriétaire d’une auberge à Bristol, lieu de départ du bâtiment. Mais John Silver Lee possède une particularité, celle d’être unijambiste, un handicap qui ne le gêne guère étant habile dans le maniement de sa béquille.

Bientôt, caché dans un tonneau de pommes, Jim entend des propos concernant une sédition de la part de certains membres d’équipage menés par le cuistot qui semble avoir pris l’adolescent en affection. La mutinerie se prépare mais Livesey, Trelawney et le capitaine Smolett se tiennent sur leurs gardes. Jusqu’au moment où le navire arrive en vue de la fameuse île au trésor, habitée depuis trois ans par un ancien pirate du nom de Ben Gunn qui se montrera un allié précieux contre ses anciens compagnons.

 

La suite, tout le monde la connait ou presque, soit en ayant lu sa version juvénile ou adulte, ou tout simplement au travers des nombreuses adaptations cinématographiques ou en bandes dessinées qui en sont dérivées.

Le cas de Ben Gunn fait penser à l’histoire de Robinson Crusoë, narrée par Daniel Defoe en 1719. Mais Stevenson ne s’attarde pas sur les conditions de survie du pirate marron, évitant ainsi de longues digressions sur son débarquement puis son adaptation en solitaire sur l’île.

L’auteur se focalise surtout sur l’histoire racontée par Jim Hawkins, et dans trois chapitres par le docteur Livesey lorsque l’équipe constituée par les marins restés fidèles au chevalier et au docteur s’installe dans un fortin près de la plage, tandis que l’adolescent téméraire est parti à l’aventure découvrir le terrain.

Une scission qui aurait pu être fatale face aux pirates mais qui se montrera bénéfique à tous points de vue contre les mutins et John Silver Lee. Le cas du pirate cuistot est remarquable par le fait qu’il peut se montrer affable ou colérique, retournant sa veste à plusieurs reprises afin de sauver sa vie.

Un roman que l’on croit connaître et qui se révèle un véritable plaisir de relecture.

Robert-Louis STEVENSON : L’île au trésor (Treasure Island – 1883. Traduction d’André Bay). Le Livre de Poche Classique N°756. Parution janvier 1983. 280 pages.

ISBN : 9782253003687

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14 mai 2020 4 14 /05 /mai /2020 04:07

Attention à ne pas se faire plumer…

Marie MOREAU-BELLECROIX : Le perroquet pourpre.

En cette année 1520, cinq à six gamins visitent le château de la Garde-Villemontel, en Provence, Jean-Blaise, le fils du propriétaire des lieux leur servant de guide. Ils ont environ seize ans et sont fort curieux. L’un d’eux est plus particulièrement vindicatif lorsque Jean-Blaise refuse d’ouvrir une porte bardée de bronze. Cette pièce est la salle d’armes et il lui est interdit de pénétrer aussi il se montre catégorique. Gaspard et Jean-Blaise en viennent aux mains lorsque le noble chevalier Gédéon de la Garde-Villemontel survient.

Au grand étonnement de Jean-Blaise, il leur propose de visiter son antre et les adolescents sont tout pantois. D’autant que dans le fond de la pièce, quelque chose bouge. Il ne s’agit que d’un oiseau dans une cage. Mais quel oiseau ! Un magnifique perroquet pourpre dans une cage d’or. Un présent destiné à Philippe Villiers de l’Isle-Adam, le Grand-Maître des chevaliers hospitaliers de Saint-Jean dont le siège est à Rhodes, et grand-oncle de Jean-Blaise.

Le soir un grand repas est donné en l’honneur d’Arnauld Villiers de l’Isle-Adam, frère du Grand-Maître, et les garçons ébaubis écoutent les échanges entre les deux hommes, notamment sur les menaces concernant la terre de Rhodes convoitée par Soliman. Les adolescents proviennent tous d’horizons divers et doivent embarquer de Fréjus le lendemain pour Rhodes, en constituant la Caravane de la Religion.

