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4 juin 2018 1 04 /06 /juin /2018 06:45

Aucune corrélation avec des turbulences aériennes ou ferroviaires…

Paul FEVAL : La fée des grèves.

Le 8 juin 1450, une délégation en provenance d’Avranches se rend en la basilique du Mont-Saint-Michel afin de célébrer une messe en l‘honneur du duc Gilles de Bretagne, décédé d’inanition depuis peu. Il est mort de faim sur l’ordre de son frère, François de Bretagne qui assiste à cette cérémonie en compagnie de quelques chevaliers, hommes d’arme et de jeunes femmes, ou filles, portant le deuil.

Un chevalier manque à l’appel, Hue de Maurever. Sa fille, la belle Reine de Maurever, qui fait partie de la délégation, s’entretient avec Aubry de Kergariou, lui annonçant que celui qui défendra son père sera son chevalier. Aubry n’a pas encore vingt-ans et est amoureux de la belle Reine, pas même dix-huit ans, mais se dresse entre eux son cousin Méloir, âgé d’une bonne trentaine d’années, et qui lui aussi lorgne sur Reine.

Soudain au beau milieu de la cérémonie, un moine encapuchonné jette la perturbation, citant le duc François à comparaître dans un délai de quarante jours devant le tribunal de Dieu. Chacun peut reconnaître Hue de Maurever, fidèle de Gilles, qui disparaît en jetant la confusion. Une récompense de cinquante écus nantais est promise à qui le fera prisonnier. Méloir est également fort intéressé par l’annonce que celui qui l’attrapera sera sacré chevalier, une opportunité pour barrer le chemin à Aubry dans le cœur de Reine de Maurever.

 

A Saint-Jean des grèves, dans une ferme tenue par Maître Simon Le Priol, les conversations tournent sur une probable apparition de la Fée des grèves, une légende qui semble prendre corps car la maîtresse de maison dépose le soir un bol de nourriture qui le lendemain est vide. L’annonce des cinquante écus nantais n’est pas tombée dans les oreilles d’un sourd. Le jeune valet Jeannin aimerait pouvoir les toucher afin de gagner la main de Simonnette, la fille de Simon Le Priol qui a promis sa fille à qui posséderait cette somme. Mais Jeannin, s’il rêve des cinquante écus, ne se résigne pas à dénoncer la cache de Maurever.

Méloir se fait chiper la bourse contenant la somme promise dans son sommeil par une jeune fille. Dans la nuit et la brume qui stagne sur la grève, Jeannin aperçoit une silhouette qu’il prend pour la Fée des grèves. Ce n’est autre que Reine de Maurever. Mais un autre personnage entre alors en scène, Maître Gueffès, un individu peu scrupuleux, mi-aventurier, mi-mendiant, qui lorgne sur la belle Simonette à cause de sa dot.

 

Commence alors tout autour de Dol, de Saint-Jean-des-Grèves, du Mont-Saint-Michel et du rocher de Tombelène une sorte de cache-cache dans le brouillard entre les soudards du duc François, de Méloir, d’un côté, de Jeannin, de Simonnette, d’Aubry de Kergariou et de Reine de Maurever, qui n’est autre que la Fée des grèves, de l’autre. Et au milieu Maître Gueffès qui joue les électrons libres pour son seul profit.

 

Cet épisode de la guerre des Bretons et des Normands alliés aux Français contre les Anglais qui tiennent une grande partie du Cotentin, permet à Paul Féval de déployer tout son talent de conteur et d’amoureux de sa Bretagne, ainsi que ses convictions monarchistes et catholiques, convictions qui évolueront au fil des ans.

Il s’inspire de légendes et de faits réels, de personnages ayant existés tout en enjolivant ou effaçant certains traits et actes dont ils sont les héros. Parmi les personnages secondaires, on retiendra celui du moine Bruno, un ancien soldat, qui est intarissable et aime conter moult anecdotes, mais est souvent interrompu dans ses narrations, ce qui fait que le lecteur parfois reste sur sa faim.

 

Mais c’est surtout pour Paul Féval le moyen idéal de magnifier le Mont-Saint-Michel, le rocher de Tombelène, aujourd’hui Tombelaine, et les environs. Il décrit les lieux avec précision, et s’attarde sur la grève qui s’étend à partir de l’embouchure du Couesnon entre Cancale et Genêts.

Mais à notre époque le Mont-Saint-Michel a beaucoup évolué, des travaux de restauration ayant été entrepris dès 1874, et si les bâtiments n’ont guère changé, quoique des recherches plus ou moins récentes aient mis à jours des salles qui avaient été murées, comme la salle Robert de Thorigny, redécouvertes dans les sous-sols de l’abbaye, ce sont surtout les marchands du temple qui se sont installés nombreux offrant aux touristes bon nombre d’objets ayant un rapport direct ou non avec la Merveille. Les hôtels-restaurants et les échoppes prolifèrent ainsi que des musées, dont la demeure de Bertrand Du Guesclin qui fut capitaine de Pontorson et du Mont-Saint-Michel. Cette demeure fut construite, lorsque les Anglais furent boutés du Mont, pour sa femme Tiphaine. Mais ceci est une autre histoire.

La Fée des Grèves est tout autant un roman historique qu’un roman d’aventures et d’amour dans lequel Paul Féval appose un humour particulier, caustique et ironique, celui que l’on retrouve dans La fabrique de crimes.

 

Ce roman est actuellement disponible aux éditions Astoure :

Et pour ceux qui préfèrent les liseuses, il est également disponible en version numérique téléchargeable gratuitement sur le site Ebooks libres et gratuits :

Paul FEVAL : La fée des grèves. Collection du Blason. Editions Club 35. Parution 1er semestre 1998. 310 pages.

ISBN : 2906775800

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  • : Lectures de l'Oncle Paul
  • : Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
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