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27 octobre 2015 2 27 /10 /octobre /2015 13:53

Bon anniversaire à André Besson né le 27 octobre 1927.

André BESSON : Les randonneurs.

Renouant avec la tradition familiale, les frères Borel, Léon et Jean-Luc, vivent de la contrebande. Ils vivent aux Rousses dans le Jura et passent fréquemment en Suisse. Pendant la guerre ils ont convoyé des clandestins et passer du courrier.

Après la Libération ils ont été contactés par un ancien chef de réseau de la Résistance reconverti dans la pègre pour aider des repris de justice à se rendre en Suisse et transporter des marchandises illicites.

Léon doit passer en fraude une coquette somme d’argent mais il est pris dans un guet-apens. Leur correspondant Suisse avertit Jean-Luc que son frère ne s’est pas présenté au rendez-vous comme convenu. Jean-Luc reçoit un mandat expédié par son frère et Anne-Marie, une jeunette peu farouche, lui affirme que Léon lui a téléphoné. Il reste toutefois inquiet, d’autant que trois malfrats viennent aux nouvelles, le fameux colis n’ayant pas été livré. Fini l’exotisme.

 

Besson campe son intrigue dans un décor qu’il connaît bien, le Jura. Comme dans bien des romans il veut faire tomber certains tabous puisqu’il met en scène deux frères, l’aîné amoureux d’une aubergiste, mère d’une jolie rousse émancipée qui couche, entre autres avec le cadet.

Les personnages sont parfois un peu stéréotypés, notamment ceux des truands, mais l’histoire est prenante même si l’épilogue est un peu téléphoné.

On pourra regretter que sacrifiant à la pagination, André Besson n’ait pu s’exprimer pleinement pour planter d’une façon plus approfondie le magnifique paysage qui sert de décor.

André BESSON : Les randonneurs. Spécial Police N°1209. Editions Fleuve Noir. Parution 4ème trimestre 1975. 224 pages.

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27 octobre 2015 2 27 /10 /octobre /2015 10:19
D.R. MEREDITH : Secoue-toi, shérif !

Mais gardes tes puces !

D.R. MEREDITH : Secoue-toi, shérif !

Malgré son titre, ce roman relève plus du roman de détection que du western.

L'action se déroule au Texas, dans une petite bourgade dont la ressource principale est l'agriculture, plus spécialement la culture du maïs.

Un jeune homme; quelque peu arriéré mentalement, un niais, est découvert mort dans sa camionnette dans un ravin. L'autopsie démontrera qu'il a été assassiné, notamment à l'aide de pesticides.

Quelques heures plus tard, c'est le corps d'une jeune Mexicaine enceinte qui est retrouvé dans le brasier d'un barbecue géant préparé la veille.

Le shérif, Charles Matthews, un citadin qui officiait précédemment à Dallas (et son univers impitoyable !) est chargé de l'enquête. Mais il patauge un peu. Heureusement il est entouré d'adjoints autochtones qui le conseillent quant à la manière de se conduire avec tact.

 

L'un de ses adjoints, Meenie, est un personnage savoureux et les séquences au cours desquelles il apparait sont parfois extrêmement humoristiques. Son vive, c'est de chiquer et le lancement du jet ferait une remarquable scène cinématographique.

 

Un roman qui offre un bon moment de lecture même s'il est conventionnel dans son intrigue.

D.R. MEREDITH : Secoue-toi, shérif ! (The Sheriff and the Panhandle Murders - 1984. Traduction de Michel Deutsch). Série Noire N°2027. Parution décembre 1985. 288 pages. 6,05€.

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26 octobre 2015 1 26 /10 /octobre /2015 16:01

Avec la mort en libre-service...

Serguei DOUNOVETZ : La vie est une immense cafétéria.

L'univers littéraire de Serguei Dounovetz est noir et ne possède aucune rémission. Ou presque. Les protagonistes subissent les aléas de la vie, ou les provoquent, jusqu'à leur extinction, comme une lumière qui aurait été allumée trop longtemps.

Douze nouvelles, pas une de plus pour ne pas tenter le sort, douze nouvelles, sombres, très sombres, avec quelquefois une lueur d'espoir sous forme de dérision, une éclaircie dans un monde voué au noir, comme douze peintures réalisées par Edward Munch.

Douze nouvelles dont le Languedoc et le Roussillon servent de décor, mais également Paris et peut-être Le Havre. Et bien évidemment certaines de ces nouvelles interpellent le lecteur pour des raisons personnels, sentimentales ou autres qu'il saura plaquer à sa convenance.

