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7 janvier 2020 2 07 /01 /janvier /2020 06:33

Le papa pingouin, le papa pingouin…
S’ennuie sur sa banquise…

Maurice de MOULINS : La baie des pingouins.

Alors que Mogokuk s’apprête à harponner un phoque, il est tiré de ses réflexions par un appel au secours.

Immédiatement il pense à l’homme roux, le brigand qui terrorise la tribu des Esquimaux. Mais il s’agit tout simplement d’un voyageur solitaire qui épuisé gît dans la neige.

Après lui avoir prodigué quelques premiers soins, il ramène l’inanimé au camp et bientôt à l’aide de massages appropriés dans une atmosphère surchauffée dans l’un des igloos, l’homme sort de l’engourdissement dans lequel il était plongé.

Il se nomme Charles Vicaire et désirait se rendre à une station météorologique située encore plus au nord. Les jours passent, le temps qu’il se remette de ses émotions. Et comme il parle à peu près leur langage, ayant débarqué depuis des mois au Groenland, et s’étant familiarisé avec les us et coutumes des autochtones, Charles s’entend fort bien avec les Inuits.

Un couple d’ours est aperçu sur les bords du rivage et il accompagne les chasseurs dans leur quête. Malgré les chiens les deux ursidés se rebiffent et il sauve la vie à Mogokuk et à Kalibok grâce à son fusil dont il use avec précision. Les chasseurs reviennent contents jusqu’au village, leur provision de viande fraîche leur assurant la nourriture pour plusieurs jours. Seulement en vue du village, ils aperçoivent des fumées.

L’homme roux qui entretient la terreur dans la région vient encore de faire des siennes, en abattant de nombreux villageois et en enlevant la fille de Mogokuk.

Aussitôt quelques hommes se lancent sur les traces de la kidnappée et de son ravisseur, Charles Vicaire en tête.

 

Sous le pseudonyme de Maurice de Moulins se cache Albert Bonneau, créateur de la série de western Catamount, et grand fournisseur de petits fascicules dans tous les domaines mais surtout dans les romans d’aventures.

Des histoires simples, mais enlevées, propices à exciter l’imaginaire des lecteurs et que les jeunes peuvent lire sans aucune appréhension ou censure.

Cela fait du bien parfois de se retrouver dans l’univers des romanciers qui écrivaient pour le plaisir de leurs lecteurs, sans leur prendre la tête par des considérations philosophiques hors de propos, sans violence gratuite, même si certaines scènes décrivent notamment le combat contre les ours et que des gouttes de sang s’éparpillent dans la nature, et surtout sans vulgarité dans les dialogues.

 

Maurice de MOULINS : La baie des pingouins. Le Petit Roman d’Aventures N°84. Editions Ferenczi. Parution 7 septembre 1937. 32 pages.

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3 janvier 2020 5 03 /01 /janvier /2020 05:15

Cet épisode est toujours d’actualité !

ANDRE-MICHEL : La danse du sang.

Jeune rédacteur au journal La Grande Presse, Jean Nervier est mandé par son patron afin de se rendre en Afrique, ayant été remarqué par la qualité et la précision de ses articles concernant ce continent.

Une tentative révolutionnaire vient d’éclater en Afrique française, fomentée par un Noir fanatique qui a réussi à soulever les populations du Haut-Sénégal. Et Jean Nervier, de par ses connaissances, est l’envoyé spécial idéal. Un tremplin pour se faire un nom et une place dans la profession, se dit-il.

Jean Nervier s’envole donc pour Dakar. A l’escale de Casablanca, presque tous les passagers descendent. Seuls restent dans l’avion Jean Nervier et un autre jeune homme, un Américain, qui se présente comme Lionel O. Patrick, envoyé spécial de l’American-Morning de Baltimore. Seulement les nouvelles en provenance de Dakar ne sont guère rassurantes, l’état de siège est déclaré et les passagers sont informés qu’ils ne sont pas les bienvenus. A Port-Etienne, étape programmée sur la ligne africaine, les deux confrères parviennent à échapper au contrôle des autorités et s’enfuient dans la nature.

Après un voyage en auto-stop à bord d’une voiture conduite par un Noir, ils parviennent enfin à Dakar, malgré l’interdiction. Ils échappent aux rondes. Nervier connait un compatriote qui accepte de les héberger et le lendemain ils se rendent à la poste afin d’envoyer des câbles narrant leurs premières péripéties. Seulement, ils sont arrêtés par deux tirailleurs prévenus par les employés qui avaient reçus des ordres, puis menés devant le gouverneur général.

Le diplomate leur expose la situation : Un indigène, originaire du Sahara, un fanatique, El Hadj Mayor, a prêché la guerre sainte ; il a envoyé des agitateurs un peu partout ; mais le centre de son action se trouve dans les parages de Kayes, à la limite du Sénégal et du Soudan. Nous avons formé des colonies militaires, des émissaires civils également. Nous espérons en terminer rapidement.

