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25 septembre 2017 1 25 /09 /septembre /2017 08:39

Attention, mesdames et messieurs, dans un instant on va commencer

Installez-vous dans votre fauteuil bien gentiment…

Joseph INCARDONA : Trash Circus

En lisant les avis enthousiastes de mes confrères et néanmoins amis blogueurs, puis en découvrant à travers leurs chroniques l’univers de ce roman, un univers qui heurte ma sensibilité, n’étant pas un adepte de la violence, de téléréalités débiles, du sadisme, je me suis dit, ce livre n’est pas pour moi.

Le titre en lui-même me heurtait légèrement. Trash Circus. Circus, qui renvoie aux jeux du cirque romains. Trash, qui selon mon petit dictionnaire franco-anglais, signifie rebut, camelote, fadaise. Bref pas véritablement engageant, mais pas vraiment décourageant non plus. Avant donc de vous donner mon opinion, sans complaisance, entrons donc dans le vif du sujet, si je puis me permettre, car le « héros » lui ne s’en prive pas.

 

Frédéric Haltier, qui porte bien mal phonétiquement son patronyme, est directeur de la programmation sur Canal7, une chaine télévisée dont la renommée s’est construite sur des émissions de téléréalités douteuses. Dernière en date imaginée conjointement avec son collègue Thierry Muget : inviter sur le même plateau un Japonais cannibale qui avait défrayé la chronique des années auparavant et le père d’une de ses victimes. Mais Haltier possède un pénis qui lui sert de cerveau et il réagit en fonction des envies et des besoins de son attribut synonyme de virilité. Alors il s’en sert, ou essaie, en toutes circonstances, en tous lieux et avec n’importe qui, collègues consentantes ou non, jeunes femmes carriéristes, ou hétaïres tarifées, ou employés (au masculin) de salons de massages spécialisés. Il sert également de rabatteur pour son patron.

Toujours sapé costards de luxe, possédant une montre présidentielle, une voiture de sport allemande, il aime aussi troquer ses costumes de ville contre des tenues vestimentaires plus prolétaires et pseudo sportives. Quoiqu’il apprécie les boissons alcoolisées et les drogues dures, les médicaments énergisants, il est également adepte des salles de musculation où il peut évacuer ses toxines. Mais surtout il se mêle avec plaisir aux supporters du Paris Saint Germain, participant avec volupté aux bastons les opposant aux casseurs des équipes visiteuses.

Un différent l’oppose à un informaticien de Canal7 et il l’entraîne, afin de sceller soi-disant une paix précaire, à un match au Parc des Princes. Le pauvre Mourad, qui ne doute de rien, sera sérieusement blessé dans l’altercation. Un guet-apens organisé. Un policier qui avait à l’œil Haltier lors d’une précédente échauffourée lui demande de coopérer, de servir de sous-marin.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là et d’autres péripéties attendent Haltier, qui à force de jouer avec un boomerang pourrait bien voir ses petites manigances se retourner contre lui.

 

Ce qui suit n’est que mon avis et vous n’êtes pas obligés de penser comme moi. A chacun sa sensibilité et ses préférences littéraires. Comme on dit, si tu n’aimes pas, ce n’est pas la peine d’en dégoûter les autres.

Archétype de l’antihéros, franchement odieux, abject, Haltier n’engendre pas la sympathie. Loin de là. Ce n’est pas tellement le personnage en lui-même qui m’a importuné, provoqué des nausées, mais les descriptions complaisantes de l’auteur, l’ambiance délétère qui se glisse comme des fumerolles méphitiques.

Je suis sorti de ce livre mal à l’aise, et je ne comprends pas que l’on puisse aimer. Certains glosent négativement sur les Brigades Mondaines, les aventures érotico sadiques de SAS, cataloguant ces ouvrages basses catégories destinés à des prolétaires en mal de sensations fortes. Pour le peu que j’en ai lu, ce n’est pas pire que dans ce roman, ils seraient même à classer dans la catégorie bière sans alcool.

Ce roman répond peut-être à un besoin, comme les émissions de téléréalités qui sont suivies par des millions de téléspectateurs, de se sentir racaille par procuration, d’assouvir des phantasmes. De toute façon, que ce roman ait du succès ou non, je pense que d’ores et déjà les frais d’impression du livre ont été amortis, si les annonceurs jouent le jeu, car c’est un véritable catalogue publicitaire.

Première édition Collection Noir 7.5. Editions Parigramme. Parution février 2012. 228 pages.

Première édition Collection Noir 7.5. Editions Parigramme. Parution février 2012. 228 pages.

Joseph INCARDONA : Trash Circus. Collection Thriller. Editions Milady. Parution le 22 septembre 2017. 7,20€.

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