Ainsi dans P'tit bob nous entrons dans l'univers d'un amateur de rock, le vrai, celui qui déménage. Roberto est sous le charme de P'tit bob depuis que son grand-père Luigi, docker sur le port havrais, lui a donné en héritage Come and see me, un vieux 33 tours de 1978, et qu'il écoute en boucle depuis qu'il est tout petit et même avant. D'ailleurs c'est le seul qu'il possède. Pas grave. Roberto s'identifie à Little Bob, le chanteur de Little Bob Story, devenu Little Bob Blues Bastards.

Dans Walther, mon meilleur ami, Serguei Dounovetz nous entraîne dans le quartier de la porte de Vanves et d'Alésia. Ce quartier dans lequel vécut Georges Brassens, Renaud et quelques autres qui ont marqué leur époque. Tanguy se rend à un rendez-vous Porte de Vanves avec son meilleur ami, un Walther P38, dans la poche. Il a décidé de s'en débarrasser.

La main du diable nous propulse quelques siècles en arrière, chez les Hurons. Une série de meurtres se propagent dans un petit régiment. Un point commun relie ces exécutions et pour le capitaine Mandrin, les morts n'étaient pas exempts de reproches.

Pirate est un chat, ou plutôt était un chat. Et toute sa vie Pirate aura subi les avanies prodiguées avec une certaine jouissance par les humains et le mauvais sort. Seul Dominique, celui qui l'a recueilli quand il était encore un minuscule chaton, a essayé de l'entourer d'affection. Féline aussi, une vieille chatte. Mais quand le mauvais sort s'acharne, il n'y a rien à faire, sauf peut-être croire en un au-delà meilleur.

Le dernier pour la route, c'est Gonzo, le narrateur, le dernier d'une fratrie de cinq. Et une nuit ses frères reviennent lui rendre une petite visite. En rêve, ou en cauchemar. Ils sont tous décédés, d'une façon différente, mais ils sont bien morts, de même que son grand-père. Mais là ce n'est pas pareil que dans la réalité, celle qu'on lui a toujours serinée.

 

Ceci n'est qu'un petit extrait de l'univers de Serguei Dounovetz, un univers qui vous touche, car parmi ces nouvelles, l'une au moins s'approchera du vôtre, vous renverra dans votre enfance avec des désirs enfouis. Peut-être pourriez-vous être ce photographe au bout du rouleau, l'image d'une ancienne petite amie tournant en boucle dans son esprit, et qui va rendre visite à l'un des anciens professeurs qui s'était ingénié à vouloir le casser pour lui apprendre la vie. Ceci est décliné dans Il joue du piano avec les doigts des autres.

Laissez-vous prendre par la main pour visiter cet univers onirique, noir, sublime, poétique, tendre et violent, comme une douceur qui pétille en gouttes de feu dans votre bouche au fur et à mesure qu'elle se dissout.

Serguei DOUNOVETZ : La vie est une immense cafétéria. AAARG ! Editions. Parution 22 octobre 2015. 148 pages. 13,00€.

 

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26 octobre 2015 1 26 /10 /octobre /2015 12:20
John AMILA : Y'a pas de bon dieu !

Barrages contre barrage !

John AMILA : Y'a pas de bon dieu !

L'histoire a tendance à se répéter, pas toujours dans les mêmes circonstances, pas toujours dans le même lieu et à la même époque, avec des variantes come l'inversion du rôle des protagonistes, mais elle se répète.

1950. La petite cité de Mowalla, aux Etats-Unis, est en effervescence. Des baraquements de l'entreprise Dam ont été incendiées par les villageois qui ne veulent pas la construction d'un barrage dans leur vallée. En guise de représailles, le pasteur méthodiste Paul Wiseman est enlevé par des hommes de mainconduits par un inconnu vêtu de blanc et emmené dans une ancienne forge. Sur place il est étendu sur une vaste enclume et l'homme en blanc lui assène un violent coup de marteau sur un genou.

Laissé seul à l'abandon, il se traîne comme il peut dans cette haute vallée encastrée dans la montagne et au bout de quelques heures, épuisé, il est recueilli par un des agriculteurs qui vivent de leur élevage.

La construction du barrage signifie pour ces éleveurs la submersion de leur petit bourg, des pâturages, la mort de la communauté qui compte trois cent cinquante âmes. La pasteur Wiseman est soigné chez l'habitant et reprend petit à petit ses occupations au magasin coopératif. Il prononce un sermon dans l'église bondée alors que d'habitude de nombreuses chaises vides attendent les paroissiens.

James Hillary, qui tient une fromagerie et est brouillé avec son frère Edward, n'entend pas en rester là. Tout comme les autres habitants de la cité d'ailleurs. Alors qu'il se rend à Altone en compagnie du pasteur Wiseman, leur voiture évite de justesse un autre véhicule. Commence une course poursuite avec échange de coups de feu. Et un mort sur le carreau côté hommes du Dam.