Nervier et Patrick défiant l’interdiction qui leur est signifiée de se déplacer, se rendent dans un poste avancé. Les nouvelles vont vite en Afrique et lorsqu’ils arrivent dans un petit village, ils apprennent qu’ils étaient attendus. Ce que leur révèle le chef de poste les surprend fort. L’armée d’El Hadj Mayor se tient sur une hauteur proche, dans des constructions en pisé. Mais défense est faite à l’officier d’utiliser l’artillerie. Les deux armées se campent face à face, comme si une trêve avait été signée. Des émissaires avaient été envoyés, proposant à EL Hadj Mayor de capituler, mais ils ne sont pas revenus.

 

Ce court roman nous plonge dans l’époque coloniale montrant l’Afrique déjà en ébullition contre l’occupant, dans une guerre sainte. Le déploiement de force est destiné à impressionner l’adversaire, qui s’en moque royalement. L’officier pourrait tenter une offensive mais c’est un soldat qui obéit aux ordres sans toutefois les comprendre ou les approuver.

Comme le déclare Nervier, Un bon journaliste ne connait pas les obstacles. Et ils se rendront sur le terrain au cœur du village ennemi.

L’on ne peut s’empêcher de rapprocher la situation décrite dans cet ouvrage à celle qui se déroule au Mali, et d’autres pays africains, avec la guérilla fomentée par Al-Qaïda au Maghreb.

L’époque a changé mais la mentalité reste la même et la France joue toujours, est-ce un bien ou mal, l’arbitre dans ses anciennes possessions africaines. Un arbitrage que certains déplorent alors que d’autres le souhaitent, mais qui équivaut pour beaucoup à une nouvelle forme de colonisation, le père surveillant ses fils majeurs.

ANDRE-MICHEL : La danse du sang. Collection Le Petit Roman d’Aventures N°85. Editions Ferenczi. Parution le 14 septembre 1937. 32 pages.

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14 décembre 2019 6 14 /12 /décembre /2019 04:51

Sans cœur et sans reproche ?

Max-André DAZERGUES : Mam’zelle-sans-cœur.

A cause d’un collègue éconduit dans ses approches, Yvette Dumenges a été ainsi cataloguée. Pourtant ce surnom ne lui convient guère, elle qui honnête, sérieuse, travailleuse, s’occupant de sa mère maladive et de son frère, Robert, un peu plus âgé qu’elle, qui malgré son travail rue du Sentier passe des nuits blanches à sortir en boîtes.

A vingt-deux ans, Yvette est manucure à l’Institution Palatine, du nom du patron qui gère cette petite entreprise sise aux Champs-Elysées. Elle fait partie des quatre manucures qui officient dans des cabines ou chez des particuliers. Marthe est sa copine, tandis que France se laisse monter le bourrichon par Louise, la mauvaise langue de l’institution. C’est le chef-masseur qui lui a collé cette étiquette de Mam’zelle-sans-cœur, parce qu’elle a refusé ses avances.

Nonobstant, monsieur Palatine, un bon patron qui ne s’intéresse guère aux affaires privées de ses employés, demande à Yvette de se rendre chez un client, Maurice de Cibeins, grand nom, grosse fortune, évoluant dans la haute société, trentenaire célibataire, celui-ci vaguement malade ne pouvant se déplacer.

Yvette s’occupe consciencieusement des mains fines de Maurice, tandis qu’il la regarde, la dévore même des yeux. Entre eux deux s’établit une sorte de courant alternatif sentimental par mimines interposées. Collectionneur, il lui montre même ses objets précieux dont une bonbonnière, un drageoir. Mais Yvette ne peut s’attarder, d’autres clients l’attendent, et tous ne sont pas aussi aimables que Maurice. Sa journée finie, elle rentre chez sa mère rue d’Alésia.

Robert est un oiseau de nuit, qui joue, s’enivre, se drogue parfois, ayant pour compagnon Jean Simonin, un garçon peu fréquentable qui l’entraîne dans des boîtes, lui présentant des individus peu recommandables, lui fournissant des produits prohibés. Robert est sous son emprise et cela risque fort de mal se terminer. Et d’ailleurs c’est ce qui se produit.

A L’araignée rose, une boîte de nuit, il s’est amouraché d’Aïda la Marocaine, surnommée ainsi à cause de son hâle récupéré au soleil provençal, et ce soir là il se prend d’algarade avec Pablo Carlyse, un malfrat qui sert de trop près la belle danseuse, dont Jean Simonin fait partie des familiers.

Or, Pablo Carlyse entretient quelques relations avec Maurice de Cibeins, connu lors des soirées mondaines dans des cabarets, et un jour qu’il rend visite au riche collectionneur, il se retrouve seul dans le salon où sont exposés les précieux objets. Maurice de Cibeins, étant allé chercher un carton à dessin contenant quelques estampes, Pablo Carlyse en profite pour subtiliser la précieuse bonbonnière, pensant ainsi l’échanger contre une dette de jeu.