Le lendemain matin donc, Jean-Blaise et ses compagnons, habillés de noir avec une croix blanche aux huit pointes sur le devant, descendent vers le rivage, accompagnés de Siphorien, l’homme de confiance du chevalier Gédéon, portant la cage d’or et le perroquet pourpre. Seulement en route, Frimouille, le cheval monté par Gaspard, s’emballe, au grand étonnement de Jean-Blaise qui sait que la monture est le plus calme et le plus pacifique des écuries. L’accident est funeste aussi bien à la monture qu’au cavalier. Dans la selle qui s’est détachée un clou a été fiché.

Puis c’est l’embarquement à bord de la caraque Santa-Anna. Siphorien qui a le goût du jeu délaisse le perroquet pourpre et l’un des marins s’en empare, car l’oiseau possède un secret selon les ouï-dire, et le caresse. Un âpre pugilat s’ensuit et le marin touché au menton s’écroule, mort. Selon le médecin du bord, ce décès n’est pas consécutif au coup de poing. Dans l’algarade l’oiseau s’enfuit et Siphorien se jette à l’eau. Puis la tempête fait rage et des Barbaresques arraisonnent la caraque qui prend feu.

Jean-Blaise est emmené à bord d’une pinasse mais il arrive à se défaire de ses liens. Il plonge échappant aux marins qui ont goûté à la boisson qu’il transportait dans une gourde que lui avait remise son père et qui contenait un cordial alcoolisé. Heureusement, la côte tunisienne n’est pas loin et il parvient à aborder une plage complètement épuisé. Il est recueilli quelques heures plus tard alors qu’il sort péniblement de son étourdissement par un gamin qui le présente à ses parents, lesquels accueillent Jean-Blaise chaleureusement. Minchaoui, le gamin, a vécu quelques temps à Marseille et il s’exprime à peu près en français, un avantage car Jean-Blaise le Provençal est mis en confiance.

Mais le voyage de Jean-Blaise n’est pas terminé, car il n’a pas rempli sa mission. Le village où vit Minchaoui est tout proche de Sfax, et le marchand qui avait vendu le perroquet pourpre vit justement dans cette ville. Lorsque Jean-Blaise s’enquiert auprès de l’oiseleur d’un volatile de substitution ressemblant au perroquet, le vendeur lui propose un lori à collerette. Il est certes ressemblant, mais ce qui perturbe Jean-Blaise ce sont les confidences du marchand. Des confidences qui font réfléchir l’adolescent sur la mort subite du marin et sur l’avenir du Grand Maître des chevaliers hospitaliers, et surtout sur le rôle de son père dans une supposée conspiration.

 

Ce roman d’aventures est également un roman historique s’inspirant de faits et de personnages réels.

En effet, la compagnie des chevaliers hospitaliers de Rhodes, qui devint plus tard lors de leur déménagement forcé celle de Malte, ont existé, et existent encore, le grand-maître Philippe Villiers de l’Isle-Adam, Don Amaral et quelques autres personnages sont inscrits dans l’Histoire de ces compagnies religieuses et dans l’Histoire tout court. Avec toutefois quelques nuances puisque Philippe Villiers de L’Isle Adam ne fut élu Grand Maître de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem qu’en janvier 1521. Quant à la caraque Santa Anna, elle fut construite et lancée à Nice le 21 décembre 1522 juste quand l'Ordre est chassé de Rhodes, remplaçant la caraque Santa Maria.

Et Marie Moreau-Bellecroix a brodé autour de ces épisodes véridiques, malgré quelques petites distorsions, une intrigue dont le Perroquet pourpre devait servir de meurtrier.

Si le roman met en scène des religieux, il ne sert pas pour autant de vecteur prosélyte, et il est à noter que l’accueil de Jean-Blaise par Minchaoui et ses parents est tout à fait remarquable, alors que bien souvent les contradictions religieuses et raciales servent de support à ce genre d’histoire, et reflète la réalité de l’époque concernant l’hospitalité. Peut-être.