Wiseman reçoit la visite d'un policier d'Altone, la ville distante de quelques miles. Mais le représentant de l'ordre est plus obnubilé par l'incendie des baraquements que par l'agression subie par le religieux. Puis l'homme en costume blanc se présente, avec de belles paroles et un projet d'apaisement. Il s'agit de Sorodale, le patron, auteur du coup de marteau appliqué sans discernement sur le genou de Wiseman. Il propose en dédommagement aux fermiers sur le point d'être expulsés une autre vallée, un endroit merveilleux selon lui, à Kennecot, à une cinquantaine de miles de Mowalla. Wiseman sent venir le coup fourré mais pour autant le mieux est peut-être de se rendre sur place. Un énorme convoi s'élance donc vers la terre promise.

Un journaliste de Chicago, Forster, passe ses vacances dans une roulotte installée dans les bois avec sa famille. Il prend au départ ces événements à la légère, mais peu à peu il deviendra partie prenante aux côtés des fermiers dans leur lutte pour garder leur bien.

Mais un autre problème, plus personnel celui-là, trouble Wiseman. Un problème qui a pour nom Amy, la cadette de James Hillary, âgée de quinze ans, et qui court après les hommes. Elle a élu Wiseman comme prochaine victime. Et elle s'immisce dans cette histoire jetant la perturbation dans l'âme du pasteur qui ne sait plus à quels seins se vouer.

 

Dans ce roman, John Amila dont c'est le premier roman édité à la Série Noire mais qui deviendra un fidèle sous le prénom de Jean, dénonce la prédominance de la finance sur la qualité de vie.

Des fermiers délogés, sans s'inquiéter des conséquences que cela peut entraîner sur leurs conditions de vie, sur l'avenir d'une vallée, et comme le pressent Wiseman, pour des raisons qui ne sont pas celles avancées, tout ceci forme la trame, le fondement de l'intrigue. Car les intérêts politiques qui ne résident pas dans la construction d'un barrage mais se trouvent enfouis dans le sous-sol de la vallée de Mowalla, sont plus forts que les intérêts particuliers d'une communauté.

Sans vouloir par trop déflorer le but de Sorodale, précisons toutefois que ce nom n'est pas inconnu des habitants de Mowalla. Sorodale, le bienfaiteur du séminaire où Wiseman a fait ses études, propriétaire de mines de cuivre, de fonderies, et dont les convois de minerai passaient non loin du dit séminaire.

Wiseman, qui est le narrateur de cette histoire, ne peut s'empêcher d'invoquer son bon droit :

Mais enfin, nous sommes dans notre droit. Nous en appellerons à la justice. Nous sommes dans un pays libre et nul ne peut dépouiller son prochain...

Pauvre cornichon ! me dit-il (Luckes, le policier) Vous croyez encore à ça ? Vous ne comprenez donc pas que nous sommes tous dans les mains de hauts et puissants seigneurs, et que le reste est littérature ?

 

Car derrière tout ce micmac, se cachent des politiciens qui s'entourent de truands pour mieux aboutir à leurs projets.

Je vous le dis, Wiseman. Vous ne savez donc pas qu'on vous baptisera tous saboteurs communistes avant de vous écraser ?

 

Et les journaux du cru, publient des articles en faveur de Sorodale et de sa clique, dénonçant les agissements communistes, donc anti-américains, des habitants de Mowalla. Des journalistes habilement manipulés. D'où l'influence négative des médias dans certaines circonstances et que l'opinion publique avale sans barguigner. L'impartialité est un leurre, sujette à caution, selon les médias pour lesquels les journalistes sont appointés et les pressions politiciennes.

 

Curiosité :

Comme il était de coutume à l'époque ce roman faussement américain, est adapté par son auteur, Jean Meckert, véritable patronyme de John/Jean Amila. Ce fut le cas précédemment pour La mort et l'ange signé Terry Stewart, dont le patronyme était Serge Arcouet et qui se fit connaitre au Fleuve Noir sous l'alias de Serge Laforest.

Réédition collection Carré Noir N°36. Parution avril 1972. 192 pages. 3,80€.

Réédition collection Carré Noir N°36. Parution avril 1972. 192 pages. 3,80€.

John AMILA : Y'a pas de bon dieu ! Série Noire N°53. Parution mars 1950. 190 pages.

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24 octobre 2015 6 24 /10 /octobre /2015 12:45
Dominique MANOTTI & DOA : L’honorable société.

La politique a ses raisons que la raison ignore.

Dominique MANOTTI & DOA : L’honorable société.

Et dans les coulisses du pouvoir se trament des magouilles basses, viles, méprisables, que ne peut imaginer le commun des mortels, tout cela au nom de la France, une main sur le cœur pour l’image, l’autre sur le portefeuille.