Lorsqu’il part, Maurice de Cibeins ne se rend compte de rien. Puis Yvette, devenue presqu’une habituée, se présente pour soigner les mains de son amoureux. C’est après son départ que Maurice de Cibeins s’aperçoit de la disparition du drageoir. Naturellement il pense que sa manucure s’est emparée de l’objet précieux, et son amour pour elle refroidit.

Débute alors un chassé-croisé, la bonbonnière passant de main en main, Yvette la retrouvant dans la poche de veston de son frère et honteuse la rapportant à son propriétaire légitime. Mais elle est trop bonne, trop naïve, elle aime trop son frère pour le dénoncer. Comment tout cela va-t-il finir, et quelles en seront les conséquences ?

 

Ce roman est classé Roman sentimental mais il possède une entrée policière, et pas uniquement sentimentale.

Max-André Dazergues, lorsque ce roman fut publié, n’avait que vingt-huit ans, mais déjà il possédait à son actif une bibliographie imposante. Un romancier sérieux, longtemps confondu avec Georges Simenon, prolifique, œuvrant dans tous les domaines de la littérature populaire, et qui jamais ne décevra ses lecteurs, employant plusieurs pseudonymes au gré de sa production et des besoins des éditeurs pensant étoffer leur catalogue en proposant divers auteurs qui n’étaient en réalité que le même.

Mais ce fut une pratique courante, car cela donnait l’impression au lecteur de découvrir de nombreux romanciers, comme ce le fut pour Simenon, René Poupon, Henri Musnik, Marcel Priollet et bien d’autres.

Max-André DAZERGUES : Mam’zelle-sans-cœur. Collection Le Petit Livre N°971. Editions Ferenczi. Parution le 22 juin 1931. 96 pages.

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2 décembre 2019 1 02 /12 /décembre /2019 05:35

La justice au Mexique… autrefois !

J. MAURICE : Le salteador justicier.

Voyageant pour le compte du gouvernement français, Bernard Lautier est chargé d’explorer certaines régions du Mexique et d’en faire connaître les habitudes au public de son pays.

C’est du moins ce qu’il déclare aux deux hommes en provenance du Nevada qu’il vient de rencontrer alors qu’il est perdu en pleine nuit. Mais un troisième homme, qui dormait ou faisait semblant, couché non loin, se mêle à la conversation. Cet individu, vêtu pauvrement, avoue avoir été banni de son pays accusé à tort d’un crime de sang. Il était marchand de bestiaux dans la région de Guadalajara, région qu’il a dû quitter précipitamment, et explique comment la justice est rendue au Mexique.

Il avait mille témoins prêts à déposer en sa faveur mais la partie adverse deux milles. Lautier est stupéfait qu’il puisse y avoir autant de témoins, mais ce n’est qu’une métaphore pour dire qu’il avait mille piastres.

Au petit matin, un nouveau cavalier arrive, cherchant lui aussi la route de Tuancepec. Il possède un sac contenant trois mille piastres d’or. Le Mexicain et l’homme repartent ensemble à leurs risques et périls selon les deux hommes du Nevada. Effectivement peu après le malheureux voyageur inconnu est retrouvé face contre terre, dans une mare de sang.

Lautier continue son chemin et fait la connaissance d’un compatriote qui depuis six ans voyage à pied, ayant parcouru l’Amérique du Nord puis se rendant vers l’Amérique du Sud. Pour assurer ses besoins quotidiens il fait office de colporteur, vendant de la bimbeloterie, de la petite mercerie. Il doit se rendre à la foire de San Juan, et accepte de continuer son chemin en compagnie de Lautier.

 

Mais arrivé dans la petite ville il est arrêté et présenté à l’alcade. Et le juge ne veut pas se rendre aux arguments de Lautier pour libérer son prisonnier. Lautier déclare que Prunier, c’est le nom du colporteur, a été accusé à tort. Réaction vive du juge qui demande : Depuis quand la justice se trompe-t-elle ?

Et pour sortir Prunier de la prison il faudra l’intervention d’un homme en qui Lautier reconnait le Mexicain, cette fois-ci habillé richement. Il s’agit d’un salteador, un bandit, auquel le juge ne peut rien refuser. Il lui faut juste un papier d’élargissement et un dédommagement financier pour les alguazils qui ont arrêté Prunier.

D’un côté, la justice impuissante et corrompue, de l’autre, le brigandage puissant et magnanime…

Tel est le constat effectué par Lautier.

 

Mais ceci n’est qu’une fiction, qui se déroule en un autre lieu et un autre temps. De nos jours on ne pourrait pas appliquer ce principe à la justice et, par exemple, à des hommes politique.

 

J. MAURICE : Le salteador justicier. Collection Deux heures de… voyages N°9. Editions du Carquois. Parution 3e trimestre 1951. 32 pages.

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29 novembre 2019 5 29 /11 /novembre /2019 05:52

Bonne question !

Michel RENAUD : Qui a trahi ?

Destinée à la jeunesse, cette collection comporta environ une centaine de fascicules à parution bimensuelle dès 1946.

« Jeunesse héroïque » fera revivre pour ses lecteurs les plus belles figures, les actions les plus éclatantes des jeunes héros de la Résistance.