 

Marie MOREAU-BELLECROIX : Le perroquet pourpre. Illustrations de Jacques Pecnard. Collection Idéal-Bibliothèque N°87. Editions Hachette. Parution 4e trimestre 1955. 192 pages.

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8 mai 2020 5 08 /05 /mai /2020 03:57

Quand le créateur de Fantômette lorgnait du côté de Walt Disney…

Georges CHAULET : Mickey et les mille diamants.

Ranger un grenier implique de déplacer la poussière mais aussi, voire surtout, découvrir des vieilleries intéressantes issues d’un passé qui fleure bon l’aventure.

Ce jour là, lorsque Mickey rend visite à son ami Dingo, celui-ci est en plein ménage de printemps, même si c’est l’été. Il n’y a pas de saison pour les braves. Parmi les reliques entassées, une bouée de sauvetage avec inscrit dessus Le Nénuphar, et Dingo se souvient d’un paquet attaché à cette bouée. Dans le paquet, un gros cahier rouge, selon les souvenirs de Dingo, cahier rouge qui se révèle être un petit carnet noir. Avec le temps les souvenirs se diluent, mais peu importe car Mickey peut compulser cette relique qui, outre des chiffres et des lettres, des indications de route, indique que lors du naufrage du Nénuphar, le navire transportait un coffret empli de diamants, aujourd’hui au fond de la mer. Heureusement le lieu du naufrage est indiqué exactement.

Une nouvelle aventure se profile pour Mickey qui décide d’affréter son propre petit voilier, le Joli-Cœur, afin de se rendre sur place, le long des côtes africaines en compagnie de Dingo, sans oublier Plutôt. Donald passant par là s’invite au voyage. Il affirme être un marin expérimenté et, surtout, savoir tenir sa langue.

Je me chargerai de piloter le bateau. Je suis un marin très expérimenté, vous savez. Je sais très bien distinguer le nord du sud, en ne me trompant qu’une fois sur deux.

 

Et comme il rencontre en cours de route Minnie, l’éternelle fiancée de Mickey, Donald lui narre le projet de ses amis. Seulement, ils ne se rendent pas compte que près d’eux, sur un banc, deux hommes au visage dissimulé les écoutent attentivement.

Le jour du départ, tout est prêt à bord. Les vivres et les objets indispensables pour ce voyage sont entreposés dans la cale. Arrive Donald, suivi de deux taxis bourrés à ras bord de bagages. Mickey n’accepte pas ce chargement supplémentaire et les taxis sont renvoyés, les bagages n’étant pas déchargés.

Donald était peut-être un peu présomptueux quant à ses capacités de marin car lorsqu’il faut hisser les voiles, il s’emmêle dans les filins, les drisses et autres cordages, au risque de s’étrangler. Mickey est déçu que Minnie ne lui ait point dit au revoir sur le port, mais elle n’est pas bien loin. Elle est cachée derrière une malle dans la cale causant une frayeur insurmontable à Donald qui croit à un fantôme.

Tout ceci serait bien, si ce n’est que leur ennemi favori Pat Hibulaire ne les suivait à la trace, à bord d’un sous-marin, les deux inconnus sur le banc étant des hommes à lui.

De nombreux incidents vont émailler ce voyage puisque des requins nagent près de leur petit bateau, qu’un rocher érafle la coque, en réalité il s’agit du sous-marin de Pat Hibulaire, et qu’une fois en vue des côtes, un homme juché sur la passerelle du submersible leur tire dessus, provoquant des trous dans leur canot de sauvetage. Ayant enfin pu débarquer sur le rivage, Mickey et ses amis sont capturés par les Poutou-Poutou, de terribles anthropophages !

 

S’inspirant des personnages chers à Walt Disney, Georges Chaulet nous offre une aventures drôlatique et maritime dont se sortiront sans grand dommage Mickey et compagnie.

Quelques illustrations complètent le récit et en lisant celui-ci, on a l’impression d’être plongé dans l’une des nombreuses bandes dessinées qui parurent dans le Journal de Mickey. Et puis, Walt Disney s’est tellement inspiré de romans et de contes glanés ici et là, laissant croire aux gamins qu’il en était l’auteur, qu’il était juste qu’un romancier pour juvéniles s’inspira de ses personnages pour écrire un roman destiné à la jeunesse. Avec toutefois l’aval de Walt Disney Productions.