En cette veille du premier tour des élections présidentielles, trois jeunes, Erwan, Julien et Saffron bidouillent un ordinateur, dans le but de s’infiltrer à distance dans celui d’un homme de l’ombre afin de pomper des dossiers. Benoît Soubise ne se doute nullement de ce piratage lorsqu’il travaille dessus, et encore moins que Julien a réussi à brancher la webcam. Mais les trois jeunes ne s’attendaient pas à assister en direct au meurtre de Soubise par deux inconnus cagoulés qui allaient emporter l’ordinateur piraté.

Panique générale, débandade, mais pas au point d’oublier de mettre en lieu sûr une clé USB. Lorsque les policiers arrivent sur place ils se rendent rapidement compte que Soubise est un homme de la maison détaché des RG en tant que responsable de la sécurité auprès du CEA (Commissariat à l’Energie Atomique).

Le commissaire Pâris de la Criminelle est chargé de l’enquête. C’est un teigneux Pâris, d’autant que s’il a été affecté de la brigade financière à la Crim, sous couvert de promotion, c’est bien parce que ses investigations à la financière gênaient du monde. D’abord il interroge Barbara Borzeix, la compagne depuis quelques semaines de Soubise et qui a trouvé le corps. Selon elle Soubise était ingénieur commercial pour une entreprise sous-traitante d’EDF et surtout d’Areva. Quant à Barbara elle est responsable juridique dans une grande entreprise de BTP, la Picot-Robert Groupe plus communément appelée la PRG, dirigée d’une main de fer par Elisa Picot-Robert.

Un souvenir cuisant pour Pâris dans une autre vie professionnelle. Neal Jones-Saber, chroniqueur gastronomique et ancien grand reporter, est inquiet. Sa fille Saffron devait le rejoindre à Cahors mais elle s’est décommandée et depuis elle ne donne plus de ses nouvelles. Journaliste d’investigation Pierre Moal, grâce à un informateur bien placé, révèle le décès de Soubise et pointe du doigt un groupe d’éco-terroristes Urgence Planète Bleue. Tout ce petit monde va enquêter d’abord chacun de son côté, puis il y aura des alliances, et peu à peu les suspicions portées sur le groupe des éco-terroristes battent de l’aile malgré les pressions subies par Pâris et son groupe.

Il faut absolument trouver un ou des coupables, mais pas forcément les vrais. Les clés du pouvoir ne sont pas dans la boîte à gants comme l’a écrit Frédéric Dard/SanAntonio, mais la vérité réside dans une clé USB. Et ce qui intéresse surtout les Français c’est la bataille électorale. D’un côté Pierre Guérin, dont le mariage avec Sonia est plus que vacillant, et de l’autre son challenger Eugène Schneider.

 

Je ne m’appesantirai pas sur ces deux caractères, le lecteur les découvrira à la lecture de ce roman, mais il ne pourra s’empêcher de mettre un visage sur chacun de ces noms. Tout au plus pourrais-je indiquer que Pierre Guérin, homme à femmes, coléreux, est obligé de prendre de temps à autre de petites pilules afin de canaliser son caractère ombrageux, ministre des finances en exercice et que Schneider catalogue comme un « type fasciné par le fric qui joue les tribuns populaires ».

Pierre Guérin, dans l’intimité avec ses conseillers ou sa femme Sonia, beaucoup plus calme et posée que lui, ne mâche pas ses mots, déclarant : Quand j’aurai les pleins pouvoirs, je me chargerai moi-même d’en pendre quelques-uns à des crocs de bouchers. Tout ça à cause d’une problématique financière avec l’EPR de Flamanville dont le lancement du chantier est programmé. Signalons que ce chantier est effectivement en cours de réalisation, avec plusieurs mois, pour ne pas dire plusieurs années, de retard et des dépenses qui ont pratiquement doublées d’après les premières estimations, que de nombreux incidents ont déjà émaillé sa construction, certains ayant d’ailleurs été étouffés ou minimisés, et que ce chantier est confié au groupe Bouygues.

Ne croyez pas que je suis hors sujet, car il s’agit bien de magouillages entres différents groupes en vue du CAC 40 qui sont en filigrane de ce roman, qui traite également de l’avenir de l’énergie nucléaire, mais toujours d’un point de vue financier.

Ceci est bien un roman de politique-fiction et il serait évidemment osé de vouloir trouver une ressemblance avec des situations, des faits ou des personnes existant ou ayant existé.

Dominique Manotti et DOA ont construit une intrigue toile d’araignée dans laquelle bon nombre de protagonistes s’engluent et certains décèdent. Quant aux autres, s’ils s’en sortent, ce ne sera pas forcément sans dommages.

Réédition Folio Policier N°688. Parution mars 2013. 384 pages. 8,00€.