Et il était de bon ton, au sortir de la guerre de mettre en valeur les faits d’arme des Francs-Tireurs et Partisans Français (les FTPF ou FTP tout simplement comme ils étaient dénommés) en opposition aux collaborateurs, ou Kollaborateurs comme écrit dans ce court roman, de triste mémoire.

Et il fallait que ces éclats soient encensés auprès d’un jeune public qui n’avait connu que les horreurs de la guerre, les privations, le bruit des bottes allemandes, et la délivrance grâce au Débarquement.

Raconté avec simplicité, voire naïveté, cet épisode possède trop d’ellipses dans la narration, comme si ce récit avait été écrit sur commande sans que l’auteur y attachât une grande importance. Il est vrai qu’en si peu de pages il est difficile de tout expliquer, pourtant d’autres fascicules, comme chez Ferenczi par exemple, offraient des histoires complètes plus intéressantes, grâce à une police de caractère plus réduite.

De nos jours, cet épisode qui se déroule début mars 1944 possède peut-être moins d’impact qu’il ne l’a eu auprès des jeunes lecteurs lors de sa parution.

 

Quelques hommes sont réunis dans une pièce et étudient la possibilité de délivrer des amis Francs-Tireurs et Partisans détenus dans une prison à Pithiviers. Pierre et son groupe de Seine-et-Marne viennent de tomber entre les mains de l’ennemi et il faut les libérer. Parmi ceux qui élaborent un plan d’attaque afin de faciliter l’évasion de leurs amis, Jean, figure principale du récit, Marcel, Emile, Germain, Bernard qui arrive en retard. Pendant ce temps, leur hôtesse du jour fait le guet par la fenêtre de l’étage.

Pour chaque rendez-vous, un nouveau lieu est choisi et la prochaine réunion doit se tenir à Neuilly-sur-Marne.

Alors qu’il veut prendre le train pour assister à la nouvelle réunion, Jean assiste à l’arrestation de Robert menotté entre deux policiers. Il décide de regagner sa « planque » rue Desrenaudes, dans le XVIIe arrondissement parisien, à pied, afin de déceler d’éventuels suiveurs. Il change souvent d’endroit de repli mais cette fois-ci, il pense que la petite chambre, une mansarde située au septième étage d’un immeuble bourgeois, lui offre toutes les garanties.

Il a juste peur pour son amie Yvonne qui habite une pièce sur le même palier, la porte en face de la sienne. Il entend du bruit dans l’escalier, et d’après les échanges vocaux des individus, il est persuadé qu’il s’agit de policiers. Quatre hommes qui veulent entrer chez lui puis se rendent compte qu’ils se trompent de porte. C’est Yvonne qu’ils veulent arrêter !

Jean prend son mal en patience car le palier est surveillé. Et à la faveur de la nuit, il décide de s’échapper par les toits.

 

Jusque là tout va bien. Le lecteur suit même si le début est un peu confus. Et tout aussi confus est l’épilogue dont le nom du traître est dévoilé, certes, mais qui aurait mérité quelques pages de plus.

Mais l’auteur a pu supposer que le début et la fin n’offraient que peu d’intérêt à ses jeunes lecteurs qui seraient plus intéressés par le retranchement de Jean dans sa chambre, démuni de toutes provisions de bouche mais possédant de nombreuses armes, revolvers, mitraillettes et grenades afin de se défendre en cas d’intrusion des policiers, puis son évasion rocambolesque par les toits.

A noter que le nom de la rue Desrenaudes a été rectifié en Rue des Renaudes depuis 1897. Dans cette rue qui fit partie de Neuilly jusqu’en 1863 résida Alfred Dreyfus de 1928 jusqu’à sa mort en 1935, au numéro 7, et qu’au numéro 53 se tient le siège du Mouvement Rural de Jeunesse Chrétienne.

Michel RENAUD : Qui a trahi ? Collection Jeunesse héroïque n°8. Editions France d’abord. Parution 1946. 32 pages.

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27 novembre 2019 3 27 /11 /novembre /2019 04:45

Pas besoin de passeport pour voyager

dans l’espace !

R. M. de Nizerolles : Les Robinsons de l’île errante.

Tintin, le petit titi parisien et ses amis, M. de Saint-Marc, Timmy-Ropp et le capitaine Rinhoff, dont nous suivons les pérégrinations sur la planète Jupiter, vont de surprise en surprise.

Ainsi, Tintin, une nuit, assiste à un nouveau prodige. Un personnage nommé 1014 RB 3 est à la tête d’un mouvement insurrectionnel et des parias qui couchent à la belle étoile donnent des signes d’agitation. Or ce 1014 RB 3 a troqué ses jambes de cheval, une particularité des Joviens, contre des jambes de nature humaine. Tintin et le Grand-Maître de l’Extraplanétaire préviennent le Roi qui possède une parade en la personne d’un Jovien, pour l’heure enfermé dans une pièce sombre et couché sur un grabat.

