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17 janvier 2017 2 17 /01 /janvier /2017 07:03

Cette revue, ou fanzine, sympathique dont le numéro 1 est paru en 2007, s'est donné pour vocation, je cite :

de s’intéresser à cette branche tantôt ignorée, tantôt méprisée, qu’est la science-fiction populaire. On trouvera au fil des numéros des dossiers sur les auteurs, les héros, les genres ou les diverses séries, mais aussi sur les diverses éditions, en particulier la collection emblématique du genre, FLEUVE NOIR ANTICIPATION, les traductions à l’étranger ou les adaptations en bandes dessinées.

LE MÉTÉORE se consacrera aussi à ce pilier du roman populaire qu’est Bob Morane (plus de deux cents aventures parues) et abordera d’autres séries comme Doc Savage, la bande dessinée avec pour commencer Guy L’Eclair (version Dan Barry) ou des auteurs jeunesse comme Philippe Ebly.

 

Revue Le Météore N°21.

Louable initiative pour plusieurs raisons, dont la primordiale est de rester simple, de ne pas vouloir absolument rédiger des articles universitaires parfois abscons, de proposer aux amoureux de la littérature populaire ce qui les intéresse sans les dévaloriser.

Dans ce numéro, le sommaire décliné ci-dessous est alléchant :

Page 5 : Les maîtres de la SF en France : Jean-Pierre Andrevon. Article signé Reboussin. Le parcours éditorial de cet écrivain multidisciplinaire, qui œuvre aussi bien dans la science-fiction, l'angoisse et le fantastique, le roman noir ou policier mais qui est également auteur-compositeur et interprète, scénariste, poète et dessinateur.

Page 13 : Skull Island : une aventure de Doc Savage. Un article signé Michel Vannereux. Résumé du roman écrit par Will Murray mais non traduit en France. Dommage.

Page 15 : Des nouvelles de Daniel Piret par André Borie. Une courte présentation de Daniel Piret plus une lettre de l'auteur à ses lecteurs.

Page 17 : Daniel Piret : Vae Victis par Michel Vannereux. Un roman décortiqué après une rapide présentation de la collection Anticipation, via les auteurs préférés de Michel Vannereux.

Page 22 : Ardo l’Enthousiaste par Jean-Pierre Laigle. Présentation de La Maison du genre humain, seul roman de Mario Viscardini traduit en français en 1944, le premier d'une trilogie dont les autres n'ont pas eu l'heur de bénéficier de cette reconnaissance. Mario Viscardini se montre utopiste et le thème central préfigure la Cité radieuse de Le Corbusier.

Page 32 : Bob Morane : les dernières parutions par Michel Vannereux. Sont disséqués, Opération Chronos de Brice Tarvel et Retour à Gray de Serge Allemand chez Ananké, dans des collections différentes. Un éditeur difficile à suivre, les rééditions et les inédits des Bob Morane étant mélangés allègrement, dans diverses collections dont Grand format pour Brice Tarvel et Hors commerce pour Serge Allemand. Une bizarrerie éditoriale qui ne sert pas forcément les auteurs.

Page 40 : Table ronde sur Jacques Bergier. Retranscription par Marie-Christine Bussière et André Borie de la table ronde qui s'est tenue à Sèvres en novembre 2015 avec pour intervenants : Natacha Vas-Deyres, modératrice, Gérard Klein et Joseph Altairac. Une évocation notamment de la collaboration entre Jacques Bergier et Louis Pauwels, les auteurs du Printemps des magiciens, l'influence de Jacques Bergier dans les différentes collections dans les années 60/70 chez divers éditeurs, sauf au Fleuve Noir, la mythique revue Planète et autres sujets abordés.

 

En lisant les différents articles écrits par Michel Vannereux, un passionné, je n'ai pas toujours été d'accord avec ses prises de position et ses analyses, mais c'est ce qui justement permet de générer et d'entretenir des discussions qui ne sont pas stériles et d'alimenter les échanges.

Ainsi lorsqu'il affirme avoir lu quelques livres de Maurice Limat mais que ceux-ci ne l'ont jamais emballé, c'est méconnaître à mon avis le pouvoir de Maurice Limat sur l'imaginaire. Michel Vannereux préférait lire les Jimmy Guieu et les K.H. Scheer et Clark Darlton, les heureux créateurs de Perry Rhodan dont les aventures se poursuivent actuellement sous diverses plumes. A ce sujet la traduction des premiers Perry Rhodan date de 1966. S'il cite quelques auteurs de la période fin 1960, Pierre Barbet, J. L. et D. Le May, il est dommage, lorsqu'il écrit et ceux dont je n'ai rien lu (ou alors je n'en garde aucun souvenir), d'oublier quelques romanciers qui ont marqué les années 50/60, Stéfan Wul, Kurt Steiner, et Gilles d'Argyre, pseudo sous lequel se cachait Gérard Klein, par exemple.

Dans son article sur le roman de Brice Tarvel, Michel Vannereux avoue avoir été dérangé par deux éléments : les relations entre Bob et Lady Jamie, reprochant que le caractère de cette dernière ne soit pas très développé. Pour moi, ce ne fut en aucun cas dérangeant, il s'agit d'un roman d'action et non d'une étude de caractère, destiné à des adolescents et plus si affinités. Plus gênante, pour Michel Vannereux, est la présence d'une amie d'enfance de Bob, Chloé. C'est un point positif, à mon avis, à mettre en l'honneur de Tarvel qui justement offre de nouvelles possibilités. L'évocation d'une amie d'enfance de Bob Morane, donne de l'ampleur au personnage, lève un coin du voile sur l'enfance du héros, offrant de nouvelles possibilités, et surtout démontrant que Brice Tarvel a non seulement intégré dans son imaginaire l'Aventurier mais qu'il se démarque du romancier originel se refusant à le copier. Tarvel n'est pas un clone d'Henri Vernes mais se dresse en suppléant, la révélation d 'une partie de la jeunesse du héros dont il poursuit les aventures s'érigeant en petit plus, le petit plus qui lui permet de se démarquer et d'insuffler une nouvelle vitalité à Bob Morane.

De même, Michel Vannereux ne digère pas qu'un produit, en l'occurrence le Juvénis, puisse avoir des effets contraires sur les être humains et les pierres. Un roman d'aventures à dominante fantastique même si le thème repose sur une étude scientifique ne doit pas être lu avec un esprit cartésien. Et puis une des explications scientifiques pourrait être trouvée dans le dosage, comme les engrais dont se servent les horticulteurs, agriculteurs, et autres, dont on sait qu'ils sont à manier avec précaution. Un bon dosage permet à la plante de croître, un surdosage grille celle-ci et se montre donc néfaste à sa croissance. On pourrait arguer également qu'il s'agit d'une asymétrie, comme peuvent l'être le bien et le mal, le noir et le blanc, le riche et le pauvre...

Mis à part ces deux ou trois réserves, mais chacun lit selon sa sensibilité et dans le cas des Bob Morane, il faut garder à l'esprit que ce sont d'abord des romans destinés à des adolescents.et que la part de rêve doit toujours exister et être respectée.

 

Pour commander ce numéro ou s'abonner au fanzine, une seule adresse :

Voir également :

Revue Le Météore N°21. Novembre 2016. 60 pages. 8,00€.

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  • : Lectures de l'Oncle Paul
  • : Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
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