Réédition Folio Policier N°688. Parution mars 2013. 384 pages. 8,00€.

Dominique MANOTTI & DOA : L’honorable société. Série Noire. Parution mars 2011. 336 pages. 18,30€.

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23 octobre 2015 5 23 /10 /octobre /2015 08:22
Joseph BIALOT : Les bagages d'Icare.

M'étonne pas qu'il soit tombé à la baille s'il était en surcharge...

Joseph BIALOT : Les bagages d'Icare.

Rien ne vaut la campagne, le silence, l'air pur, la tranquillité !

Des ingrédients indispensables pour que les petites cellules grises des publicitaires en mal d'inspiration puissent bouillonner à l'aise, et découvrir le slogan choc d'une marque de couches-culottes pour bébés modernes.

Mais Philippe Barret, le directeur de l'agence Média's, ne pensait certes pas en organisant un séminaire dans le Lot, que deux de ses collaborateurs allaient perdre la vie. Et donc qu'ils seraient mal barrés.

Bon d'accord, les divergences, les accrochages s'exaspèrent toujours un peu plus lorsqu'on vit en vase clos. Les petites phrases perfides ne font pas toujours plaisir. C'est bon, parait-il, pour l'intellect, pour forcer la créativité.

En tout cas, Alain le créatif du groupe, est retrouvé mort, assassiné. Ensuite Cathy s'enfuit en voiture. Les soupçons pèsent sur elle, d'autant qu'elle possède un motif. Jean-Charles, son mari, lui a annoncé qu'il l'a quittait. Pas pour une femme, non ! Pour un homme ! Pour Alain justement. Cathy est retrouvée morte, apparemment d'un accident de voiture. Mais le petit trou rond dans sa tête est l'œuvre d'une balle de revolver.

Philippe Barret, qui ne fait pas confiance à la police, décide d'enquêter pour son propre compte. Il n'apprécie pas du tout que l'on tue impunément ses collaborateurs. Alors il requiert les services de son ami Didier Valois, un comédien en quête d'emploi.

 

Les bagages d'Icare est le troisième roman dans lequel on retrouve Didier Valois et son ami Neurone, alias Philippe Barret, reconverti dans la publicité.

Leurs précédentes aventures avaient pour titre : Un violon pour Mozart et Le Royal-bougnat. Une histoire complexe à souhait mais dont le début, malgré les décès impromptus est nettement plus guilleret que la dernière partie du roman.

Un livre qui tient ses promesses, certes, mais dont le ton imperceptiblement change au fur et à mesure que se développe l'intrigue, d'humoristique se transformant en noir sérieux. Dommage.

 

Joseph BIALOT : Les bagages d'Icare. Série Noire N° 2259. Parution mars 1991. 224 pages. 6,65€.

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22 octobre 2015 4 22 /10 /octobre /2015 08:23
Michel LEBRUN : Loubard et Pécuchet.

Une vocation tardive !

Michel LEBRUN : Loubard et Pécuchet.

Anecdote en guise d'introduction :

Lorsqu'au mois de mars 1996, je téléphonai à Michel Lebrun pour le féliciter d'entrer enfin au catalogue de la Série Noire, même si c'était pour une réédition, et souhaitai le retrouver prochainement avec un nouveau titre, il m'a dit d'un ton désabusé :

Oh, tu sais Paul, maintenant c'est trop tard !

Le 20 juin 1996, Michel Lebrun s'éteignait dans son appartement parisien.

 

Pour son dix-septième anniversaire, Pécuchet, appelé plus familièrement Pécu, n'y voyez aucune allusion scatologique, est invité par ses copains à se restaurer dans un entrepôt transformé en garde-meubles dans un quartier d'Aubervilliers.

Sont présent Jojo, le maître des lieux qui a mis les petits plats dans les grands, il n'a qu'à se servir avec tous les meubles et la vaisselle entreposés et dont il a la garde. Sont également présents, le petit Lucien à la face ravagée par l'acné, la Grande Geneviève dite Gin, Léon la Défonce déjà raide bourré et sa copine Crista, et Mimile l'Ordure qui doit son surnom à sa profession puisqu'il émarge à la voirie. Et une inconnue, blonde plantureuse à la poitrine accueillante.

Ils se sont tous cotisés et Marlène, la gironde dame, est son cadeau d'anniversaire !

Deux ans plus tard, nous retrouvons notre ami Pécu dans une résidence surveillée. Il rêvasse sur son pageot lorsqu'il est demandé au parloir. Lucien vient lui rendre une petite visite amicale, s'enquiert de ses conditions de vie et, surtout, lui remet un petit paquet contenant des clefs fabriquées par Léon grâce à de la mie de pain séchée. Léon est serrurier et a la main sûre dans la journée car il n'entame les litrons que lorsque la boutique est fermée. En sus des sésames, le paquet contient une matraque et une bombe paralysante.