Le Jovien possède une tête surdimensionnée, mais ce n’est pas ce qui est le plus extraordinaire. Ce Jovien, arrivé sur une terrasse qui domine la place, fixe de son regard l’assemblée de parias en rébellion et bientôt tout ce petit monde se fige, comme s’il avait transformé en statue les rebelles. Mais ce n’est pas tout, car il faut penser au départ et au retour sur Terre, Tintin se réjouissant de retrouver sa chère sœur Yvonne.

Durant ce voyage, le professeur Saint-Marc s’aperçoit qu’il s’est trompé dans ses calculs. Leur engin planétaire se trouve entraîné dans la course d’une boule d’eau.

 

Pendant ce temps, Yvonne, qui a été enlevée et transportée à bord d’un cargo, le Gogh, avec à son bord le capitaine Egbersonn, se morfond sur le navire. Soudain elle aperçoit à la mer ses amis Jean de Requirec et Jacques Lambert naufragés sur la Mer du Nord, leur avion non loin de couler. Ceci était sciemment réalisé par les deux hommes qui étaient sur les traces, du moins dans le sillage du cargo.

Elle persuade le capitaine Egbersonn de se porter au secours des deux aviateurs naufragés. Parmi les membres de l’équipage, Scipion, un Noir qui est maltraité par le capitaine, va trouver auprès d’Yvonne une oreille et une âme charitable, et il va s’allier aux deux aviateurs et à l’adolescente afin de leur permettre de s’échapper. Mais ils se retrouvent sur une île dont ils ne connaissent pas la position géographique. Ils se rendent juste compte que cette île flotte, dérive vers une destination inconnue.

 

Dans ce fascicule, R. M. de Nizerolles alias Marcel Priollet, explique certains épisodes précédents qui étaient resté dans l’ombre et leur donne un prolongement. Avec naturellement des points obscurs qui ne seront dévoilés que dans l’épisode suivant titré La cible habitée.

Une façon de procéder pour inciter les enfants à continuer à acheter (surtout leurs parents) la suite des aventures de Tintin et ses amis.

A noter que le professeur Saint-Marc a mis au point un Chercheur d’images qui permet, de leur fusée, de détailler la Terre et d’apercevoir de très nombreux détails selon l’inclinaison et la focalisation de l’objet. C’est un peu le système de Google Maps avant l’heure.

L’on se rend compte que ces petits fascicules dont la première parution date de 1936 peuvent être considérés comme politiquement incorrects alors qu’à l’époque personne ne faisait attention à certaines dénominations.

Ainsi Scipion est systématiquement appelé le nègre, ce qui aujourd’hui ferait soulever une armée de boucliers, même de la part de racistes qui ne veulent pas que leurs sentiments soient connus. L’auteur va même jusqu’à se montrer humoristique, pour l’époque. Ainsi Jean de Requirec s’exprime ainsi en parlant de Scipion :

Yvonne sait maintenant qu’il existe un lien entre nous… un lien couleur de cirage, mais un lien tout de même !

Sur cette boutade, les deux amis continuèrent à arpenter le pont.

Nul doute que de nos jours, si ces fascicules étaient réédités, l’éditeur éviterait de laisser cette phrase en l’état et effectuerait quelques corrections.

 

Première édition : Les Aventuriers du ciel n° 50. FERENCZI (Joseph Ferenczi et fils éditeurs). Parution août 1936. 16 pages.

Première édition : Les Aventuriers du ciel n° 50. FERENCZI (Joseph Ferenczi et fils éditeurs). Parution août 1936. 16 pages.

R. M. de Nizerolles : Les Robinsons de l’île errante. Série les Aventuriers du ciel N°22. Cycle : Voyages extraordinaires d'un petit Parisien dans la Lune et les planètes. Editions Ferenczi. Parution janvier 1951. 32 pages.

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22 novembre 2019 5 22 /11 /novembre /2019 05:15

Amiens, ton univers impitoyaaable !

Max-André DAZERGUES : L’orpheline de la cathédrale.

Sous le porche de la cathédrale Notre-Dame d’Amiens, une jeune miséreuse de seize ans tend la main, espérant quelque obole de la part des passants peu nombreux.

Il fait froid en ce mois de décembre, et chacun s’empresse de rentrer chez soi. Pourtant cet argent Rosette Darlin en aurait bien besoin pour payer le pharmacien. Son jeune frère Jackie, âgé de neuf ans, est malade, victime d’une broncho-pneumonie, et la mort frappe à la porte du galetas où ils vivent.

Une luxueuse voiture s’arrête et une vieille dame en noir en descend, marchant dans la neige. Elle entre dans l’édifice religieux et le jeune homme qui sert de chauffeur demande à une autre dame restée à l’arrière de donner quelques pièces à Rosette. Et en ressortant de la cathédrale, la vieille dame elle aussi lui glisse dans la main une belle pièce en argent. En la remerciant Rosette lui donne son nom, ce qui provoque une sorte de recul de la personne bienveillante. Toutefois elle une octroie une seconde aumône à cette jeune fille qui dit être orpheline avec son jeune frère malade.