C’est frais, charmant, humoristique, tout à fait indiqué pour les jeunes, garçons et filles, et pour leurs grands-parents confinés.

Georges CHAULET : Mickey et les mille diamants. Collection Nouvelle Bibliothèque Rose N°361. Editions Hachette. Parution 5 septembre 1970. 190 pages.

ISBN : 2005363801

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23 avril 2020 4 23 /04 /avril /2020 04:02

Ohé! Ohé! Matelot,
Matelot navigue sur les flots…

Howard PEASE : Le capitaine Jarvis

Renvoyé de l’école militaire de West Point, sis dans l’Etat de New-York, le jeune Stuart Ormsby n’a pas l’intention, et encore moins l’envie, de rentrer chez son père, un officier militaire strict et rigide. Orphelin de mère, Stuart décide alors de quitter le pays et au bout de cinq mois à parcourir le Canada comme trimardeur, il arrive enfin à Vancouver.

Il est racolé sur le port par un marin qui lui demande un petit service afin d’échapper aux douaniers. En récompense l’homme l’emmène en canot jusqu’à un cargo, le Nankin, qui mouille au large. Mais là où il n’est pas chic, c’est de le présenter un peu plus tard comme passager clandestin au capitaine du navire, le capitaine Jarvis. Franchement Bashford n’est pas un type sympa, et comme il est le second du capitaine, il s’octroie le beau rôle.

Et Stuart n’a plus qu’à obéir et effectuer des tâches subalternes. Il se lie d’amitié avec deux autres jeunes matelots, Toppy, un Londonien gouailleur, et surtout Ted Moran, surnommé Joe Macaroni, dont ce n’est pas le premier voyage en compagnie du capitaine Jarvis. Il apprend à Stuart, devenu Alabam, contraction d’Alabama état dans lequel il est né, que le navire traîne dans son sillage une mauvaise réputation. Lors des trois précédentes traversées vers la Chine, via Yokohama au Japon, les trois capitaines sont décédés dans des conditions douteuses.

De nombreux incidents se produisent. Stuart surprend une conversation en pleine nuit, conversation qui ne manque pas de l’inquiéter. De plus il assiste en compagnie de Moran à une tentative d’assassinat du capitaine. Un couteau est lancé par un hublot de la cabine du marin. Mais d’autres événements se produisent et un début de mutinerie est enclenché par Bashford aidé par quelques-uns de ses séides. L’équipage est partagé en deux clans.

Le voyage se poursuit dans des conditions houleuses, aussi bien à cause de la météo que de la vindicte de Bashford et ses hommes. Et un jour, le capitaine Jarvis disparait et Bashford en tant que second du navire se proclame capitaine, à la place du capitaine. En compagnie de Moran, de Toppy, du cuisinier chinois qu’il a longtemps soupçonné, et de deux ou trois autres marins, Stuart effectue sa petite enquête, et il va aller de surprise en surprise. D’abord Ted Moran qui disparait, probablement tombé à la mer et noyé. Un marin décède dans des conditions mystérieuses et le capitaine Jarvis essuie des coups de feu tirés d’un sampan.

 

Ce roman, publié aux Etats-Unis en 1929, s’inscrit durant la tentative de prise du pouvoir par le Kuomintang, parti nationaliste chinois qui perdure toujours à Taïwan. Mais le pouvoir en place combat cette révolte en important par exemple des armes du continent américain. Or ce n’était pas la mission première du Nankin, chargé de convoyer des médicaments et des denrées, et autres.

Les épisodes malheureux, les tentatives d’assassinat aussi bien auprès du capitaine que d’autres membres de l’équipage, des attaques maritimes, un typhon, des personnages inquiétants rencontrés lors de l’escale à Yokohama et à Mijo, au Japon, puis la rencontre avec des Chinois, des pirates, le travail ingrat des Gueules noires ou soutiers, s’enchaînent à un rythme soutenu.

