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29 mai 2014 4 29 /05 /mai /2014 06:18

Des coups et des douleurs...

 

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Avec une ironie grinçante et un réalisme pathétique, Jan Thirion nous invite à participer en dix rounds à dix tranches de vie, avec comme personnages dix champions, de leur quartier ou du monde.

Dix rounds, dix combats, dix défis à la vie, à la mort, à la déchéance, à l'adversité. L'espoir au bout des gants et à la fin de la reprise parfois la déception, le K.O., la dégringolade ou au contraire, la foule en délire, la gloire, l'argent dans l'escarcelle. Une renommée éphémère qui transporte et envoie le boxeur dans les étoiles. Quand il perd aussi, d'ailleurs, il en voit des étoiles, qui s'éteignent peu à peu comme les lumières de la salle. Et le vide s'installe, en lui, autour de lui.

Tout ne se règle pas sur le ring ou entre les cordes. En coulisses l'entraîneur, le soigneur, l'épouse sont les premiers supporters, servant même de partenaires d'échauffement.

Les coups pleuvent, uppercut, coup droit, gauche, coups bas aussi, de la part de l'adversaire ou tout simplement de la vie. Et dans ce cas c'est le mental qui doit être protégé.

La boxe ne commence pas sur le ring, il y a un avant et un après combat, peut-être parfois les moments les plus difficiles à gérer.

Jan Thirion en dix tableaux et dix personnages nous offre une palette colorée d'incidents vécus, de traumatismes physiques et mentaux, alors que tout ne se passe pas forcément sur le ring. Mais le noble art est toujours au cœur du combat, contre soi-même, contre les autres, contre le destin.

Dix petites nouvelles déclinées comme des vignettes, un chemin de croix subi par des hommes qui souffrent dans leur chair, dans leur cœur, dans leur tête et au bout le Golgotha qui leur est promis n'est pas forcément une montée au Paradis mais une descente aux Enfers. Souvent.

La force de ces textes réside dans la concision, dans le minimalisme. Peu de mots, peu de lignes suffisent pour dresser le décor, le personnage, l'histoire, et contrairement à ce que l'on pourrait penser ce n'est pas si facile. Jan Thirion s'en sort admirablement, et l'on pourrait comparer son art de la brièveté à celui qu'affichaient Jacques Sternberg et Fredric Brown, ces maîtres de la nouvelle choc.

Chroniques consacrée à l'oeuvre de Jan Thirion :  Caresser les chiens morts;  Sextoy made in China;  Du côté des abattoirs;  Inconsolables sorcières;  Nuoc Mâm Baby et Schizo.

 

Disponible sur SKA librairie.

 

Jan THIRION : Dix rounds. Nouvelle. Collection Noire Sœur. Editions SKA. 0,99€.

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commentaires

M
L'originalité, la finesse (et la force) d'inspiration de Jan Thirion valent bien tous ces éloges. Je souhaite un beau succès à ce nouveau recueil d'un auteur qui reste trop peu connu.
Répondre
O
<br /> <br /> Bonjour<br /> <br /> <br /> Il ne s'agit pas exactement d'un recueil mais d'une nouvelle déclinée en dix chapitres qui sont comme dix rounds. Et j'espère moi aussi que Jan Thirion sorte d'un cercle restreint, voire<br /> confidentiel de lecteurs pour que son talent soit enfin reconnu à juste titre.<br /> <br /> <br /> Bien à vous<br /> <br /> <br /> <br />

Présentation

  • : Lectures de l'Oncle Paul
  • : Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
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