Rosette n’arrive pas à trouver du travail. L’été elle chante dans les cours possédant un joli filet de voix, ou elle vend des violettes. Mais en hiver ? Le chômage règne et il est difficile de dénicher un emploi.

Lorsqu’elle rejoint la petite pièce qu’elle occupe au cinquième étage d’un vieil immeuble, son frère est au plus mal. Grâce à la concierge et à un vieux cabotin, un comédien qui connut son heure de gloire, l’enfant est transporté à l’hôpital en urgence (à cette époque les urgences n’étaient pas débordées comme aujourd’hui).

Heureusement, René, le jeune chauffeur et petit-fils de la dame si bienveillante, a été attiré par la joliesse de cette gamine au visage si doux. Elle-même n’a pas été insensible à ce tête avenante et à ses paroles. Alors il la retrouve et lui promet de lui trouver une place dans l’usine dont sa grand-mère est propriétaire ou dans celle d’à-côté de chez eux.

Et c’est ainsi que le lecteur apprend, en même temps que Rosette, que celle-ci n’est pas orpheline comme elle le croyait mais que son père est toujours vivant, envoyé au bagne dix ans auparavant pour une indélicatesse dans les caisses au détriment de la famille de la vieille dame.

 

Comment cela va-t-il finir ? En général bien car dans ce genre de petit roman misérabiliste, comme en ont écrit Hector Malot, Marcel Priollet ou encore Xavier de Montépin, la fin est heureuse. En général car le lecteur ne peut jamais présumer de l’épilogue même s’il souhaite que celui-ci ne sombre pas dans le mélodrame et la tragédie.

Seulement le drame et la tragédie ont déjà fait leur œuvre, et il faut compter sur les retournements de situation. Comme ce retour inopiné de ce père qui s’est échappé de la Guyane, son temps de bagne terminé mais devant rester durant le même temps de son enfermement sur le territoire guyanais avant de regagner la France.

Tout réside dans l’épisode qui a conduit cet homme à se retrouver emprisonné au bagne à cause d’une femme dont le lecteur apprend que peut-être il n’est pas si coupable de ce dont l’opinion publique et la justice l’accusent.

Un petit roman à l’intrigue simple, émouvante, et pourtant élaborée, et dont certaines péripéties auraient pu être plus longuement exploitées. Mais il fallait respecter la pagination. Et puis, trop en écrire alors que tout l’est déjà fait aux yeux du lecteur aurait alourdi le récit.

 

Max-André DAZERGUES : L’orpheline de la cathédrale. Collection Le Petit Roman N°390. Editions Ferenczi. Parution le 3 juillet 1935. 32 pages.

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14 novembre 2019 4 14 /11 /novembre /2019 05:28

Ah si j’étais riche…

Rodolphe BRINGER : Le dépit d’être riche.

Âgé de trente ans, François-Gonzague-Alexis, marquis de Montmeyran, trente-deuxième du nom, n’a pas de soucis financiers. Mais il est toujours célibataire quoiqu’avenant.

Pourtant de nombreuses jeunes filles papillonnent autour de lui, mais il se méfie. Il sait qu’elles ne l’aiment pas ou peu, mais en veulent surtout à son titre ou à son argent.

Alors il décide de tester en se faisant passer pour un nommé Gargagne, représentant de commerce, et comme il a lu quelque temps auparavant une brochure vantant les mérites touristiques d’une petite ville du Tricastin, il part pour Dieulefit, non loin de Montélimar.

Le sieur Gargagne arrive donc en gare par le petit train d’intérêt local qui relie Montélimar à Dieulefit (ah le bon temps des petits trains d’intérêt local !) où il est attendu par Toinou, l’homme de peine des Bermès, qui se propose de le conduire à la pension de famille tenue par Mlle Bénivet avec son charreton à bras. Gargagne n’a d’autre bagage que sa petite valise qu’il préfère garder par devers lui. Le marquis de Montmeyran est vêtu sans la moindre élégance, son statut de représentant de commerce exigeant qu’il se montre sobre dans son habillement et dans ses façons de s’exprimer, et de ne donner que de maigres pourboires, et encore. Bref son attitude ne plaide guère en sa faveur.

La pension Bermès, afin de remplir la totalité des chambres, est bien obligée d’accepter de simples travailleurs, au grand dam de Mlle Bénivet la propriétaire. Parmi les pensionnaires, figurent M. de Chevigny, qui se prétend vicomte, voire comte, Mme Falotte dont le seul sujet de conversation tourne autour de sa fortune, et quelques autres convives dont Mlle Léonce, humble dactylographe vêtue pauvrement. Ce n’est pas la préférée de Mlle Bénivet, au contraire, elle la dédaigne, mais le taux de remplissage de sa pension de famille dépend du nombre de pensionnaires accueillis et non uniquement de ses préférences.