Les Chinois ne sont pas systématiquement dénigrés, comme c’était usage courant à cette époque qui ressentait la phobie du péril jaune. Certains, dont Stuart, affichent nettement un à-priori envers notamment Wu Sing, le cuisinier chinois, lequel est toujours flanqué de son petit singe. Mais Ted Moran prend la défense du cuistot et de ses compatriotes en déclarant :

J’ai connu un grand nombre de Chinois en Californie, où j’ai toujours vécu. Ce sont en général des hommes loyaux, des travailleurs courageux et habiles, des amis fidèles.

 

Ce qui change de l’opinion souvent professée par bon nombre d’auteurs. Et n’oublions pas non plus que des milliers de Chinois furent mis à contribution à la fin du 19e siècle pour la construction du chemin de fer transcontinental américain dans des conditions préjudiciables à leur santé.

Mais Howard Pease n’est pas toujours tendre envers ses compatriotes. Ainsi, lors de l’escale japonaise, les marins n’ont pas manqué de fréquenter débits de boissons et lorsqu’ils rentrent péniblement à bord, ils sont fin saouls.

La façon dont les marins se comportaient aux escales devait en effet donner aux Japonais une fière idée de la supériorité Occidentale ! Wu Sing était le seul à ne pas être rentré à bord en état d’ivresse.

 

Quant à Billy Sanders, le steward qui est préposé à l’habillement et infirmier sur le Nankin, il donne une définition du toubib qui est plus celle d’un profiteur et d’un opportuniste que d’un véritable homme de l’art médical.

Asseyez-vous, reprit le steward, et retroussez la jambe de votre pantalon, pendant que je vais préparer de la gaze et du mercurochrome. Vous allez voir, il n’y a pas meilleur infirmier que Billy Sanders pour guérir toutes les petites écorchures que peut se faire un marin. Si j’avais suivi ma vocation, je ne serais pas steward mais médecin. Parfaitement, docteur en médecine, avec une moustache et une petite barbiche, comme il se doit, et je gagnerais des milliers de dollars à persuader les jolies femmes qu’elles doivent se faire soigner pour des tas de maladies qu’elles n’ont jamais eues.

 

 

Howard PEASE : Le capitaine Jarvis (Shangai passage – 1929. Traduction Pierre Bonvallet). Illustrations de Psim. Collection Bibliothèque Verte. Editions Hachette. Parution 1952. 254 pages.

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16 avril 2020 4 16 /04 /avril /2020 03:01

Faisans et malfaisants…

Roald DAHL : Danny, le champion du monde

Ayant perdu sa mère à l’âge de quatre mois, le jeune Danny a été élevé par son père William qui tient un garage station-essence dans un petit village de l’Angleterre.

Ses jouets furent naturellement des pièces détachées de moteurs de voiture, se débarbouillant à l’huile de moteur. Son père a été nourrice, mère, père, professeur jusqu’à l’âge de ses sept ans où il put enfin intégrer l’école communale. Seul le garage est en dur, et ils vivent dans une roulotte de gitans, placée sur une parcelle de terrain, avec la cabane au fond du jardin pour soulager vessies et intestins.

Mais Danny ne se plaint pas, il est heureux avec son père qui s’occupe de lui mieux que pourrait le faire une nourrice ou une famille d’accueil. Souvent ils sortent en forêt et le père apprend au fiston les secrets de la nature. Son père lui apprend à construire des cerfs-volants, des montgolfières, et l’autorise même à entrer et sortir les voitures dont ils ont la charge des réparations. Des réparations auxquelles Danny a participé activement :

Tu veux que je te dise, Danny ? Tu es sans doute le meilleur mécanicien de cinq ans au monde.

 

Quant à l’école, il ne se débrouille pas trop mal, aidant même parfois un copain lorsque celui-ci planche sur un problème de mathématiques. Ce qui n’est pas du goût de l’instituteur dont la férule est toujours prête à taper sur des doigts fragiles et enfantins.