Muni des précieuses clefs, Pécu sort de l'établissement en catimini, récupère sur un chantier voisin sa bécane motorisée, et se rend chez sa bru. Ah oui, je ne vous ai pas dis ! Pécu est né un 29 février et comme son anniversaire légal ne se fête que tous les quatre ans, on comprend mieux, n'est-ce pas ? Donc il se rend chez sa bru, qui vit seule car Alain le fils de Pécu l'a quittée, laquelle dort consciencieusement abrutie par les soporifiques. L'appartement est à Pécu mais il l'avait laissé à Alain, qui lors de son divorce l'avait donné à son ex-femme. Un méli-mélo pour Pécu qui ne roule pas sur l'or, loin de là et c'est pour cela qu'il végète dans un hospice pour indigents.

Donc Pécu sait que Roselyne, sa bru, cache son argent chez elle et il investigue soigneusement l'armoire. Il n'a pas besoin de fouiller longtemps pour tomber sur le magot. Seulement l'imprévu se matérialise sous la forme d'un intrus qui se faufile dans la chambre de la Belle au lit dormant. Pécu assomme le Prince Charmant et regagne béatement sa piaule à l'asile.

Je passe sur les détails, la venue de Roselyne qui se plaint du cambriolage, le soupçonnant quelque peu, mais Pécu possède un alibi en béton puisque théoriquement tous les pensionnaires de l'hospice sont consignés le soir. Pécu, grâce au pactole qu'il s'est approprié, loue un petit appartement dans le XVIIe seulement il faut penser à renouveler les rentrées d'argent. Alors il imagine, et mène à bien son projet, dévaliser les personnes ayant un besoin pressant de liquide. Il se place près des distributeurs de billets et assomme proprement les individus qui glissent leurs cartes bleues dans la fente. Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si un jour un récalcitrant ne l'envoyait bouler. Il n'obtient de l'aide de la part d'Hélène, une Bibendum moustachue quinquagénaire qui vit dans une Estafette aménagée et est affublée d'un chien, un mastard,

Hélène va prendre Pécu sous son aile protectrice et tutélaire, il y a de la place, et Pécu est bien obligé de faire contre mauvaise fortune bon cœur. Une association est née mais un troisième larron s'immisce, le voisin de Pécu, Montescourt, officier de police, qui se sent investi d'une mission, celle de protéger l'adolescent prolongé. Montescourt que les lecteurs fidèles de Michel Lebrun avaient déjà rencontré dans L'O.P.A de 4 sous.

Mais à cette époque, les distributeurs de billets ne s'affichaient pas avec arrogance à chaque coin de rue, aussi il leur faut gravir un échelon. Hélène et Pécu vont s'y employer.

 

On retrouve dans ce roman, toute la finesse, l'élégance, l'humour parfois ironique, le machiavélisme des intrigues concoctées par Michel Lebrun.

Une accroche inventive en prologue et au fur et à mesure que se déroule l'action, l'intrigue prend en consistance, toujours sur la corde raide. Michel Lebrun sait retomber sur ses pieds avec un épilogue sous forme de pied de nez jubilatoire.

Et l'ombre de Flaubert se profile dans ce roman, avec quelques allusions et des citations en introduction des différentes parties découpant ce roman.

Il est dommage que Michel Lebrun soit entré si tard dans la collection Série Noire, alors qu'il fit les beaux jours de la collection Un Mystère, puis lors de la disparition de celle-ci offrant des romans de qualité aux jeunes maisons d'édition, dont celles crées par exemple par François Guérif (Red Label) ou Alex Varoux (Engrenage).

Première édition Collection Engrenage N°54. Parution décembre 1982. 192 pages.

Première édition Collection Engrenage N°54. Parution décembre 1982. 192 pages.

Michel LEBRUN : Loubard et Pécuchet. Série Noire N°2415. Parution mars 1996. 176 pages. 6,05€.

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21 octobre 2015 3 21 /10 /octobre /2015 07:44
Jean-Paul DEMURE : Découpe sombre.

C'est l'histoire d'un mec...

Jean-Paul DEMURE : Découpe sombre.

Un roman sombre, sanguinolent, sanglant, mais tendre également.

Histoire d'un adolescent qui essaye de s'en sortir, de devenir quelqu'un, de trouver une dignité à laquelle il n'a pas été habitué parce qu'il ne l'a jamais côtoyée, tout ça par le travail. Un travail astreignant mais qui canalise ses pensées, ses pulsions.