 

Débute alors ce que l’on peut considérer comme un aimable vaudeville, le comte de Chevigny lorgnant sur Mlle Léonce tandis que madame Falotte, la cinquantaine avancée est attirée par le comte trentenaire. Gargagne est subjugué par la belle Mlle Léonce, et comme celle-ci préfère se promener dans la campagne au lieu de jouer au tennis, jeu auquel elle ne comprend rien et ne saurait lui être utile dans sa profession, il l’accompagne dans ses déambulations campagnardes. Peu de choses à dire concernant les autres pensionnaires, sauf peut-être Mlle Chamais, qui fut professeur et passe ses journées à tricoter, et aussi à enquêter sur l’identité réelle de ses voisins de tablée.

Et naturellement, aucun de ceux-ci ne sont réellement ce qu’ils prétendent être, Gargagne en premier lieu. Et un tendre sentiment s’ébauche entre Mlle Léonce et le jeune marquis représentant de commerce, au grand dam du comte.

Une histoire que l’on pourrait croire convenue, mais qui réserve bien des surprises et qui se clôt avec humour. Et la maxime selon laquelle il faut se méfier des apparences prend tout son sens.

Le décor planté par Rodolphe Bringer lui est habituel, étant natif de Mondragon dans le Vaucluse et étant décédé à Pierrelatte dans la Drôme.

 

Rodolphe BRINGER : Le dépit d’être riche. Le roman du dimanche N°40. Librairie contemporaine. Editions Jules Tallandier. Parution 1932. 32 pages.

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5 octobre 2019 6 05 /10 /octobre /2019 04:47

A vendre île tout confort…

Maurice LIMAT : Explosion A…

Les ventes aux enchères réservent parfois des surprises intéressantes, avec des objets précieux dont la valeur n’est découverte qu’au moment de l’expertise.

Mais ce que propose ce jour là le commissaire-priseur à la vente dans une salle de la mairie de Plougalec, en Bretagne, n’est pas un objet courant. Ce n’est pas même un objet puisqu’il s’agit d’une île. L’île du Goéland. Un domaine exceptionnel mis à prix pour la modique somme de cinq cent mille francs. Personne dans l’assistance semble intéressé pourtant une jeune femme enchérit à dix mille francs de plus. Un concurrent propose un peu plus pour ce rocher perdu d’une douzaine d’hectares non cultivables.

Enfin, la jeune femme, une belle et charmante blonde aux yeux bleus, d’origine probablement bretonne puisqu’elle prétend se nommer madame Cairelec, emporte les enchères pour trois millions de francs. Son concurrent l’invite à déjeuner, puis le repas terminé, tente de la kidnapper en voiture. Pas si bon joueur que ça l’homme qui se fait appeler Pérard. Mais la jeune femme résiste, deux coups de feu claquent, l’auto file et cette charme dame Cairelec brandit son arme à feu et tire. Le véhicule effectue une embardée et s’abîme dans la mer.

Quelques mois plus tard, sur l’île du Goéland, des travaux sont en bonne voie d’avancement. Les pelleteuses sont en action quasiment jour et nuit, du béton est coulé sur place afin d’édifier des sortes de bunkers et des murs de protection.

Le capitaine Caretti, le chef du Cinquième Bureau, les Services Secrets français, arrive sur place pour se renseigner sur l’avancement des travaux. Il est accompagné, en autre, de Domenica Still, surnommée l’Ange du Mystère, une ancienne cantatrice qui a trouvé sa voie dans le renseignement. Personne ne reconnait en cette femme brune aux yeux sombres l’acheteuse, madame Cairelec, qui avait été arrêtée par les policiers mais dont le procès n’avait jamais eu lieu.

Parmi les ouvriers du chantier, Pierre Grantin et Riton, qui émargent eux aussi au service de renseignements. Ils se retrouvent tous à l’auberge du village et les deux ouvriers racontent qu’ils ont aperçu l’un de leurs collègues envoyer des signaux à l’aide d’une lampe vers la mer. Il se tenait sur le bord de l’eau mais Riton affirme qu’aucun navire ne croisait au large. Personne n’était en vue, et l’idée d’un sous-marin de poche est avancée. Celui qui est considéré comme un espion par Caretti et compagnie s’appelle Mérard. Une ressemblance patronymique bizarre avec le sieur Pérard qui désirait acquérir l’île.

Toutefois les travaux avancent sans discontinuer. Mérard est surveillé et un soir alors qu’il envoie ses signaux, Grantin et Riton tentent de l’appréhender. Mais l’homme tombe et il est retrouvé mort, une sorte de flèche dans le cœur. Pourtant il n’y avait personne d’autre qu’eux sur cette plage abandonnée. Olivier Denis, l’amant de Domenica, l’Ange du Mystère, et agent du Cinquième Bureau lui aussi, a rejoint sa maîtresse et le capitaine Caretti. Et un aviso de la Marine de Guerre patrouille en permance.

Il semble que les travaux réalisés en secret intéressent fortement une nation, probablement ennemie. Car des essais d’explosion d’une bombe atomique sont prévus afin de vérifier si le béton employé ainsi que les constructions semi-enterrées résistent au choc.

 

Soixante-cinq ans après la parution de ce roman, l’angoisse et l’effet dramatique de l’intrigue ne sont pas ressentis aussi fortement qu’a pu éprouver le lecteur en découvrant cette histoire.