Un soir, alors que Danny atteint ses neuf ans, il se réveille et s’aperçoit que son père n’est pas dans sa couchette. Naturellement Danny s’inquiète mais ce n’était qu’une petite escapade paternelle qui de temps à autre braconne. Il lui délivre même ses petits secrets transmis de père en fils pour attraper en fraude les faisans, par exemple. Car des faisans, le bois d’Hazell’s Wood n’en manque pas, surtout lorsque la saison de la chasse se profile.

Le propriétaire, monsieur Hazell, un brasseur au caractère acariâtre, possède outre le bois, les champs qui s’étalent alentour de la station-service, plaçant le garage et le lopin de terre qui l’entoure dans une enclave.

Un soir, le père ne rentre pas à l’heure dite et Danny n’écoutant que son courage, emprunte un petit véhicule qu’ils viennent de réparer, et le voilà sur la route, conduisant très prudemment jusqu’au bois. Il récupère son père qui était tombé dans une fosse profonde, creusée exprès pour décourager les braconniers.

Alors comme la saison de la chasse approche, et que monsieur Hazell a fait rentrer près de deux cents volatiles pour la partie de chasse qu’il va organiser pour ses amis, des personnages riches et influents dont il veut s’attirer les bonnes grâces, le père se demande comment s’emparer des faisans et c’est Danny qui lui souffle en partie la solution. Il faut déjouer la présence des garde-chasses et mener à bien leur petite expédition nocturne. Et tant pis pour le malfaisant monsieur Hazell !

 

Danny le champion du monde est un roman charmant qui bafoue allègrement la morale, car l’on sait que le braconnage est une forme de vol. Mais quand c’est fait au détriment d’un individu hautain, méprisant (et méprisable), arrogant, et je pourrais continuer longtemps ainsi dans ma déclinaison de qualificatifs pas vraiment élogieux mais représentatifs du personnage, on pardonne.

Mais ce qui pourrait se réduire à une farce est également une histoire naturaliste, la faune et la flore étant décrites avec un côté apologique, même si le fait de braconner se réduit à se sustenter. Cet acte est loin de celui de la chasse telle qu’envisagée et pratiquée par Hazell (et bien d’autres aussi bien en Angleterre qu’un France) avec les rabatteurs qui ramènent un gibier qui est d’élevage et qui n’a jamais connu les joies d’évoluer en liberté.

 

Laisse-moi t’expliquer un peu ce qu’ils appellent la chasse au faisan, dit-il. D’abord elle n’est pratiquée que par les riches. Il n’y a qu’eux qui puissent se permettre d’élever des faisans dans le seul but de les abattre à coups de fusil une fois qu’ils sont arrivés à maturité. Ces riches imbéciles dépensent chaque année de véritables fortunes pour acheter de petits faisans dans des élevages et pour les élever dans des volières spéciales jusqu’à ce qu’ils soient assez vieux pour être lâchés dans les bois. En forêt, les jeunes oiseaux se comportent alors comme de véritables poulets. Les gardes les surveillent en permanence et les nourrissent deux fois par jour avec le meilleur blé, si bien qu’ils deviennent rapidement si gras qu’ils peuvent à peine voler. On engage ensuite des rabatteurs qui balaient les bois en claquant des mains et en faisant autant de bruit que possible pour pousser les faisans à demi domestiques vers les fusils des chasseurs, qui sont pour la plupart inexpérimentés. Et puis, pan, pan, pan, et les faisans se mettent à pleuvoir.

 

Roald DAHL : Danny, le champion du monde (Danny, the Champion of the World – 1975. Traduction de Jean-Marie Léger). Illustrations de Boiry. Le Livre de Poche Jeunesse N°53. Parution 1981. 224 pages.

ISBN : 9782010147692

Première édition : Collection Bel Oranger. Editions Stock. 1978.

Nombreuses rééditions.

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1 avril 2020 3 01 /04 /avril /2020 04:43

Faciles à sculpter ?

Maurice PERISSET : Les statues d’algues.

