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31 octobre 2017 2 31 /10 /octobre /2017 06:57

Le seul arbre sur lequel poussent les citrouilles…

 

Ils sont venus, ils sont tous là, ils vont fêter Halloween, et ils sont tout excités !

Tom Skelton, qui pour être digne de son nom se transforme en Squelette. Skelton, Skeleton… pas difficile à trouver, mais fallait quand même qu’il le confectionne son costume. Sont également présents, prêts pour la course aux friandises, la Sorcière, l’Homme-singe, la Gargouille, le Mendiant, la Mort, la Momie… Horreur, malheur, il manque Pipkin !

Les gamins se dirigent immédiatement vers la maison de leur ami, qui se présente enfin à eux, aussi délabré physiquement que les maisons qu’il aime dénicher pour jouer avec ses copains. C’est un bon garçon Pipkin, toujours le plus en retard à l’école et le premier à fuir lorsque la cloche sonne. Mais sa préférence va à l’école buissonnière   

Pipkin, s’il est bien chez lui, n’a pas l’air en forme. Il n’est même pas déguisé, il ne porte pas de masque. Il se tient le flanc, il n’en n’a pas parlé à ses parents, afin que ceux-ci ne s’inquiètent pas, il mais promet à Tom et consorts de les rejoindre. A plus tard Pipkin, et les gamins commencent leur tournée de récoltes de friandises !

Puis ils se dirigent vers un ravin, profond, descendent puis remontent de l’autre côté, là où une baraque immense se dresse avec moult fenêtres, cheminées, et un battant ressemblant à Marley, le compagnon de Scrooge dans Un conte de Noël de Dickens. Un vieil homme leur ouvre et les reçoit comme des chiens dans un jeu de quilles, lorsqu’ils prononcent la phrase rituelle : Un don ou t’es dindon ! Alors, en désespoir de cause, ils se promènent dans le jardin, dans lequel se dresse un arbre couvert de citrouilles. Un millier peut-être de cucurbitacées, des sculptures grimaçantes avec des bougies à l’intérieur.

Près de l’arbre, ils observent en frissonnant des phénomènes étranges, une main blanche et squelettique qui émerge d’un tas de feuilles qui craquètent, un crâne qui plane et se fait éplucher par la main volante, un homme en noir qui surgit des feuilles et qui déclame : Pas de sucreries, les petits, mais des fourberies ! Pas de gourmandises mais des traîtrises ! Et Pipkin ? Il est là-bas, se tenant toujours le flanc, essayant de grimper le sentier du ravin, mais glissant vers le fond, inexorablement.

Alors, sous l’impulsion de Carapace Clavicule Montsuaire, l’homme en noir, ils construisent un énorme cerf-volant auquel ils s’accrochent les uns derrière les autres, formant une traîne dans le ciel. Débute un étrange voyage dans le temps et dans l’espace. Ils se retrouvent d’abord quatre mille ans en arrière, au temps des pyramides. Une cérémonie se déroule célébrant l’anniversaire de la mort du soleil, et ils retrouvent en momie Pipkin. Puis arrivée chez les hommes des cavernes autour d’un feu, puis dans l’Angleterre des druides, dans l’Europe médiévale, ou sous le ciel de Paris parmi les gargouilles, jusqu’au Mexique…

 

Conte philosophique, onirique, fantastique, poétique, L’Arbre d’Halloween nous emmène dans un voyage à la découverte d’Halloween, de ses mystères, de son origine.

Aujourd’hui Halloween est fêté par tous les petits Français, mais lors de la traduction en France de ce roman, cette fête païenne n’était pas aussi implantée, et encore moins lors de sa parution aux Etats-Unis en 1972. Cette célébration des morts est issue, selon la légende, d’une culte se déroulant au début de l’automne par les Celtes, mais elle s’est implantée surtout dans les pays anglo-saxons, importée aux Etats-Unis par des Irlandais chassés par la famine dans le milieu des années 1850.

Ce conte semble destiné plus particulièrement aux enfants, puisque ce sont eux qui sont directement concernés dans cette chasse aux bonbons, des bonbons ou un sort étant la phrase rituelle lorsqu’ils se présentent aux portes des futurs donateurs, mais que peut lire tout adulte désirant s’imprégner de cette atmosphère si particulière.

 

 

Première édition : Le Seuil. Octobre 1994. 160 pages.

A lire sur le même thème :

Ray BRADBURY : L’arbre d’Halloween. (The Halloween tree – 1972. Traduction d’Alain Dorémieux). Collection Folio SF N°525. Editions Folio/Gallimard. Parution octobre 2015. 176 pages. 6,60€.

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commentaires

A
Un traité sur Halloween, idéal en ce moment.
Répondre
O
J'essaie de coller à l'actualité mais pas forcément avec des inédits.

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  • : Lectures de l'Oncle Paul
  • : Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
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