Les temps ont changé, les technologies ont évoluées, et l’appréhension de la bombe nucléaire est toujours aussi présente mais il existe une sorte de fatalisme dans les esprits plus préoccupés par les questions matérielles, écologiques, sociales, voire financières.

Mais pour Maurice Limat, ce n’est pas tant l’explosion nucléaire et son intensité qui importent, quoi que, mais la protection en construisant des abris antiatomiques à l’aide d’un nouveau béton capable d’empêcher le rayonnement lors d’une déflagration.

Toutefois, cette intrigue pêche par le manque de la résolution d’un élément capital, mais peut-être les explications seront révélées dans le roman suivant intitulé Sous la hache.

Maurice LIMAT : Explosion A… Collection 0-78 Service secret N°70. Editions S.E.G. Parution 3e trimestre 1954. 32 pages.

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18 septembre 2019 3 18 /09 /septembre /2019 04:02

Le roman aussi m’allait, bien…

Jean NORMAND : Le couteau malais.

Un homme à la mer, aurait pu s’exclamer le marinier, s’il ne s’était pas trouvé près du Pont de Charenton. En effet, le brave homme qui vit sur la Seine depuis des années vient d’apercevoir un cadavre flottant entre deux eaux.

Il repêche le noyé qui après auscultation du médecin légiste s’avère avoir été tué d’un coup de couteau en plein cœur. Et pas n’importe quel couteau car il reste un débris de la lame dans la plaie, un petit morceau de bois. Nul doute qu’il s’agit là d’un reliquat d’un couteau malais fabriqué dans une essence très dure.

Comme le cadavre ne possède pas ses papiers sur lui (ce qui est une infraction en regard de la loi), la photo du défunt est publiée dans les journaux sur les judicieux conseils de l’inspecteur Mouret. Un cafetier de Chambry, en Seine et Marne, reconnait en l’homme un certain Maurice Froger, tandis que quelques heures plus tard c’est un bijoutier parisien, Rosendal, Hollandais de naissance, qui affirme que le noyé était un courtier en pierres précieuses du nom de Von Zollen, demeurant à Auteuil.

Après vérifications, les deux hommes ne font qu’un. L’inspecteur Mouret se rend aux bureaux de Von Zollen où il est accueilli par le caissier, un homme déjà assez âgé nommé Fageot. Le coffre contient un lot de perles acheté récemment par Van Zollen. Le policier découvre également des cartes-lettres adressées à Maurice Froger, à Chambry, et signées Soriana. Bizarre car cette Soriana est le nom d’une femme qui devait rencontrer le bijoutier à Chambry, d’après le cafetier. Et un expert affirme que les perles sont fausses !

 

Alors l'inspecteur Mouret décide de prendre le taureau par les cornes et de suivre Fageot à la sortie du bureau. L’homme remet discrètement un papier à une marchande de journaux, dont le visage à moitié caché par un voile noir usagé est le reflet de la boisson et de la misère. Changement de programme pour Mouret qui suit cette vieille femme lorsqu’elle emprunte le métro, puis s’engage dans des rues mal éclairées de la Porte de la Chapelle et entre dans un troquet. Mouret est obligé de s’attabler devant un pichet de piquette, attendant que cette marchande de journaux reprenne son parcours ou rencontre quelqu’un. A un certain moment, le gargotier indique en morse, tapant sur le comptoir avec des pièces de monnaie, qu’il n’y a aucun danger. Aussitôt la vieille femme sort mais dépité Mouret ne peut que constater son échec. Une voiture passe, la femme s’engouffre dedans et au revoir la compagnie.

Un peu plus tard, Mouret reçoit un message d’Amsterdam lui signifiant qu’un receleur de pierres précieuses doit arriver en France. Un nommé Daken, bien connu des services de police mais qui n’a jamais pu être confondu pour ses forfaits.

 

Si l’inspecteur Mouret est un policier, il se conduit tel un détective privé, n’hésitant pas à se grimer et à se déguiser afin de passer inaperçu auprès de ceux qu’il file.

Sur une trame un peu convenue, le vol de pierres précieuses, Jean Normand offre toutefois un épilogue intéressant dont l’origine remonte aux Îles de la Sonde.

Une intrigue simple, comme ne pouvaient qu’en écrire les romanciers de l’époque dans ces petits fascicules de 32 pages, mais assez riche en épisodes mouvementés et possédant un fond d’exotisme.

Jean Normand, de son véritable patronyme Raoul Antoni Lematte, est né à Cherbourg le 9 février 1885 et décédé à Corbeil le 28 juillet 1956. Il a écrit de nombreux romans relevant de la littérature populaire, romans d’aventures maritimes et exotiques le plus souvent pour les éditions Ferenczi. Il a également signé sous les pseudonymes de Fernand Petit et Francis Lienart.

Jean NORMAND : Le couteau malais.

Jean NORMAND : Le couteau malais. Editions CPE Police. Sans date. 32 pages.

Autre édition : Le couteau malais signé Fernand Petit. Collection Police Express N°6. Editions A.B.C. 1941.

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