En vacances dans la résidence familiale sur les hauteurs de Saint-Tropez, Cédric passe son temps dans sa piscine. C’est un solitaire, contrairement à Stéphane et Béatrice, son frère et sa sœur légèrement plus âgés qui ne pensent qu’à s’amuser et sortir dans les cafés ou en boîtes. Ils sont seuls, leurs parents passant un séjour aux Seychelles.

En admirant, sur le port de Saint-Tropez, les œuvres abstraites d’un peintre local, Cédric fait la connaissance de Sophie, une adolescente de son âge, seize ans. Pour une fois, il surmonte sa timidité, et lui propose de jouer au tennis et lui inscrit sur un bout de papier son numéro de téléphone.

En remontant jusqu’à la villa parentale, cachée dans la végétation et entourée de hauts murs, il croise la route de trois adolescents étrangers à la région. Ils sont à la recherche de Pablo, un copain, et d’un mauvais coup à effectuer.

Paulo et Jacky se sont enfuis d’un Centre de placement, un centre dit de rééducation géré par la DDASS, étant orphelins ou considérés comme tels. Grâce leur amie Clara ils sont descendus dans le sud, à quelques quatre ou cinq cents kilomètres de leur lieu de détention. Ils abordent Cédric, lui demandant un renseignement et éventuellement un peu d’argent.

Deux amis de Stéphane et Béatrice viennent passer quelques jours mais eux aussi ne pensent qu’à aller s’amuser. Ce qui fait que Cédric reste la plupart du temps seul, pensant à Sophie.

Un étrange phénomène se produit. Un nuage noir stagne au dessus de la propriété, et l’eau de la piscine est gelée. Une étrange couche grise flotte au dessus et bientôt se transforme en algues vertes.

C’est le début d’une journée et d’une nuit de cauchemar pour Cédric et les trois adolescents qu’il a croisé dans le chemin des Amoureux et du fameux Pablo. Une nuit d’horreur qui ne semble affecter que la propriété car aux environs le ciel est bleu, bien dégagé. La campagne est comme à son habitude, calme.

 

Délaissant le roman policier pour adultes, Maurice Périsset nous propose une aimable fable pour adolescents, jouant sur le fantastique, la terreur, le suspense. Tout y est bien amené, la tension montant progressivement, seulement l’épilogue déçoit un peu.

En effet, mais même dans un roman fantastique, certains phénomènes possèdent une explication tandis que dans cette intrigue, rien. D’où viennent ces algues vertes qui prolifèrent à une vitesse incroyable ? Quant à la conclusion, elle est assenée comme si Maurice Périsset ayant épuisé son sujet, ne savait plus comment clore son histoire. Ce n’est pas trop grave, le lecteur âgé que je suis demandant peut-être plus de précisions que les adolescents qui se plongent dans cette intrigue étonnante. Et peut-être s’est-il laissé emporté par son imagination n’ayant pas réfléchi comment terminer l’histoire.

Maurice PERISSET : Les statues d’algues. Couverture Philippe Munch. Illustrations intérieures Jean-Louis Henriot.

Collection Zanzibar N°116. Editions Milan. Parution mai 1993. 192 pages.

ISBN : 9782867269103

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11 mars 2020 3 11 /03 /mars /2020 04:11

Pas plus facile à forcer que les portails d’outre-tombe…

Emmanuelle et Benoît de SAINT CHAMAS : Les portails d’outre-temps (Strom 2).

Leur apprentissage terminé, Raphaël et Raphaëlle, les jumeaux, ont été intronisés pages dans la confrérie des Chevaliers de l’Insolite, une société secrète dont leur parrain Tristan Milan est l’un des séides influents.

Ce qui leur permet de réaliser quelques tours de magie, toujours sous le contrôle de leur parrain, qui procède en même temps à leur éducation et subvient à leurs besoins matériels et affectifs, leurs parents étant morts des années auparavant dans un accident de voiture, et de Sparadrap, leur protecteur et superviseur, un komolk parfois sourcilleux qui se transforme à volonté en animal ou objet.

