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20 mars 2015 5 20 /03 /mars /2015 13:07

Correspondance... Terminus...

Brigitte GUILHOT : J'ailleurs.

N'ayant jamais rencontré Hafed Benotman, n'ayant lu de lui qu'une seul roman, catégorie Adolescent chez Syros, Garde à vie, j'ai préféré, quoi que ce ne soit pas dans mes habitudes, laisser l'éditeur présenter ce texte inédit :

Lupa, dans un texte intime et bouleversant, raconte ses dernières visites à Murdos.

« Tu me donnes tant, Lupa. Je ne sais pas ce que je pourrais t’offrir pour équilibrer la Terre afin qu’elle ne bascule pas ; un cadeau qui pèse autant que l’enfant dans les bras de la Vierge Marie ou de sainte Brighid. Je ne sais pas ce que tu auras dans ta pochette surprise. Peut-être un cadavre qu’il te sera donné à faire revivre. Je serai peut-être posthume pour toi. »

L’écrivain Hafed Benotman a fait son ultime envolée le 20 février 2015 à l’hôpital Georges Pompidou, à l’âge de 54 ans. Pendant les journées qui ont suivi sa mort, l’écrivain Brigitte Guilhot a adressé une dernière lettre à l'homme qui l'appelait Lupa et qu'elle appelait Murdos. Lupa et Murdos, alors que ce dernier était emprisonné à Fresnes, avaient échangé durant de longs mois une correspondance lumineuse malgré les murs. Cette correspondance fait l’objet d’une publication sous le titre La peau sur les Mots

 

Après la présentation de l'éditeur, l'avis du lecteur :

 

Cette missive est une offrande, la dernière de Lupa à Murdos, un message hors du temps, un dialogue épistolaire à une voix. Les souvenirs affleurent, en même temps que la visite à la maison funéraire est un passage obligé pour un dernier au revoir. La gare Montparnasse, le parc Montsouris, autant de réminiscences qui reviennent en images insolubles derrière les pleurs.

Des semaines auparavant, la dernière fois peut-être qu'ils se sont vus, Lupa apporte le manuscrit de La Peau sur les mots. Il avait déclaré : Il faut pouvoir se promener dedans comme dans un recueil de poésie.

Les jours se suivent, la rédaction de la lettre est entamée un dimanche, jour où Lupa rend une dernière visite à Hafed sur son lit mortuaire, se poursuit inlassablement, le lundi, le mardi... Hafed est toujours présent dans l'esprit, dans le cœur, dans les yeux. Son visage est partout, la Toile retient ses traits, il n'est pas mort, juste parti pour un J'ailleurs.

Des mots empreints de tristesse, bien sûr, de souvenances d'un autre temps, de celui d'avant, de paroles qu'eux seuls pouvaient comprendre, la complicité est bonne traductrice. Un long poème qui se décline, sous la houlette de Paul Eluard et de Raymond Queneau, d'Antonin Artaud et d'Arthur Rimbaud... Une longue conversation pour un hommage tout en douceur et en douleur, une tristesse apaisante, un déni de la mort car la mémoire sera toujours plus forte que la Faucheuse. Une façon de préserver l'essentiel : l'amitié.

 

Difficile de parler d'un texte si beau, si poignant, si personnel, et je préfère m'effacer derrière ces deux répliques entre Lupa et Hafed :

 

Rien n'est plus érotique et puissant qu'une vraie relation d'écriture », je disais. « Oui, la plus grande rivale d'une femme, c'est l'Écriture. Elle peut développer tous ses arguments de séduction, elle ne sera jamais à la hauteur d'une rencontre liée à l'Écriture », tu répondais.

 

En avril paraitra La Peau sur les mots, ne le manquez pas...

En avril paraitra La Peau sur les mots, ne le manquez pas...

Brigitte GUILHOT : J'ailleurs. Collection Mélange. Editions SKA. Parution mars 2015. environ 114 pages. 2,99€.

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commentaires

A
Tes lectures d'avril sont donc déjà programmées.
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O
Oui Alex, et avec tout ce que je n'ai pas encore eu le temps de lire, cela pourrait aller jusqu'en 2050... Malheureusement je ne crois pas que j'irais jusque là...

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  • : Lectures de l'Oncle Paul
  • : Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
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