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24 janvier 2017 2 24 /01 /janvier /2017 10:08

Bon anniversaire à Jérôme Zolma, né le 24 janvier 1962.

ZOLMA : Adios Viracocha.

Votre mission, si vous l’acceptez, est de retrouver le meurtrier de mon frère !

C’est un peu ce genre de phrase qu’Hubert Renault tient à Lily Verdine, détective privée qui pensait que son client l’avait convoquée dans son bar favori pour une histoire d’adultère.

Célèbre dessinateur de bandes dessinées, Run alias Yves Renault, a été assassiné dix jours auparavant dans sa propriété près de Carcassonne. Il avait créé avec Jean-Michel Char, scénariste, un personnage, Pierron, hussard napoléonien, qui était un héros à l’égal des Tintin et Lucky Luke.

Puis pour une raison indéterminée Char avait rompu l’association et Run travaillait seul depuis des années, se retranchant durant des mois dans sa maison isolée des Corbières.

Cinq ans auparavant, il avait été victime d’un accident vasculaire cérébral et était resté à moitié paraplégique. Depuis il a sorti deux nouvelles aventures de Pierron. Mais ce que le public ignore, c’est que Thomas Carayol, l’homme affecté à l’entretien, doué pour le dessin, avait suppléé le dessinateur, handicapé. Or justement Thomas Carayol a disparu et évidemment il devient l’assassin présumé. Bref Hubert Renault demande à Lily de retrouver Thomas avant les policiers.

En compagnie de son Péruvien d’amant, Juan-Manko surnommé Viracocha, qui vient passer quelques jours en France, elle part vers les Corbières enquêter sur place. Se faisant passer pour une journaliste, elle rencontre le lieutenant de gendarmerie en charge de l’affaire ainsi que Shéhérazade, l’amie de Thomas, visite la propriété de Run sans y être invitée, interroge des proches de l’homme en fuite dont un de ses anciens patrons.

Thomas n’est guère prisé, sauf par son amie évidemment, car il ressort que le fuyard est un homme susceptible, qui se sert volontiers de ses poings pour affirmer ses droits. La présence de Lily n’est pas appréciée de tous et elle est agressée par deux encagoulés, et Viracocha est prié de regagner ses Andes natales suite à un conflit avec les forces de l’ordre, qui comme on le sait provoquent volontiers le désordre.

Elle essaie de remonter une filière qui l’emmène de la frontière espagnole jusqu’en Hongrie puis retour à Paris où elle sollicite le concours de Philippe, son cafetier préféré et ami, possesseur d’une Kalachnikov, une arme qui peut s’avérer utile.

Si Thomas est en fuite, d’autres personnes manquent à l’appel, dont Martin le fils de Run, et ce n’est pas forcément la faute aux intempéries qui ont sévi durant les jours qui ont précédé et suivi le meurtre du dessinateur de B.D. Des intempéries qui perturbent le bon déroulement de l’enquête, les gendarmes étant occupés à retrouver les disparitions provoquées par des éléments déchainés et éventuellement identifier les corps.

 

Adios Viracocha, dont l’explication du titre réside dans l’épilogue, démarre sur les chapeaux de roues, puis se calme, adoptant un régime de croisière, mais une croisière qui ne manque pas d’imprévus et de retournements de situation. Lily se montre égale à elle-même, toujours aussi combative, acerbe, insolente mais en même temps romantique, idéaliste. Lily, on ne peut pas mieux la définir qu’en citant ces vers de Georges Brassens :

Un' jolie fleur dans une peau d'vache,

Un' jolie vach' déguisée en fleur

Qui fait la belle et qui vous attache

Puis, qui vous mèn' par le bout du cœur.

 

Dès la première page, le lecteur est plongé dans une atmosphère dont il ne peut se dépêtrer, ce qui fait qu’il ne peut lâcher le livre jusqu’au mot fin, qui d’ailleurs n’est pas imprimé.

La figure de Juan-Manko est prégnante avec ses imperfections linguistiques, l’emploi volontiers d’argot, ce qui prouve qu’il a compris ce qu’est l’intégration, puisqu’il ne s’exprime pas de façon académique mais populaire. Et bizarrement cela lui nuira. Pourtant j’en connais qui n’hésitent pas à proférer « Casses-toi, pauv’… » (Vous pouvez compléter les points de suspension à votre gré et selon votre inspiration) et qui sont toujours là !

 

ZOLMA : Adios Viracocha. Polar Jigal. Editions Jigal. Parution 5 mai 2010. 208 pages. 16,23€.

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