Ils ont pour amis Arthur, qui n’a pas réussi le test et est resté apprenti, ainsi qu’Aymeric et Suzanne qui eux ne connaissent pas leurs facultés de magiciens en herbe. Des cours de maîtrise leurs sont dispensés mais réussir à marcher sur une ligne rouge comportant de multiples dangers et des embuscades diverses n’est pas aisé. Ils ont également en charge deux enfants placés dans un institut, auxquels ils doivent apporter assistance, affection et essayer de les sortir du monde dans lequel ils sont enfermés. Ainsi Cybille qui végète dans une forme d’autisme et joue avec une boite d’allumettes, construisant des figures géométriques ; ou Laurent, appelé aussi Oran, qui est trisomique. Une tâche dont ils s’acquittent avec conscience et abnégation.

En sortant de La Commanderie, l’endroit qui sert de lieu de réunion de l’Organisation dans les sous-sols du Louvre, un touriste demande à Tristan de le prendre en photo, en échange il lui propose d’en faire autant avec ses deux filleuls. Or la photo qui figure sur l’appareil numérique est exactement celle qui avait été récupérée sur l’ordinateur retrouvé quelques mois auparavant au fond d’un tombeau égyptien.

Raphaëlle, qui passait quelques jours avec Suzanne dans la résidence que ses riches parents venaient d’acquérir, le château d’Aurus, a mystérieusement disparu ainsi que son amie. Alerté, Tristan se rend immédiatement sur place en compagnie de Sparadrap et d’un ordinateur tout neuf. Il est persuadé que les deux gamines ont découvert une porte d’outre-temps et qu’elles s’y sont engouffrées. Il n’hésite pas à les suivre dans le passage secret et se retrouve quatre mille ans en arrière dans le désert égyptien. Un autre membre de l’association, qui lui aussi a emprunté par inadvertance un de ces passages permettant de voyager dans le temps, les accueille en compagnie d’hommes d’armes. Raphaëlle et Suzanne vont bien mais les membres de cette petite troupe sont traqués par des soldats portant sur la poitrine la marque d’un faucon. Heureusement ils peuvent correspondre avec Raphaël resté à Paris afin de mener une enquête de terrain. Il leur faut déjouer les pièges placés sur leur chemin, se débarrasser des assaillants, rencontrer Nitokris, la jeune reine qui malgré ses seize ans jouit sur son peuple d’une aura sans nuage, et surtout lui demander la permission de pouvoir accéder à la Porte du ciel, un passage qui leur permettrait de revenir au XXIème siècle. Car Tristan se demande si la momie qu’ils ont découverte dans un sarcophage quelques mois auparavant lors de leur précédente aventure et qui possédait un ordinateur qui ressemble curieusement à celui dont il est en possession, si cette momie ne serait pas lui-même. Mais les nuages s’amoncellent sur Nitokris.

 

Cette nouvelle aventure des jumeaux Raphaëlle et Raphaël et de leurs amis, promène plaisamment le lecteur de Paris jusqu’en Egypte, de New-York au cimetière du Père-Lachaise puis en forêt de Brocéliande, grâce à deux intrigues qui se croisent. Aventure, action, exotisme, mystère, fantastique, humour, émotion, tous ces ingrédients sont utilisés selon un dosage savamment établi et deux énigmes non résolues dans le premier tome sont ici dévoilées. Et nous retrouverons avec plaisir nos naufragés du temps dans un troisième épisode programmé en octobre 2011, lequel, n’en doutons point nous réservera d’autres agréables surprises.

 

Citation : Il avait l’air aussi désolé qu’un boucher qui tranche sa viande à grands coups de hachoir.

Emmanuelle et Benoît de SAINT CHAMAS : Les portails d’outre-temps (Strom 2). Editions Pocket Jeunesse. Parution 6 novembre 2014. 400 pages. 6,95€.

ISBN : 978-2266253406

Première édition : Editions Nathan. Parution 17 février 2011.

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  • : Lectures de l'Oncle Paul
  • : Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
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