Enfant d'H.L.M. miteuse, Victor ne vit plus ses plus moments d'une existence délabrée qu'au contact de ses copains et des filles de rencontre. Parce que, au point de vue famille, mieux vaut ne pas en parler. Circulez, y'a rien à voir !

Alors dégradations par ci, chapardages par là, et comme les phalènes toujours attirées par la lumière, Victor est irrémédiablement aspiré, englué, digéré, recraché par le centre commercial, le Super. Quoi qu'il fasse, où qu'il aille, ses pas le ramènent inlassablement vers les lumières, le factice.

Il existe bien une boîte de nuit, le lieu des rendez-vous galants, mais elle n'est pas épargnée des rafles policières, et Victor goûte au charme d'une nuit passée au poste. Une nuit et quelques compléments offerts généreusement pas la maréchaussée dans le but, oh combien sain et louable de démontrer à tous ces jeunes gens que s'ils proviennent de la poussière, et que si leur destin est de retourner poussière, ce n'est pas pour autant qu'il faut se complaire dans la fange.

Victor va se trouver un petit boulot peinard, homme toute main au Super. A lui les balayages, les manutentions, les remplacements. A la boucherie par exemple. Là il va faire la connaissance d'un désosseur qui le prend sous sa coupe. Le travail au secours de l'âme ! Fini les petits braquages, les fauches, les magouilles, les petites ambitions.

 

Jean-Paul Demure qui a obtenu le Grand Prix de Littérature Policière avec Aix-Abrupto en 1987, ne fignole pas dans la dentelle.

C'est dur, très dur. C'est noir, très noir. C'est rouge sang, c'est tendre, c'est prenant, c'est actuel, c'est délirant, c'est à lire !

 

 

Réédition collection Folio N° 2823. Avril 1996. 256 pages. 8,00€.

Réédition collection Folio N° 2823. Avril 1996. 256 pages. 8,00€.

Jean-Paul DEMURE : Découpe sombre. Série Noire N°2128. Parution février 1988. 288 pages.

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20 octobre 2015 2 20 /10 /octobre /2015 13:57

Les Lutins noirs sont comme les Lutins blancs :

toujours aussi facétieux !

Renaud MARHIC : Les Lutins noirs.

Si vous souhaitez que votre enfant s'adonne à la lecture offrez-lui des livres ! Mais pas des ouvrages ennuyeux, non, des romans dont la lecture lui permettra d'éveiller son imaginaire, de le développer, de le cultiver.

Avec ce troisième volume de la saga des Lutins Urbains, Renaud Marhic laisse sa verve s'éclater comme une grosse bulle pétillante emplie de confettis de toutes les couleurs, une explosion arc-en-ciel façon farces et attrapes.

 

Un vieux coucou à hélices atterrit sans que l'attention des deux hommes qui sont installés dans la tour de contrôle de l'aéroport d'Okaz Air® soit pour autant perturbée. Pourtant la venue de l'avion n'avait pas été signalée sur les écrans radar. C'est pas grave, juste une erreur de pilotage. Le pilote l'affirme au bagagiste, il devait livrer du courrier d'Antanarivo à destination d'Antsiranana. Pendant ce temps, subrepticement, un puis deux puis trois petites créatures noires, aux longs cheveux, s'extirpent de l'appareil et fuient vers la Grande Cité.

Sur la route qui relie la capitale, les automobilistes sont affolés, lorsque trois sangliers traversent la chaussée sans prévenir.

Dans le commissariat du quartier Adinike®, le jeune policier Gustave dont on a suivi les précédentes aventures avec délectation, assiste à une réunion habituelle concernant les faits entachant leur quartier, le secteur 15. Bien évidemment est évoquée l'arrivée intempestive du bimoteur, mais d'autres événements sont mis en avant. Ainsi, des étrangers inscrits au Fichier des Individus Potentiellement Pas Nets, ont été vus paradant en smoking dans des voitures de luxe alors que la veille encore ils étaient sans papiers ni contrats de travail. Selon des renseignements issus de sources non officielles, ces joyeux déambulateurs malgaches en décapotables auraient gagné au Tir' ou Grat'. Et bien sûr la randonnée autoroutière des trois sangliers.

Et comme le déclare le commissaire Velu, La situation est pire qu'hier et bien moins grave que demain !

La réunion est à peine terminée que Gustave est alpagué par le commissaire, lequel lui demande ce qu'il a fait du rhinocéros. Le rhinocéros ? Ah oui, encore une mini bavure de Gustave qui devait convoyer à l'abattoir le mammifère herbivore à quatre pattes et à deux cornes, comme les bovins sauf que c'en n'est pas un, et qu'il a malencontreusement égaré. Chelou ! C'est le nom de l'animal vagabondeur.

