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13 mars 2015 5 13 /03 /mars /2015 10:39
Ross THOMAS : Suicidez-moi !

On dit S'il vous plait !

Ross THOMAS : Suicidez-moi !

Propriétaire d'un bar-restaurant à Washington, Mc Corkle reçoit des nouvelles de son associé Padillo après des mois de silence.

Padillo a été touché d'un coup de couteau par deux inconnus en voulant défendre Mush, un homme de main de Hardman, un Noir bookmaker et racketteur. Hardman propose en échange ses services, ce qui tombe fort  propos car Padillo a une mission à exécuter. Il doit assassiner Van Zandt le premier ministre d'une petite république sud-africaine qui veut se libérer du joug de la couronne britannique.

Ce meurtre est commandité par Van Zandt lui-même qui, à quatre-vingt-deux ans et atteint d'un cancer, veut profiter de son voyage aux Etats-Unis pour déstabiliser l'opinion publique et renforcer l'apartheid.

Fredl, la femme Mc Corkle, est enlevée et ne sera relâchée saine et sauve que si Padillo accomplit son contrat et ne prévient ni la police ni le FBI. Mc Corkle sait pertinemment que ce ne sont que vaines promesses. Padillo demande à une ex-amie de son père de lui retrouver Dymec, un Polonais, Price, un Anglais, et Magda, Hongro-Syrienne, qui ont une dette envers lui, afin de compléter l'effectif prêté par Hardman.

A leur hôtel les attend Evelyn Underhill, professeur et ex-membre du parlement qui veut empêcher Padillo l'assassinat de son premier ministre. Sa mission tourne court, une voiture lui passe dessus. Pour Padillo et Mc Corkle, il y a un peu trop de monde au courant de ce suicide sur commande. Ils rencontrent les trois agents secrets, agents-doubles en réalité, mais leur confiance est limitée.

Padillo, surveillé depuis son retour d'Afrique par des agents du FBI, en profite pour les utiliser comme gardes du corps à leur insu. Une jeune fille le suit en voiture. Il s'agit de la fille d'Underhill qui est chargée d'inciter Padillo à ne pas remplir sa mission. Padillo et Mc Corkle rencontrent Boggs et Darragh, les deux ministres qui ont enlevé Fredl. Ils acceptent la proposition de Padillo, Dymec devant tuer VanZandt à sa place et permettent à Mc Corkle de prendre des nouvelles de sa femme.

 

Annoncé comme roman d'espionnage, Suicidez-moi ! s'inscrit dans la tendance thriller politique, sauce farce macabre, avec toutefois une dénonciation de régime de l'apartheid sud africain. Une mécanique parfaitement huilée, orchestrée de main de maître par deux amis qui même s'ils ne se voient pas souvent contredisent l'adage : Loin des yeux, loin du cœur.

Ross Thomas développe une intrigue serrée, minutieuse, ne laissant rien au hasard, proche du roman noir et baignant dans un certain humour. Il s'élève contre le racisme, même s'il ne l'écrit pas en toutes lettres. Ses personnages parlent pour lui, agissent de même, par touches subtiles, ce qui apporte plus de force à cette dénonciation.

Baroudeurs, Padillo et Mc Corkle possèdent un sens de l'honneur et l'enlèvement de Fredl ne fait que renforcer leur détermination, conforter leurs positions. Mush, policier Noir des Stups, infiltré dans la bande à Hardman, est converti à la religion musulmane. Son anonymat éventé par la relation des faits dans les journaux, relation ayant toutefois une certaine censure, il ne lui reste plus qu'à s'engager plus implicitement chez les Blacks Muslims.

 

Curiosité :

Initiative intéressante et qui devrait être plus souvent utilisée : une liste des personnages est dressée au début du roman, ce qui permet au lecteur de s'y retrouver.

 

Citation :

Son sourire est aussi cordial que le cinquième rappel du percepteur.

 

Ross THOMAS : Suicidez-moi ! (Cast a yellow shadow - 1967. Traduction de André Bénat). Série Noire n°1198. Parution mai 1968. 256 pages.

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commentaires

H
ça fleure bon la Série Noire qui si on reprenait le temps de s'y arrêter (comme toi) révèleraient de vraies perles ! C'est vrai en plus que le sujet semble plus profond et plus engagé avec ce titre.
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O
Oui Herveline, et cette plongée dans la Série Noire est un pur plaisir et en relisant quelques romans, on s'aperçoit que la production actuelle n'invente rien. Demain, par exemple, je mets en ligne J'ai pas de frangin de Patrick O'Hara, et On the Brinks de Sam Millar y ressemble un peu, du moins la première partie, avec un peu plus de scatologie.

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  • : Lectures de l'Oncle Paul
  • : Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
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