 

Mais que fait donc Chelou dans un entrepôt de porcelaine certifiée française made in China ? Pourquoi Gustave reçoit-il par l'intermédiaire d'un caillou lancé par le facétieux Nain Jaune un message du professeur B. qui justement lui demande de retrouver immédiatement et même avant Chelou ? Et qui est ce mystérieux personnage surnommé le Bambou Masqué, chef d'une triade non moins mystérieuse, qui s'interfère dans cette histoire ?

 

On retrouve dans ce troisième volet des aventures de Gustave Flicman, une partie des personnages évoluant dans les épisodes précédents, L'attaque du Pizz' Raptor et Le dossier Bug le Gnome, avec de nouveaux protagonistes qui ne déparent pas l'ambiance de ce roman malicieux et fantastique.

L'imagination débridée de Renaud Marhic, et cette logique totalement décalée qui imprègne ces romans, nous fait penser, dans le traitement et non dans l'intrigue, à un roman de Lewis Caroll.

Si tu favorises à présent l'introduction d'un imaginaire étranger au sein de la Grosse Cité, tu porteras une grosse responsabilité... Que cherches-tu à provoquer ? Une épidémie ?

Le lecteur ne se pose pas ce genre de questions, lui qui justement est friand de ce genre de roman au fantastique déboussolant, et qui pourtant ne manque pas de références à notre monde actuel. Une juxtaposition, une mise en parallèle qu'il vaut mieux prendre à la rigolade. Seuls les rabat-joie peuvent se sentir offusqués :

Le Chef de la Brigade de Répression de l'Onirisme n'en avait pas terminé de ses sombres prophéties.

Une lecture roborative destinée aux jeunes et aux adolescents qui recherchent un coin de ciel bleu dans la grisaille quotidienne. Et que les anciens apprécieront en réminiscence de certaines lectures de leur enfance.

 

Renaud MARHIC : Les Lutins noirs. Tome 3 de la série des Lutins Urbains. Illustrations de Godo. Collection Romans Jeunesse. Editions P'tit Louis. Parution 1er octobre 2015. 160 pages. 8,50€.

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20 octobre 2015 2 20 /10 /octobre /2015 09:46
J.A. JANCE : Le sabre et le virus

Le sabre pour éradiquer les virus ?

J.A. JANCE : Le sabre et le virus

Lorsque l'on évoque le Japon, les images qui viennent tout de suite à l'esprit sont l'informatique, modernisme oblige, les Geishas, et le suicide par Hari-Kiri, une façon comme une autre de perpétuer les méthodes ancestrales.

Et même lorsqu'ils vivent loin de la mère patrie, les Japonais ou descendants de Japonais, mettent comme un point d'honneur à entretenir cette image de marque.

Ainsi Tadéo Kurobashi, un Nisei, c'est à dire d'origine japonaise mais né aux Etats-Unis, s'est fait Hara-Kiri avec un sabre, un Tanto, car la spécialisée dans l'informatique, une boite qu'il avait créée, a fait faillite.

Pour des profanes tel que l'inspecteur J.P. Beaumont de la police de Seattle, et son coéquipier Al Lindstrom, cette affaire aurait pu être banale. De même que pour le docteur Baker de l'institut médico-légal.

Mais pour Georges Yamamoto, le patron du laboratoire de police criminelle qui connaissait fort bien le défunt, ce n'est qu'un crime maquillé en suicide. Tadéo Kuromashi, fin connaisseur du rituel ancestral ne se serait pas supprimé comme les Samouraïs dont l'honneur était bafoué, sans observer, sans respecter une mise en scène préliminaire.

Voilà donc J.P.Beaumont sur la piste d'un meurtre à l'ombre duquel se profile la mafia. Beaumont est bien embêté car il doit résoudre sa petite enquête personnelle. Rien de grave mais il aimerait savoir pourquoi il s'est réveillé ce matin là avec une sérieuse gueule de bois et trois doigts de la main droite attachés sur une attelle. Et comment ces trois doigts qui l'handicapent dans sont travail ont pu être cassés.

 

Au fil des romans, le sixième en l'occurrence, le lecteur s'attache de plus en plus à ce personnage dont les aventures, sans être rocambolesques, sont assez variées dans le genre pour ne pas sembler sortir du même moule préfabriqué.

Des enquêtes, des histoires fort honnêtes, sans grand tapage, sans déploiement de force, et qui pourtant accrochent par leur réalisme, leur sens du vécu.

J.A. Jance, sans bruit fait son trou au sein de la Série Noire, ou faisait car les changements de direction éditoriale sont parfois néfastes pour quelques auteurs.

 

J.A. JANCE : Le sabre et le virus (Dismissed with Prejudice - 1989. Traduction de Michel Deutsch). Série Noire N°2222. Parution mars 1990. 320 pages. 7,80€.

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  • : Lectures de l'Oncle Paul
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